de la queue à la nuque, et sa hauteur, à la partie moyenne du dos, est de
1 pied 6 lignesj sa tête, du bout du museau à l’occiput, a 5 poucesj et sa
queue, à laquelle il manque une ou deux vertèbres, a environ i5 pouces.
Cet animal est surtout remarquable par la singulière forme de sa tête et de
son museau. Sous ce rapport, il diffère extrêmement de toutes les autres espèces
de Macaques, qui ont généralement un museau lourd et épais, tandis que ce
Toque l’a mince et étroit y ce qui semble donner plus d’aplatissement à son
front, dont la nudité et les rides sont pour lui des caractères exclusifs. Une
autre partie de son organisation le caractérise encore : c’est la forme du gland
de la verge. Chez le Macaque, le Magot et le Rhésus, cet organe est simplement
pyriformej chez le Toque, il se compose de trois parties distinctes:
l’antérieure, qui est en forme de poire, et la postérieure, formée de deux bour-
lets épais 5 de sorte que, dans l’érection, la coupe longitudinale de ce gland
présenterait la figure d’une feuille à trois lobes, les deux latéraux arrondis, et le
moyen allongé. Pour tout ce qui concerne les autres organes essentiels, ce Toque
ressemblait aux Macaques que nous avons déjà décrits j il en avait les dents, les
sens, les membres, et il les employait aux mêmes usages qu’eux.
Son pelage, composé de poils soyeux seulement, était d’un gris verdâtre, parce
que les poils, tous gris à leur moitié inférieure, avaient leur autre moitié divisée
par anneaux noirs et jaune-sale $ le dessous du corps, la face interne des membres
et le dessous de la queue étaient blanchâtres y le dessus de la queue avait la
couleur du dos y les poils divergents du dessus de la tête n’étaient pas fort longs,
et leur divergence est un des caractères constants de cette espèce : tous les individus
que j ’ai vus avaient cette calotte de poils j ainsi, les conjectures de Dau-
benton, et celles de Buffon même, pour assimiler cette disposition des poils de la
tête à un accident semblable à celui qui produit l’aigrette des jeunes Macaques,
paraissent tout-à-fait dénuées de fondement. La peau des mains était violâtre y
celle de la face du corps, et de toutes les autres parties nues, était d’une couleur
de chair livide: quelques poils rares garnissaient le front, couvert, comme
nous l’avons déjà dit, d’un assez grand nombre de rides, et quelques moustaches
très-courtes s’apercevaient sur la lèvre supérieure y les joues étaient creuses, et
l’oreille avait un pli qui en rabaissait la pointe : mais c’est sans doute un simple
accident y car tous les autres individus que j ’ai observés avaient cette pointe
relevée et tout-à-fait semblable à celle des Macaques dont nous avons déjà donné
les figures.
La figure du Bonnet Chinois de Buffon (tom. -XIV, pl. 3o) est, à ce qu’il
paraît, la seule qu’on ait du Toque. Audebert en donne une du Bonnet Chinois
de M. Geoffroy y mais ni l’une ni l’autre ne font connaître cette forme particulière
du museau si caractéristique pour cette espèce. Le Toque est le Simia
Sinica des Catalogues méthodiques, et le Cercocebus radiatus de M. Geoffroy
Saint-Hilaire.