a LE BOU C DE LA H A U T E -É G Y P T E .
a parlé sous le nom de Morvan; et si on ne reconnaissait pas en lui un Bouc à
l’odeur désagréable qu’il exhale , il ne serait plus possible de décider à quel
genre il appartient, à celui de la Chèvre ou à celui du Mouton, en admettant
toutefois ces genres tels qu’ils sont: car il est un caractère, de très-peu d’importance
en apparence, qui est exclusivement propre aux Boucs, c’est la queue,
toujours courte et très-relevée , que les Moutons ont généralement longue
et toujours pendante. Il paraîtrait aussi que les organes de la génération des
uns sont différents de ceux des autres , et je ne crois pas que les mamelles
d’aucune race de Mouton prennent jamais la forme et le développement même
du pis de l’Egagre; mais nous examinerons ces questions plus particulièrement
en traitant de ces genres, et lorsque nous aurons fait connaître les
principales espèces et variétés qu’ils contiennent. Excepté la forme de sa
tête, notre Bouc n’a plus rien de remarquable ; il est couvert d’un poil soyeux,
long et d’un brun fauve, jaunâtre sur les cuisses ; il n’a qu’une très-petite
quantité de poils laineux , et à cet égard , on voit bien qu’il vient d’un climat
extrêmement chaud. Ses oreilles • sont d’une grandeur démesurée, et 'son
cou a les deux pendants charnus que l’on voit aussi chez quelques races1 de
moutons. Sa femelle, et son petit qui est aussi femelle, n’ont pas le caractère
de la tête aussi marqué que lu i, et leur poil a une teinte plus pâle; mais
la mère a des mamelles tellement pendantes et volumineuses, qu’elles dés*
cendent presque à terre et l’empêchent. de marcher; elles tiennent à un pédicule
charnu très-long, et lorsqu’elles sont pleines de lait, elles ressemblent
à deux sphères accolées l’une à l’autre. Le mâle et la femelle sont sans
cornes; mais le petit en a déjà de petites qui se renversent en arrière , et
paraissent devoir appartenir à cette variété de cornes qui se caractérise par
la courbe approchante d’un arc de cercle. La voix de cette race paraît aussi
différer de celle des autres races par un peu moins de force et de continuité.
Lorsque ce Bouc crie, on dirait entendre une vieille voix humaine chevrol-
tant faiblement.
Ce sont des animaux très-privés, très-dociles, et qui montreraient par-là l’ancienneté
de leur race , s’ils ne la montraient pas par leurs fçrmes extraordinaires.
La femelle donne un lait très-abondant et très-doux; nous en donnerons
la figure prochainement.
Septembre, i 8 iq.
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