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L’OPOSSUM.
L o r s q u ’ o n ne s’attache, dans l’étude des animaux, qu’à la structure des
organes, on ne parvient point à trouver la raison suffisante de leurs actions,
ni la cause du rôle qu’ils jouent dans cette admirable économie de la nature’
où tout ce qui semblerait fait pour en troubler l’ordre, ne sert, en effet, qu’à
le maintenir. Le loup a une organisation tout-à-fait semblable à celle du chien;
la marte et la fouine se distinguent à peine ; et leur destination est loin d’être’
la même : les uns vivent au milieu des forêts les plus épaisses et les plus
sauvages, tandis que les autres ont essentiellement besoin des habitations de
l’homme.
C’est qu’il est un autre ordre de phénomènes, qui détermine l’emploi des
organes, et que la structure de ceux-ci n’a pu jusqu’à-présent dévoiler.quoiqu’ils
y trouvent sans doute leur origine.
Ce sont ces qualités morales innées, ces dispositions invincibles, qui portent
les animaux à agir dans tel ou tel sens, plutôt que dans tel ou tel autre, et
sur lesquels leur conservation ne repose pas moins que sur leurs plus hautes
qualités physiques. En effet, si les diverses espèces du genre chien, par exemple,
se trouvaient tout-à-coup réduites à ’une indifférence morale absolue, et sous
l’influenCe exclusive des circonstances, extérieures, elles n’en formeraient plus
en réalité qu’une seule ; dès-lors l’équilibre de la nature serait rompu, et leur
destruction, jusqu’au rétablissement de l’ordre, deviendrait inévitable.
Ces qualités intellectuelles sont souvent les seules caractéristiques des espèces,
et il paraîtrait que la nature les a fait principalement entrer dans la petite portion
d’influence que les sarigues sont destinés à exercer ici bas. L’Opossum, qui
appartient à Ce genre, dont nous donnerons les caractères dans l’article général
où nous en devons parler, paraît cependant être un animal assez stupide. Il se
creuse un terrier près des buissons qui ne sont pas trop éloignés des habitations,
et y dort tout le long du jour. Tant que le soleil est levé, il voit mal, aussi
est-ce la nuit qu’il va à la recherche de sa nourriture, et des femelles, à l’époque
des amours. Il monte aux arbres, pénètre dans les basses cours, attaque les
petits oiseaux et les poules, suce leur sang, mange leurs oeufs, et lorsqu’il est
repu, retourne se cacher au fond de sa retraite. Souvent il se contente de reptiles
et d’insectes; et il peut manger des fruits. Avec un genre de vie analogue
a celui des renards et des fouines, il est bien moins sanguinaire et cruel. Les
Opossums ont aussi beaucoup moins de moyens de défense que ces animaux;
ils courent mal, et quoique leur gueulé soit extrêmement grande et bien armée