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Panthères des Latins ne sont autre chose que l’Once de Buffon non décolorée,
qui est la grande, c’est-à-dire la Panthère des modernes, très-bien représentée
par Maréchal (Ménag. du Mus. d’Hist. nat., par MM. Lacépède, G. Cuvier et
Geoffroy), et son Léopard, qui est la petite, dont il donne une assez bonne
figure, quoiqu’elle paraisse avoir été entièrement composée, par son dessinateur,
d’après une simple peau : c’est-à-dire que le nom ancien a été donné à un
animal nouveau, et que les animaux anciens ont reçu l’un et l’autre des noms
qui ne le sont point. Quoi qu’il en soit, le nom de Léopard étant devenu aussi
familier à notre langue que ceux de Panthère et de Lion, devra être conservé à
l’animal auquel Buffon l’a appliqué, quoiqu’il paraisse n’avoir été imaginé que
dans le moyen âge ; mais il le fut certainement pour l’une des deux Panthères
anciennes. En l’employant ainsi, Buffon lui a donné une signification
précise qu’il n’avait point eue jusqu’alors, et qui a acquis plus de précision
encore depuis que le Léopard et la Panthère ont été nettement distingués l’un
de l’autre par M. G. Cuvier, ce que Buffon n’avait point fait. Pour compléter
ce travail, et rendre les caractères distinctifs de ces deux espèces plus sensibles
qu’ils ne peuvent l’être par de simples descriptions, une figure exacte du Léopard
était nécessaire, et c’est cette lacune que nous tâchons de remplir aujourd’hui.
La Ménagerie du Roi doit l’animal que nous publions à M. de Formon, maître
des requêtes, qui l’avait reçu de la Pointe-à-Pitre (île de Saint-Domingue), où
il avait été amené du Sénégal ; et cette origine doit être regardée comme certaine.
C’était aussi cette partie de l’Afrique et la Guinée que Buffon avait donnée
pour patrie à son Léopard. Le nôtre, quoique jeune encore, était adulte et avait
acquis toute sa croissance, à en juger par l’élégance de. ses proportions; il avait
a pieds 6 pouces de la partie postérieure de l’oreille à l’origine de la queue,
et 7 pouces 6 lignes de cette même partie de l’oreille au bout du museau. Sa
hauteur, aux épaules comme à la croupe, était d’environ a pieds î pouce, et
sa queue avait i pieds 3 pouces. Toutes les parties supérieures de son corps,
et la face externe des membres, avaient un fond jaunâtre, et les parties inférieures
étaient blanches; les unes et les autres étaient couvertes de taches qui
variaient par leur nombre, leur forme et leur étendue. Celles de la tête, du
cou, d’une partie des épaules, des jambes antérieures et postérieures, étaient
pleines, petites, assez rapprochées l’une de l’autre, et d’une manière confuse et
uniforme; celles des cuisses, du dos, des flancs et d’une partie des épaules,
étaient également pleines et petites; mais elles étaient groupées circulairement
de manière que chaque groupe formait une tache isolée qu’on a désignée par le
nom de rose; et la partie circonscrite par ces réunions de petites taches, étant
d’un ton jaunâtre plus foncé que celui du fond du pelage, contribuait à les détacher
encore davantage les unes des autres. Cependant le nombre de ces taches
en forme de roses sont assez rapprochées les unes des autres sur le Léopard,
comparativement à celles de la Panthère, et surtout du Jaguar; on en peut
compter jusqu’à dix en suivant une ligne droite et transversale depuis le dos
jusque sous le ventre. Le ventre a de grandes taches noires, qui ne sont pas
aussi nombreuses que sur les autres parties, et les taches de la face interne
des membres, aux parties supérieures, sont allongées et transversales. Celles du
bas de la queue, en dessus, forment des demi-cercles; et l’on en voit vers le
haut des épaules qui sont longues, étroites, et accouplées deux à deux sur la
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ligne; ce qui les fait remarquer parmi toutes les autres. Le derrière de
1 oreille est nom, avec une tache blanche et transversale dans son milieu. Une
tache nome garnit le côte de la bouche, vers la commissure des lèvres, et l’on
voit une tache blanche au-dessus de l’oeil.
Le Léopard a tous les caractères génériques des Chats, et il en a sans doute
aussi les moeurs, si nous en jugeons par ceux que nous avons eu occasion de
voir. Mais, sous ce rapport, ils sont très-imparfaitément connus; car ce nom a
ete appiqué par les voyageurs avec si peu d’exactitude, et à des animaux 1
différents, quon ne pourrait pas éviter de commettre les plus grossières erreurs
si Ion voulait ecrme lhistoire de cette espèce en réunissant les différents récits
auxquels a été attache le nom de Léopard. L’on peut donc assurer que cette
^ “ m é S v r “ 4 ^ 061 animal « 16 * * ^ des
Septem bre 1820.