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MOUTONS A LONGUES JAMBES.
L a variété de Moutons dont nous donnons aujourd’hui la figure, est vraisemblablement
une des plus voisines de la souche d’où tous nos autres Moutons sont
sortis; c’est elle du moins qui, jusqu’à présent, a montré les plus faibles traces
des soins de l’homme et de l’influence de la domesticité : elle est couverte d’un
poil dur et grossier, semblable à celui des animaux sauvages, et non point de
cette laine plus ou moins fine dont toutes les autres races sont revêtues. A la
vérité cette différence pourrait aussi provenir du climat que cette race habite
particulièrement 5 elle paraît se trouver surtout en Afrique et dans les régions les
plus chaudes de ce continent. Or, une haute température n’est point favorable
au développement de la partie laineuse du pelage ; elle tend en général à diminuer
le nombre des poils et à durcir les soyeux, lorsqu’il s’en conserve ; et c’est
principalement de cette dernière espèce de poils dont les Moutons à longues
jambes sont revêtus : non pas qu’ils soient entièrement privés de laine; il s’en
développe une petite quantité sur tout leur corps pendant l’hiver, que l’on voit
tomber avec la mue du printemps. Cette laine a toute l’apparence et tous les
caractères de celle de nos Moutons? elle se roule en spirale, est crépue et couverte
d’un véritable suin : ce qui servirait à confirmer ce que nous avons avancé
dans notre article du Mouflon, que nos Moutons à laine n’ont le caractère particulier
qui les distingue des autres animaux, que parce qu’ils ont perdu toute
la partie soyeuse de leur pelage par le développement excessif de la partie
laineuse ? et ce fait serait à ajouter à ceux que nous avons déjà rapportés pour
établir que tous les animaux ont deux sortes de poils, qui peuvent prendre plus
ou moins d’accroissement, suivant les influences au milieu desquelles ils naissent;
ce qui conduirait à cette autre conséquence, qu’il n’est pas hors des limites du
pouvoir de l’homme de faire produire à tel ou tel animal une toison aussi épaisse,
aussi fournie que celle des races de Moutons les plus riches.
Quoi qu’il en soit, la race dont nous parlons se distingue encore de toutes les
autres par la longueur de ses jambes; son chanfrein est toujours fortement arqué,
et ses oreilles pendantes ; ses poils du dessus du cou forment ordinairement une
assez forte crinière, qui, étant arrivée sur les épaules, se développe quelquefois
en rayonnant, comme ceux qui garnissent les bosses des Chameaux et des Dromadaires.
D’autres fois de longs poils croissent tout le long du dessous du cou,
où ils forment un épais fanon ; la queue descend généralement plus bas que les