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LE COATI-BRUN.
1T . _JA terre étant sujette a des variations nombreuses qui exercent sur la vie des
influences diverses, et chaque contrée éprouvant en particulier les effets d’une
foule de causes passagères et accidentelles, il était nécessaire que la nature don-
nât aux animaux, pour leur conservation, la faculté de se modifier suivant toute
l’étendue de ces causes, et de se conformer aux diverses circonstances qui pouvaient
les environner. En effet c’est ce qui a lieu et ce qu’on reconnaît dès les
premiers pas que Ion fait dans l’étude des êtres vivants : car c’est à cette faculté
que sont dues les variétés des espèces, et toutes les races de noslanimaux domestiques;
sans elle la vie même, depuis long-temps, se serait éteinte sur la terre:
on n’en peut douter lorsque l’on considère l’effet des plus faibles de ces causes
modifiantes sur les animaux, quand ils n’ont pas été convenablement préparés
pour leur résister : ceux des pays chauds ne passent guère impunément dans
les pays froids, si ce changement ne s’est pas fait par des gradations insensibles
; et il en est de même de ceux qui passent des pays froids dans les
pays chauds.
Malgré la haute importance de cette loi de la nature, elle n’a point encore
été le sujet d’une étude spéciale. Chaque jour on voit s’élever des doutes sur
les caractères des espèces et des variétés, et l’on est dans la plus profonde ignorance
sur les effets propres à chaque cause, comme sur la nature de ces causes
elles-mêmes. C’est une branche de la science tout-à-fait négligée, et qui cependant
conduirait aux découvertes les plus curieuses et les plus utiles : la transformation
du grossier pelage du Mouflon en toison de mérinos, la domesticité du chien,
la soumission du cheval, etc., sont des phénomènes qui s’y rapportent incontestablement.
Mais si d’un côté il est important de faire des recherches
expérimentales dans cette matière, de l’autre il est nécessaire de reconnaître
les variétés que la nature nous présente elle-même , afin d’établir d’abord les
modifications que chaque espèce éprouve, sans notre influence directe, les organes
où elles se manifestent, et les limites où elles s’arrêtent. Cest principalement
par cette considération, que nous nous attacherons à faire représenter
toutes les variétés que les mammifères nous présenteront, et que nous donnons
ici, avec le C o a t i - B r u n , sa variété fauve.
Nous avons décrit très-en détail, à l’article du Coati-Roux les organes principaux
de cette espèce: sa taille et ses proportions, ses dents, ses sens, ses
pattes, ses doigts, la nature de son pelage, et les principaux usages qu?il fait
de ses membres. Tout ce que nous avons dit à ce sujet, convient également
au C o a t i-B ru n . Notre Ménagerie a possédé ces deux espèces en même temps,