LE MALBROUK.
L es mammifères en général, mais sur-tout les singes, éprouvent des changements
si considérables dans leur développement, et les caractères qui distinguent les
espèces entre elles , sont quelquefois si peu sensibles , et échappent si
facilement à l’attention du naturaliste, qu’on ne conçoit pas la possibilité de les
étudier ailleurs avec succès que dans le sein d’une ménagerie. C’est là seulement
où l’on peut suivre les modifications que l’âge amène successivement, et où l’on
peut réunir, pour les comparer, les espèces qui ont de grandes ressemblances,
et qui ne vivent souvent que dans des contrées fort éloignées les unes des autres.
Réunies dans.la même enceinte, leurs moindres différences se font remarquer,
et l’observateur, tout en enrichissant les sciences d’objets nouveaux, donne les
moyens d’introduire dans les lois dont elles se composent, plus d’exactitude et
de précision.
Les singes verts, à longue queue, relevée en arc sur le dos, à visage plus
ou moins noirâtre, et à favoris d’un blanc sale ou jaune, constituent plusieurs
espèces de guenons qui ne sont point encore parfaitement distinguées l’une de
l’autre. Les naturalistes n’en admettent aujourd’hui que deux , le Callitriche -et
le M a l b r o u k de B u f f o n , auxquels ils rapportent tout ce qui a été dit d’ailleurs
sur ces singes à pelage verdâtre; nous avons quelques raisons de penser qu’il en
existe davantage, mais nous commencerons à parler des celles qui sont déjà
connues.
Le M a l b r o u k , est une des plus grandes espèces de guenons. Voici ses proportions
:
• i pied 2 pouces.
de devant, .................................. . i » »
r du corps, de l’occiput aux callosités, . i » 4
de la tète, au bout du museau , . . . . » 5 4
du talon au g en o u ,........................... . » 6 4
du poignçt au coude............................. . »• , -6 4
du talon au bout des doigts ,............. 4 9
du poignet.................... ...................... 2
Lorsque cet animal est à terre, il se tient toujours sur ses quatre pattes; et comme
il est essentiellement organisé pour vivre sur les arbres, et pour y grimper, sa marche
n’a point d’aisance ; ses jambes de derrière étant plus longues que celles de devant, il
en résulte que la partie antérieure de son corps ne peut pas, dans ses mouvements
se conformer à ceux de la*partie postérieure, et que celle-ci s’avance beaucoup plus
que 1 autre, ce qui le force à porter alternativement son train de derrière à droite et à