2 LA BICHE DE LA LOUISIANE ET LE CERF A DAGUES, etc.
le tarse, se trouvait un faisceau de poils longs et durs, et au bas de la jambe
de derrière, en dehors, une production cornée, noire, étroite, dénuée de poils,
dont nous avons déjà parlé. Enfin, ce jeune animal, comparé à l’individu adulte,
avait le chanfrein plus relevé et la tête beaucoup moins longue, proportionnellement
à sa hauteur.
Il paraîtrait que ces animaux, en passant du pelage d’hiver au pelage d’été,
prennent d’abord cette teinte cannelle que présentent nos figures, que'les couleurs
de la tête s’effacent et se fondent uniformément l’une dans l’autre, et que le
blanc augmente sur les membres à leur face interne. En effet, notre Biche,
comme notre Cerf adulte, ne montre plus ces taches blanches du dessus et du
dessous de l’oeil, ni celle du bout du museau, et le blanc descend sur les os du
carpe jusque vers les doigts.
Les quatre nouveaux individus que notre Ménagerie possède sont doux et
privés; mais deux surtout, un Cerf et une Biche, ont été amenés à avoir la familiarité
du Chien le plus doux et le plus confiant. Seulement ils ont un grand
éloignement pour les enfans, et ce ne serait pas sans danger qu’il en entrerait
dans leur parc; ils les frapperaient de leur bois et de leurs pâtes : quant aux
personnes adultes, ils les distinguent, et ne s’approchent d’elles que pour
recevoir leurs caresses, ou plutôt quelques friandises. Depuis sept à huit mois
qu’ils sont arrivés, il n’a pas encore été possible de leur faire reprendre le goût
du foin; ils ont jeûné plusieurs jours plutôt que d’y toucher. La nourriture
qu’on leur a donnée sur le bâtiment qui les a amenés en France est toujours
celle quils préfèrent, cest-à-dire du pain; et c’est avec beaucoup de peine qu’on
est parvenu à leur faire manger de l’herbe fraîche. Cet effet de l’habitude suides
animaux essentiellement herbivores, et dont la grande étendue des intestins
semblait nécessiter une grande masse d’aliments, nous a paru digne de remarque,
et d’autant plus, que ces Cerfs paraissent jouir d’une fort bonne santé; car le
pain qu’on leur donne est en très-petite quantité comparativement à celle du
foin qu’ils mangeraient.
Ils sont arrivés à leur troisième année, et, dans ce moment, ils refont leur
deuxième tête, qui ne présente encore que le maître andouiller à la face interne
du raerrain. En donnant plus tard la figure d’un nouveau-né, nous continuerons
à rapporter les observations que ces animaux nous auront offertes, et qui devront
être rapprochées, ainsi que celles-ci, de notre premier article sur le Cerf de
Virginie. Ce Cerf est le Cervus Virginianus des auteurs systématiques.
J u in 1820.
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