Les doutes que cette diversité d’opinions pouvait faire naître sont levés, du
moins pour ce qui concerne I’A l g a z e l l e . Cet animal a été envoyé en France
du Sénégal, et la ménagerie du Roi en a fait l’acquisition.
Cet antilope a tous les caractères communs aux ruminants à cornes creuses,
c’est pourquoi je ne les rappellerai point, devant d’ailleurs en traiter séparément;
je me bornerai à parler des organes qui, chez ces animaux, éprouvent des variations
et donnent les moyens de les distinguer les uns des autres et de les caractériser
avec précision. L ’A l g a z e l l e a des larmiers, mais point de mufle ; ses 1
narines sont tout-à-fait semblables à celles des chèvres. Sa tête est blanche,
avec deux taches d’un gris-foncé, qui descendent de la base des cornes et se
réunissent sur la mâchoire inférieure qu’elles embrassent, la première, en passant
sur les yeux. Une tache de la même couleur est au milieu du front. Le cou
et le poitrail sont d’un fauve-foncé; le dos et les côtés du corps, fauve-clair,
sur-tout vers le*do's, le ventre et les jambes blancs, la queue blanche est d’un
brun-noirâtre au bout. Les cornes longues de vingt-huit pouces, couvertes de dépressions
annulaires à leur moitié inférieure, sont noires. Les poils sont très-
fins, et plus longs sur le dos que dans les autres parties, et il est à remarquer qu’à
partir de la croupe, jusque entre les cornes, ils se dirigent d’arrière en avant,
c’est-à-dire dans un sens tout-à-fait opposé à ce qui se voit chez les autres mammifères.
Cet animal est un individu mâle, il est très-apprivoisé pour ceux qui
le soignent.,,.et pour un ruminant. On assure que l’espèce se rencontre assez rarement
au Sénégal, où elle est amenée de l’intérieur des terres.
La découverte de cet animal à la taille élevée, aux cornes presque droites,
noires, aiguës; à la tête blanche, marquée de deux taches noires; au pelage d’un
blanc-fauve, ne fera qu’ajouter aux doutes des naturalistes sur l’espèce à laquelle
ils doivent rapporter l’O rix des anciens. Cependant, si on écarte de la
discussion le Pasang de B u f f o n , à cause de la couleur de son pelage, et qu’il
ne reste plus à décider qu’entre le Leucorix et I’A l g a z e l l e , on sera obligé de
conclure en faveur de la dernière espèce; ca r , au rapport d ’H É R O D O T E , l’Oryx
était d’Afrique; et les seuls renseignements positifs que nous ayons sur l’autre,
ceux du père V i n c e n t - M a r i e , de P e n n a n t , de S c h a w , et de M . d e B l a in v i i .l e ,
dent à la donner comme originaire de l’Inde.
Voici les principales dimensions de cette A l g a z e l l e .
Du sol au sommet de la tête...................................................................4 pieds.
Du'nez à l’origine de la queue..................................................... 5'
Sa hauteur au train de devant et au train de derrière....................3 6 pouces.
La longueur de sa queue,. ................................................................1 7
— de sa tête, du bout du nez, entre les deux’cornes. i 3
Le diamètre de son corps, au milieu du ventre,. . ................... i 9
Février 1819.
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