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LE CH A C A L .
L e C h a c a l est une des espèces de Mammifères les plus généralement répandues
dans les parties chaudes de l’ancien continent; elle se. trouve en
Afnqpe,, depuis le cap de Bonne-Espérance jusqu’en Barbarie; dans la Syrie.,
la Perse, et dans toute l’Asie méridionale. Les grands froids seuls paraissent
mettre obstacle à sa multiplication. Les climats humides ou secs, les pays couverts
ou les plaines arides lui conviennent également, pourvu qu’ils soient
chauds : elle n’est pas moins commune sur les frontières du Saara que sur les
bords du Sénégal, et dans les montagnes de l’Abyssinie que sur les rivages de
la mer. 11 semble que cette: espèce ait reçu la faculté de se modifier, et de se
conformer aux .circonstances passagères ou locales , avec d’autant plus de libéralité
quelle, pouvait avoir sur l’économie" générale de la nature une plus
grande influence. "Les Mammifères véritablemeut carnassiers, les chats les
martres, etc. ne vivent guère que de proie vivante. Les C h a c a l s , au contraire,
se nourrissent sur-tout de cadavres, et semblent partager, avec les hyènes et
les vautours, le soin de débarrasser les contrées où la vie se reproduit en plus
grande abondance, de ces restes de corps organisés qui empoisonneraient l’air
s’ils étaien| abandonnés à la pourriture, c’est-à-dire à la décomposition spon-
tanée.
Tous les voyageurs qui ont été dans les contrées où se trouve le C h a c a l ,
ont parlé des ravages qu’il cause par son extrême voracité et des cris qu’il fait
entendre pendant la nuit, lesquels répétés par tous les autres C h a c a l s du voisinage,
forment les sons les plus discordants et les plus lugubres, et privent
de tout repos ceux qui n y sont pas habitués. On ajoute que ces animaux vivent
en troupes, habitent des terriers qu’ils se creusent eux-mêmes, déterrent
les cadavres, et que lorsqu’ils sont poussés par la faim, ils peuvent devenir dangereux,
même pour les hommes.
Celui dont nous donnons la figure a été envoyé du Bengale à la ménagerie
du Roi, par M. L e c h e n a u l t , il était accompagné de sa femelle, qui est morte
dans la traversée; ils avaient été pris tous.deux dans la même portée, et avaient
alors à-peu-près un mois; ils ont vécu cinq mois chez M. L e c h e n a u l t ; le vaisseau
qui les a apportés a mis six mois à faire le voyage des Indes en France,
où il est arrivé le douze mars 1818, d’où il suit que cet animal a aujourd’hui
environ deux ans. Ces deux C h a c a l s s’étaient assez facilement apprivoisés; mais
ils ont toujours conservé une timidité extrême qu’ils manifestaient, en se cachant,
au moindre bruit extraordinaire, et dès qu’ils voyaient des personnes
quils ne connaissaient pas. Celui qui reste a conservé ce caractère, mais sa