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LE SAIMIRI.
B uffon . malgré son éloignement pour les méthodes naturelles, avait fait
remarquer que ce quadrumane d’Amérique ,' dont la queue n’était pas prenante,
formait la liaison des Sapajous aux Sagouins; et il en avait placé la
description et I histoire entre ces deux genres, ce que la plupart des naturalistes
ont imite depuis, tout en laissant cette espèce avec les Sapajous. M. Geoffroy
Saint-Hilaire, p arla considération de ce caractère de la queue non prenante,
en a tan le type dun genre qu’il a désigné par le nom de Callitrix. En effet
le Saimin nest ni un Sapajou ni un Sagouin, quoiqu’il appartienne bien à la
nombreuse famille que forment ces Singes d’Amérique, car il se distingue encore
des uns et des autres par des caractères différents de celui de la queue. L’un
consiste dans la forme du gland de la verge, semblable à celui des. Guenons,
ou plutôt à celui de l’homme; tandis que le gland des Sajous et des Sagouins
a tout-à-fait la forme d’un disque; ce qui donne à leur verge une grande ressemblance
avec certains champignons à chapeau évasé et plat. Un second caractère
est fourni par la couleur des poils, très-sombre dans les Sapajous comme
dans les Sagouins, et très-brillante, au contraire, dans le Saïmiri. Ce caractère
n’aurait aucune valeur dans le genre Guenon, par exemple, où presque toutes les
especes ont le pelage plus ou moins varié par de belles couleurs; mais il doit
avoir de l’importance dès qu’il s’agit d’espèces où toutes les couleurs et les teintes
sont renfermées entre le noir et le gris enfumé. Les rapports des espèces d’un
genre naturel existent jusque dans la couleur des poils,'et lorsque ces rapports
cessent d’avoir lieu, on peut presque toujours être sûr que d’autres rapports
cesseront aussi. C’est l’action d’un des principes cachés de la vie qui a changé
et ce changement se manifeste toujours par des effets plus ou moins nombreux!
Alors on a sous les yeux une autre nature, c’est-à-dire le typè d’un autre
groupe naturel. La tête du Saïmiri, par ses dimensions singulières, est encore
un caractère qui doit séparer ce Singe de tous ceux dont il se rapproche
d ailleurs ; car il est impossible qu’un développement aussi considérable de la
partie postérieure du crâne n’ait pas une influence importante sur les proportions
du cerveau et par conséquent sur le naturel.
L’individu que j’ai fait représenter était très-jeune.; sa longueur, de l’origine
de la queue 'à l’extrémité du cou , était de 7 pouces ; sa tête, de sa partie
la plus reculée au bout du museau, avait 3 pouces, sa queue i 3 pouces 6 lignes;