Le Tamarin nègre dont je donne la figure , et que je n’ai eu sous les
yeux que quelques jours, était une femelle. Ses organes génitaux n’offraient
rien de particulier, et son caractère se faisait sur-tout remarquer par une très-
grande irritabilité. Au moindre geste un peu extraordinaire fait autour de lui,
il montrait ses dents , et il mordait avec violence dès qu’on le touchait ;
heureusement il n’avait pas suffisamment de force dans les mâchoires, meme
pour entamer la peau. Quoiqu’il ne m’ait pas été possible d’étudier ce Tamarin,
à cause du peu de temps que je l’ai possédé, je puis cependant conjecturer de
ce que j’ai vu, qu’il ne se rapproche pas moins du Marikina par l’intelligence
que par les organes.
J’ignore d’où cet animal était originaire. Il est vraisemblable que le Tamarin
à mains noires, comme le Tamarin à mains fauves, vient des parties chaudes
de l’Amérique méridionale. Buffon (supp., t. VII, pl. 32 ) , et cest, je crois,
le seul auteur qui, jusqu’à-présent, ait décrit cette espèce d’après un individu
vivant, ne dit point où elle se trouve,; et Audebert( Hist. nat. des singes, fol. 6,
sect. 2, pl. 6 ) , n’ayant fait son dessin que d’après la peau bourrée de l’animal
vu par Buffon , n’a pu donner sur ce point aucun renseignement. Ces deux
auteurs sont aussi les seuls qui aient donné la figure de ce quadrumane.
Septembre, 1819.
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