un très-haut degrë. 11 ne paraissait reconnaître aucune personne en particulier;
mais il aimait à jouer, et, pour cela, toutes celles qui se présentaient lui convenaient
également ; il semblait goûter du plaisir à sentir une main passer sur
son dos; dès qu’on voulait bien se prêter à ses jeux, il se renversait, répondait
avec ses pattes aux caresses qu’on lui faisait, et mordillait les doigts qu’il
pouvait saisir, mais sans jamais serrer assez fort pour blesser : on aurait dit
qu’il sentait au degré de résistance de la peau, la force qu’il devait employer
dans cette manière d’exprimer sa joie ; et il reconnaissait les doigts d’une
personne quoiqu’il ne la vît pas. C’est ce que j’ai souvent expérimenté en me
plaçant derrière la petite loge où il était renfermé, et en y introduisant ma
main, sans qu’il sût que j’étais près de lui. Cependant il était resté féroce pour
tous les autres êtrës vivants qui auraient pu devenir sa proie; car, quoiqu’il fût
rassasié, il témoignait, de la manière la plus vive, le désir de s’en rendre
maître. Un jour il brisa les barreaux de sa cage pour attaquer un Maki qui
était à sa portée, et qu’il blessa mortellement. Lorsqu’il pouvait atteindre un
oiseau , il le tuait à l’instant, et le mettait en réserve, comme il faisait d'ailleurs
pour la viande dont on le nourrissait, M <JU* lui restait après qu’il était
repu.
:Cet animal avait de l’extrémité de la croupe à la nuque , i pied « pouces. « lignes,
de la nuque au bout du museau « 4 “
à la partie la plus élevée du dos « 7 • * ®
la longueur de la queue était d e « 6 10
Il était plantigrade; c’est-à-dire que la plante de ses quatre pattes était nue;
aux pattes de devant comme à celles de derrière, il y avait cinq doigts réunis
jusqu’à la dernière phalange par une membrane, armés d’ongles fouisseurs et
garnis de tubercules très-forts. Le tubercule des pieds de devant, voisin des
doigts., ressemblait beaucoup à celui des chiens, et un autre tubercule se voyait
au poignet du «ôté externe. Au pied de derrière on voyait également à la base
des doigts un tubercule en forme de trèfle, mais un autre petit tubercule simple
se trouvait à la base du petit doigt, et ces parties étaient revêtues d’une peau
très-douce. Notre dessin montre fort exactement les rapports de longueur des doigts.
Le scrotum du G r i s o n est pendant, dénué de poils, et la verge se dirige en avant.
Il a huit mamelles.- Le museau est terminé par un mufle sur les côtés duquel
les narines sont ouvertes. Les oreilles, très-petites, sont simples et privées des
lobules qui se voient aux oreilles des cbiens et des chats. La langue est rude;
les yeux m’ont paru à pupilles rondes, et ils n’ont aucun organe accessoire. Des
moustaches naissent de chaque côté du museau, sur la lèvre supérieure, et
en-dessus de l’angle antérieur de l’oeil. Le pelage est de deux sortes; le laineux
est gris-pale et le soyeux noir, ou noir annelé de blanc ; il est très - long
sur le dos, les flancs et la queue, et beaucoup plus court sur le museau, la
tête et les pattes. Chaque mâchoire est garnie de huit incisives et de deux canines,
la supérieure a quatre molaires : une tuberculeuse, la carnassière, et
deux fausses molaires; l’inférieure une tuberculeuse, une carnassière et quatre
fausses molaires. La queue est toujours portée horizontalement.
La d i s t r i b u t i o n d e s c o u l e u r s d u G r i s o n e s t a s s e z r e m a r q u a b l e ; i l e s t du p e t i t
, r t p f r et l ad’emntreX P 'US H tete, partir dentre les deux yeux, le des sus et les cdôut éÜs du c^o'u» -dlees sduoss. Llaa
croupe les flancs et la queue sont gris-sale, provenant de poils alternativement
colorés sur leur longueur de noir et de blanc-jaunâtre ou brun Toutes
les autres parties c’est-à-dire le museau, la mâchoire inférieure, le fcsou s du
cou, les pattes et le ventre, sont noires ; enfln du gris, beaucoup plus pâle forme
comme une ligne blanchâtre de chaque côté de la tête ; ^ e tte hene Z
d entre les deux yeux , passe sur les oreilles et vient se confondre avec le reste
du pelage sur les côtés du cou. '
Cest A l l a m a n d qui fit le premier connaître le G r i s o n , par une peau em
paillee, et dont il publia la figure dans le XV- volume de son édition de
B ü f f o n ; et cest cette figure que B u f f o n donna dans ses suppléments D ’A z a r a
a fa. connaître une partie de l’histoire naturelle de'cette espèce qu’il nomme petit
furet, dans ses animaux du Paraguai. (T. i. p. , 9o de la.trad ) Il paraîtrait d’après
qu ,1 rapporte, que le mâle et la femelle se ressembleraient. Notre figure est h
première qu, ait été publiée d’après un animal vivant, 6 **1 "
M ars 18 ig .
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