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LA HYÈNE TACHETÉE.
D es taches arrond.es, en petit nombre, éparses sur un pelage d’un jaunâtre
terne et les part.es méridionales de l’Afrique pour patrie principale
sont les seuls caracteres qui distinguent la Hyène tachetée de la Hyène rayée-
et ces deux especes constituent à elles seules le genre auquel on a donné
leur dénomination commune.
Quelques différences dans la forme et la disposition des taches, et l’ha-
b.tation dune autre contrée, sur un même continent, seront donc- des carac-
eres spécifiques dans le genre Hyène, tandis que nous voyons si souvent la
nature se jouer en quelque sorte du pelage, pour en varier les couleurs et
toutes les autres qualités et transporter, sans changements, une même espèce
dans les régions les plus opposées de la terre.
I On pourrait trouver quelque chose d’arbitraire, ou une docilité extrême aux
de lemP,n,me> 4 faire servir ainsi des caractères, pris dans les mêmes
organes, tantôt à distinguer des espèces, tantôt à distinguer des variétés
Combien au contraire ne serait-il pas plus philosophique d’appliquer à ces
phénomènes les règles si dociles de l’analogie, et d’en tirer ces lois simples
et generales qui semblent autant de révélations des vues du Créateur. C’est '
que, non-seulement rien n’annonce que les mêmes causes produisent les mêmes
effets sur les organes similaires d’espèces différentes; mais au contraire tout
parait établir que chaque espèce, suivant sa nature, éprouve une action différente
des causes qui peuvent agir sur elle: or comme cette action est encore
enveloppee pour nous des plus épaisses ténèbres, toutes les lois générales qu’on
a déduites des phénomènes, ne sont que des conséquences forcées, des conjectures
dépourvues de tout fondement, de toute preuve. Nous en sommes encore
réduits, sur ce sujet, à la simple observation. C’est pourquoi, quelque
legeres que soient les différences de la Hyène tachetée et de la Hyène rayée,
nous les considérerons toutes deux séparément, jusqu’à Ce qu’on ait vu les
caractères de l’un se confondre dans ceux de l’autre, les taches de la première
s allonger en bandes, et celles-ci se raccourcir et revenir de simples
taches. r
La Hyène tachetée est de la taille et de la corpulence d’un grand mâtin;
mais sa tête est plus épaisse et moins allongée; et ses mouvements ont moins'
de franchise et de souplesse : elle a constamment le train de derrière fort
as, parce quelle tient toujours très-ployées les articulations de ses membres
postérieurs ; et comme une grande lumière l’éblouit, elle a un regard incer-
tain qui ajoute encore à l’indétermination de ses mouvements ; non pas