LE WUMBAT.
L e Wumbat est une espèce isolée jusqu’à-présent dans la nature, qui forme
le type d’un genre et constitue ce genre à lui seul ; et ses rapports avec les
autres mammifères sont tellement éloignés, qu’on est incertain à quel ordre il
doit être rapporté. Il appartient aux didelphes par les organes de la génération :
les petits naissent prématurément et se développent dans une poche attachée
aux mamelles; mais cette famille est si peu naturelle, que le caractère sur
lequel elle repose n’en suppose nécessairement aucun autre. Il se rapproche aussi
des rongeurs par le nombre et la forme des canines, mais il n’en est point un
par les rapports de ces dents, bien moins faites pour ronger et couper que
pour broyer, ni par le mode d’articulation de la mâchoire inférieure; et s’il
s’en rapproche encore par la forme générale du corps, il s’en éloigne par les
proportions des membres et par les allures, qui ont quelque chose de celles
de l’ours. Dans l’impossibilité de le caractériser exactement, les auteurs systématiques
l’ont placé entre ces deux ordres, dont il serait le lien commun,
soit comme didelphe, soit comme rongeur. Malheureusement ces ordres se
composent de genres si peu liés eux-mêmes entre eux , que leur rapprochement
devient tout aussi arbitraire que leur existence.
Lorsque le Wumbat a acquis toute sa taille, il est de la grandeur du raton;
mais les deux mâles que notre ménagerie a possédés, et que l’expédition /
du capitaine Baudin avait ramenés en France du sud de la Nouvelle-Hollande,
étaient encore jeunes. Celui dont je donne la figure avait les proportions
suivantes :
De l’o rigine de la queue à l’o ccipu t....................................... i pied a polices. » ligues.
De l’occiput au b o u t du museau............................ .................. » 4 3 __
A la partie la plus élevée d u d o s ................. .......................... » 8 »___
La queue n’est qu’un petit rudiment de quelques lignes.
Ces animaux , comme nous l’avons d it, ont deux incisives très-larges,
aplaties en dessus et opposées couronnes à couronnes, comme des molaires
tuberculeuses , et non point face à face comme les incisives des rondeurs ;
ils ont dix molaires à chaque mâchoire, divisées par un sillon transverse; la
première est la plus petite.
Ce sont des animaux plantigrades qui ont cinq doigts aux pieds de devant,
et quatre seulement à ceux de derrière avec un rudiment de pouce, armés
d ongles fouisseurs très-longs et très-forts. Le pouce est le plus court de ces doigts;
le petit doigt vient après, et les autres, à-peu-près égaux entre eux, sont
les plus longs. L’oeil est simple, noir et si petit, que je n’ai pu distinguer