duction de la race étrangère pour faire apprécier le mérite des races indigènes, en
attendant qu’elles aient été remplacées par elle.
Le bouc dont nous donnons le dessin est remarquable par ses belles proportions,
par la grâce de ses mouvements lorsqu’il joue, et par sa douceur. Mais
ce qui le distingue sur-tout, c’est qu’il ne répand aucune odeur; et l’on sait que
nos boucs en répandent une très-forte et très-désagréable, principalement à
l’époque du rut.Cependant tous ne la répandent pas aussi abondamment; il en
est chez qui elle est continuellement insupportable ; d’autres qui en produisent
beaucoup moins; et d’autres enfin qui, hors du temps des amours, paraissent
tout-à-fait sans odeur. Sa taille est moyenne; au garot, il a deux pieds de hauteur;
et sa longueur, du bout du museau à l’origine de la queue, est de deux pieds
dix pouces. Sa tête, du bout du museau entre les cornes, a neuf pouces, et sa queue
cinq. Ses cornes sont droites et à spire; elles vont en divergeant, et leur développement
n’est point encore arrivé à son terme. Ses poils soyeux sont longs,
lisses et fins, mais non point roulés en tire-bourre comme ceux des boucs d’An-
gora. Ceux de la tête et du cou sont noirs, et ceux du reste du corps, blancs. Les
poils laineux sont d’un gris-blanc, quelle que soit la couleur des autres.
Je ne parlerai point des organes ; je ne les décrirai que lorsque je donnerai
la figure de l’Egagre,que l’on regarde comme la souche primitive de tous les
boucs domestiques, et qui' certainement appartient au même genre qu’eux.
M ai 1819.