
L e s pompes
de cette machine
font très-
jÿéfeclueufcs.
PlA-n. 5
$ç <0 ,
* 4 * t A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e I I L
,qui n’eft que la douzième partie du poids des trois colonnes d’eau
que ces piftons Soutiennent, le coude de la manivelle n’étant que
la douzième partie du rayon de la roue. *
987. Le diamètre des corps de pompe eftde 10 pieds , 8c celui
de leur brandie de 3 , ainli le cercle de ce dernier ne fera exprimé
que par 9 , tandis que celui des piftons le fera par 100 ;
défaut commun à toutes les pompes refoulantes, Sc plus considérable
ici qu’ailleurs , vu les différens coudes que l’on a fait
faire a ces branches , qui font caulè que l’eau ne peut monter ,
fans rencontrer plufieurs obftacles qui s’oppofent à (on paffage, ôc
qui occalionnent à la puiflance plus de force qu’elle n’en employe-
roit fi les pompes étoient bien faites. Comme ce Surcroît de
force ne peut avoir lieu, fans que la vîteife rcfpective du courant
11’augmente, 6c que celle de la roue ne diminue à proportion , le
produit de la machine doit être beaucoup au-deffous de ce qu’il
devroit être naturellement ; à cela près , il faut convenir que cette
machine eft fort fimple & bien entendue, méritant d’être imitée
en tout ou en partie, lorfqu’on voudra élever l’eau au-delTus du
rez-dc-chauffée. (971 )
Defcripnon & analyfe d! une machine exécutée au K al
Saint-Pierre.
Voici une nouvelle machine pour faire agir des pompes refoulantes
, exécutée au Val-Saint-Pierre, Chartreufe en Tiérache , à
deux lieues de Vendus , lituée fur une hauteur, eu égard à une
partie de la campagne des environs. Depuis fa fondation , qui eft
fort ancienne , on n’avoit d’autres moyens d’avoir de l’eau, qu’en
la tirant d’un puits d’une extrême profondeur, lorfqu’en 1710 le
livre du Chevalier Modand étant tombé entre les mains de Dom
Fougères, alors Prieur de cette Maifon , il faifit la penfée de cet
Auteur , au fujet des Ellipfes qu'il propofe en la place des manivelles,
pour faire agir des pompes, ôc les appliqua à une machine
mue par un cheval, pour élever l’eau d’une Source à cent cîn-
quante pieds de hauteur dans un réfervoir , d’où elle eft enfuite
dïftribuée par toute la maifon.
L efpace EFGH-| fig. 1. ( repréfente le plan du couvert où cette
machine eft renfermee ; au milieu eft un arbre tournant I , pofé verticalement
, Servant d’axe à un rouet, comme on en peut juger pat
la deuxieme ôc la trôifleme figures, qu’J ne faut point perdre de vue,
Ce rouet s ’engraine avec une lanterne M , dont l’eflieu KL enfle
trois Ellipfes N .égales fit Semblables, faites de madriers, dan*
ChAP. IV- 8E LA T hÉORIE BES PoHPES.- 143
la ^circonférence defquclles on a pratiqué un canal comme aux
poulies : ces ellipfes font fituées- de façon que fi elles étoient appliquées
l’une fur l’autre ,les extrémités de leur grand axeforme-
roient les fix points angulaires d’un exagone régulier A,B,C,D,E,F.-
À l’endroit marqué O , eft tin poteau , au fommet duquel on a
pratiqué trois fentes ( fig. 6. ) pour y pafler autant de balanciers PS ,
traverfés d’un boulon qui leur Sert d eflieu commun 5 pour qu ils
foient toujours maintenus dans la meme direction , on les a diriges
par deschaliîs T , V , ( fig.2. & 5-1 attachés à une poutre.
L’une des extrémités de chaque balancier eft embrafféepardeiix
fumellcs SQ, qui biffent entr’elles un vuide pour loger dès-roulettes
R , qui tournent dans-le canal des ellipfes ( S g. a. 6t 3.
A l’autre extrémité X , on a fufpendu les tiges X Y des piftons de trois
corps de pompe , placés dans une petite cav e , qui renferme b
Source , ( fig. 4 Sc 5. ) où ils font embraffés par des fourches de fer
7 , 8 , liées aux piédroits de la voûte. Quant aux branches 9 de
ces corps de pompe, elles aboutilïental’endroit 26 au tuyau montant
qui traverfe un des piédroits-de la cave , 6c qui de-là va le
long d’une rampe de 200 toifes gagner le réfervoir.
988. Pour entendre le jeu de cette machine , on voit qu’ayant ixplha
attelé le cheval au palonier 4 , ( fig. 1.) 6c ayant attache Son licol a
la barre 5 , 6 , qui lui Sert de guide ; venant à marcher , il fait tourner
le rouet ôc la lanterne M , par conféquent les ellipfes qui donnent
le mouvement aux balanciers, pa'r la différence des axes. Car
lorfque le grand axe eft vertical, le centre des roulettes eft monte'
d’une hauteur égale à la moitié de la différence du grand axe au petit,
au lieu qu’il eft defeendu de la même hauteur quand cet axe devient
horifontal. On voit que chaque roulette parcourt la demi-circonférence
d’une ellipfe, en montant 6c delcendant, 6c que pendant
fa révolution entière, le pifton de fon balancier afpire ôc
refoule l’eau deux-fois, les roulettes n’abandonnant jamais le canal
où elles cheminent, parce que la partie O Q des balanciers-
l’emporte par fa longueur 6c par fon poids fur la refiftance qui répond
à l’autre partie PO.
On peut donc regarder chaque ellipfe comme la réunion de
quatre plans inclinés ôc curvilignes , tournant autour d un point-
fixe , 6c concevoir qu’à chaque révolution de 1 eflieu K L , un premier
plan contraint le poids de monter du pied au fommet,qu en-
fuite en fuccede un fécond, le long duquel le poids defeend par
la feule action île fa pefanteur 3 puis un troifîeme qui le fait monter
comme en premier lieu ; ôc enfin un quatrième ,.le long duquel il
defeend.