
A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e ' , L i v r e IV.
à-dire , par un orifice égale au cercle du tuyau. Ainfi ils n’ont pii
obferver les différences confidérables qui ferencontroient entreles
quantités d’eau que l’expérience devoit donner, 6c celles que l’on
trouvoit par leurs réglés. A cette occafion M. Couplet rapporte
qu ’une conduite qui ,fuivant les mêmes réglés, aurait dû fournir 61 pouces
d’eau, n’en a fourni que z pouces 3 lignes , parce qti’elle étoit extrêmement
longue , & qu 'elle-verfoit fes eaux à gueule bée.
, Après cela , M. Couplet donne le détail du nivellement des cinq
profils de conduite fur lefquels il a fait fes expériences avec M. fon
pere 6c M. ViLliard ; mais avant que d’entrer dans le détail des mêmes
expériences , M. Couplet fait obferver que la jauge des eaux
fe faifant toujours extrêmement en petit, la moindre erreur dans
l’expérience fondamentale devient confïdérable , parce quelle fe
trouve répétée dans le calcul total ; c’eft pourquoi , il infînue
qu’on ne fauroit trop s’attacher à connoître la nature 6c la valeur
des erreurs où l’on peut tomber.
Par exemple, comme il efb prefque impoffible, en fe fervant d’un
étalon cubique , comme on fait ordinairement, de pouvoir juger
a plus d’une ligne , ou d’une demie ligne près, s’il eft parfaitement
plein, il arrive que l’erreur régnant fur toute l’étendue de la furfacé
de l’eau, elle fe trouvera d’autant plus multipliée, que l’étalon aura
une plus grande bafè. C’cft pourquoi JM. Couplet, pour éviter cet
inconvénient, voudroit qu’on fe fervît d’un étalon pyramidal fi
pointu, qu’une ligne de plus ou moins de hauteur d’eau à fon extrémité
fupérieure , .put être comptée pour rien par rapport à tout le
volume de l’eaü qu’il contient, ôc que l’étalon fût divifé par un
nombre de diafragmes, pour calmer la rapidité de l’eau, 6c empêcher
les ondulations qui peuvent rendre la jauge équivoque.
Enfuite M. Couplet démontre géométriquement que les erreurs
dans la jauge d’une même fpurce, avec différens étalons, font rébi-'
proques aux capacités des mêmes étalons, 6c que les erreurs qui ré-
fultent dans la jauge de différentes fources, avec un même étalon',
font entr’elles comme les quarrés des dépenfes ou valeurs des
mêmes fources.
A l’egard des erreurs qui naiflènt de la part du tems employé à
remplir l’étalon , M. Couplet fait voir que ce font celles qui tirent
le plus à conféquenee , parce que le calcul les répétant fur une
plus grande quantité d’eau, elles feront d’autant plus conlîdérables,
que les fources feront plus abondantes. Or comme, par la raifon
contraire, moins la fource aura de rapidité , 8c moins l’erreur qui
peut naître d’iAie demie fécondé de plus ou de moins fera fenfîble,
C h A P - I I . d e s T u y a u x d e C o n d u i t e . a ~ 7
M Couplet trouve le moyen de diminuer la rapidité des fources ,
fans altérer leur dépenfe naturelle, 6c cela en les partageant en un
nombre de rameaux qui pourront être regardés comme-autant de
fources féparées, dont la rapidité de chacune fera d autant moindre
, que fa dépenfe fera une plus petite partie de la depenfe totale.
Par exemple,, fi l’on divife la fource en deux rameaux égaux , chacun
employera à fon écoulement, un tems double de_celui de a
fource totale ; alors ne fe trouvant que la meme erreur fur un tems
double, elle ne fera .que la moitié de ce qu’elle eut ete , fi le tems
de la jauge n’avoir été, que la moitié de celui qu on aura employé-,
Par la mime raifon, quand la fource fera divifee en trois rameaux,
l ’erreur ne fera que le tiers de ce qu’elle eût ete fans cette divftion ,
ainfi des autres. . . • . -. , ;j*
M. Couplet ayant remarqué que M. Martotte avoir eltime
pouce d’eau, tantôt 14 pinces, 8c tantôt 13 pintes ; , n a pas; vou u
fuivré les expériences de cet Auteur , 6c s en eft tenu a ce e s ft
ont été faites par Meilleurs R oemer, Picard 8c Milliard, qui sa -
. cordent tous à donner 1 3 pintes ‘ mefurc de Pans J a la valeur du
pouce d’eau. J’ajouterai que M. Couplet s’eft fervi pour étalon
dans fes expériences, d’un vaiffeauqui contenoit 896 pouces cubes
d'eau, valant 18 pintes , 8c que pour plus de commodité , il a calculé
des tables pour la mefure des eaux dont les tems.font partagés
de demi-feconde en demi-fécondé., Ainfi en fe feivant de
ces tables , on trouve qu’une fource qui remphroit en. une deml-
feconde l’étalon dont il fe, fe r t, dépenferoit 1 8 8 pouces d eau
par minute , 6c que celle qui le remplira en trois demi-fecondes, n
dépenfera que 56 pouces ; ainfi des autres, .
.Au refte comme mes remarques ne regardent feulement que les
expériences rapportées par M. Couplet, j’ai cru devoir les copier
à la lettre, auüi-bien que les confequences qu il en a tu ees, s agitla
d’opérations de pratique, qui ne peuvent être mieux expliquées que
par celui même qui les a faites.
Expériences de M . Coupletfurla mefure des eaux qui coulent
dans des tuyaux de conduite.
in 8 . » La troifieme figure eft le profil d’une conduite de fer
» de 4 pouces de diamètre qui metfoit autrefois 1 eau du
„ de la Place Dauphine , dit le réfervoir des Bonnes-Eaux , dan
» celui des petites écuries de Verfailles. ‘ ■ n
« ABC eft le réfervoir de la place Dauphine, qui eft en fouit
Détail des
nivellemens
qui appartiennent
au premier
profil.
Plan i .