6o A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e I I L
"Situation Hf- S74. Les pompes de la troifîeme efpece peuvent être variées
peutd^nrtr maniérés dans leur conftruction, qui ont chacune
aux tuyaux leurs- avantages 8c leurs défauts ; nous les examinerons après avoir
dafpirxtion montré les différentes lituations qu’on peut donner aux tuyaux d’af-
pirames & re- Piratlon & aux tuyaux montans, par rapport aux corps de pompe.
foulantes. Dans la figure feptieme on voit que le tuyau d'afpiration CD E ,.
eft dégagé du corps de pompe auquel il eft uni vers le haut, afin
que le pifton A , qui ne différé en rien du précédent, finon que
Ùl tige eft portée par un chaffis,. puiflè refouler l’eau de bas en
haut, au lieu que dans l’autre il la refoule de haut en bas. Car on
voit bien que lorfqu’il baillera pour la première fois, il formera
un vuide dans lequel fe dilatera l’air naturel renfermé dans l’efpa-
ce CB ; alors celui du tuyau d’afpiration ouvrira la, foupape C , &
viendra fe répandre dans le corps de pompe. Faifant remonter
le pifton, la foupape F s’ouvrira, 6c la plus grande partie de l’air
fera refoulée dans le tuyau montant G ; continuant à afpirer 8c à
refouler , l’eau parviendra enfin dans le corps de pompe 6c montera
dans le tuyau G , ce qui eft aifé à entendre par ce qui a été'
dit ci-devant.
Dtfription 875. Les pompes de la troifîeme efpece ont quelquefois deux:
d‘ont°NotredU P^ 0BS 5 dont .l’un afpire l’eau tandis que l’autre la refoule pour la-
Damcà Paris. faire monter ; telles font les pompes du pont Notre-Dame a Paris,.
Fig. 8. dont la figure huitième repréfente l’effet. D ’abord il y a un corps
de pompe AB uni avec le tuyau d’afpiration E F , ayant une foupape
Y à la jonétion, comme à l’ordinaire ; ce corps de pompe
dégorge fon eaü dans une bâche HG-, d’où elle eft enfuite reprifé
par l’autre pifton O , pour être refoulée dans le corps de pompe
P Q , 8c de-là dans le tuyau montant RS-, qui aboutit au réfer-
voir. Je crois qu’il n’eft pas befoin de dire que les tiges M 6c N
des piftons font attachées à la traverfe KL du chaffis C D , qui les
fait jouer en cette forte.
Lorfque le chaffis monte, l’eau de la riviere paflè dans le tuyau
d’afpiration EF par la preffion de l’air extérieur, (790) 8c levant la
foupape Y , monte dans le corps de pompe AB que le pifton I a
laifle vuide ; quand le chaffis defeend , la foupape X s’ouvre,
l’autre Y fe referme, 8c toute l’eau du corps de pompe, paffant au
travers du pifton , yafe décharger dans la bâche HG. D ’un autre
côté le pifton O , en defeendant, laiflè un efpace vuide dans le
corps de pompe PQ ; alors l’air qui preffè fur la furface HW de
l ’eau de la bâche fait lever la foupape T , 8c le corps de pompe fe
remplit. Peu après le pifton venant à remonter, la foupape T fe
Chat. Iïï. de la théorie des Pomees, Ci
referme, force l’eau d’ouvrir l’autre Y , paffe dans le tuyau R S ,
qui fe referme auffi-tôt que le pifton defeend, Ainfî l’on voit que
la cuverte reftè toujours-pleine,.le pifton lafpirant autant d’eau
que l’autre O en refoule : il eft même à propos de donner quelques
lignes-de plus au diamètre du corps-de pompe d’en bas qu’à'
celui d’en haut, afin qu’il y ait tonj ours plus d’eau dans la' bâche qu’il1
n’en peut monter, pour furvenirà la dépenfe de celle qui fe perd.
876. Voici encore une autre forte de pompe qui appartient à-
la troifîeme efpece, exécutée à la machine de Marly, D ’abord il
eft queftion d’un tuyau de communication HLMKIFDCEG,
d’une feule pièce ,.dont l’un des bouts GH efb uni- avec un tuyau
d’afpiration NO, qui trempe dansd’eau ; l’autre LM K , qui eft fait
en retour d’équerre,aboutit, au tuyau montant K5M , qui porte'
l ’eau fur la montagne, au premier réfervoir. Dans* le milieu eft une"
branche ECDF, entée avec le corps de pompe A B CD , dans lequel
agit le pifton Q , parfaitement cylindrique 8c maffif,.traverfe:
par la tige V Y , fufpendu à une bille pendante, qui lui donne le’
mouvement, comme nous le ferons voir ailleurs;.
A l’égard de l’effet de cette pompe, on voit que quand le pifton
monte jufques en T , l’air de la partie PX fe dilate dans l’elpace Y Z ;
celui du tuyau d’afpiratiou NO ouvre la foupape P , fe répand
avec le précédent, 8c la foupape R refte fermée par l’action du
poids de l’atmofphere ; mais quand le pifton ba-ifle , 1a foupape P fe
referme, l’autre R s’oüvre, Sc l ’air eft refoulé dans le tuyau S. Lorf-
qu’après un certain nombre de coups de pifton, l’eau eft enfin
parvenue dans le corps de pompe,. elle eft refoulée'dans le tuyau
montant S,
877, La quinzième figure eft encore utte: pompe afpirante &
refoulante, exécutée en Angleterre fur le bord de la Tamife, à
York-buildings. ,.à la fameufe machine qui éleve l’eau par le moyeu
du feu. Le tuyau d’afpiration A B eft uni au corps de pompe
C.DEF , comme à l’ordinaire ;, ayant une foupape M à-l’endroit
de jonétion : le. tuyau montant FGKL eft auffi accompagné'(dune
foupape N , pour fermer la fortie IH dé là partie coudée GI. Juf-
que-la cette pompe reflèmble aflèz' à cëllte qui eft exprimée par la-
fixieme figure de la planche deuxieme,, mais le-'refte en eft tout
différent; le pifton OPQ eft un cylindre creux*, deeuivre, qu’on
remplit de plomb , pour lui donner un poids capable de refouler
l ’eau qui doit paflèr dans le tuyau1 montant. Comme la hauteur"
de cette eau pourroit être telle que le poids du pifton ne fuffiroit
pas, on le furcharge avec des-tables de plomb marquées T , qu'ois
PlAV. 2,
Fig. 13.,.
Defcrïption
d'une pompe de
la machine• de-
Marly,
PlAN:. Sii-
Defcrïption'
d ’une pompe
exécutée en
Angleterre f à
la machine qui
éleve Venitpar
le moyen du
feu.
Fig. £-5:*-