
ï i 8 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e H I .
maître de faire agir la tige perpendiculairement, fur-tout quand
elle eft fufpendue à une manivelle , il faut éviter qu’elle ne doit
forcée dans fon mouvement ; c’eft pourquoi il vaut mieux dans
les pompes refoulantes qu’elle foit accrochée au pifton , que d’y
.être fixe.
Defcription ocg. Quoique le pifton précédent foit fL un nouveau y J ^ 1 1, V A . desi /m~e illeu, rs7, i.l. f-aut
pifton qui aune pourtant convenir qu apres un certain tems, lorlque le cuir lera
propriété fui- dilaté fucceflivement pour remplacer le déchet caufé par le frot-
gulurf. tement , l’adhéfion ne fera pas allez grande , pour ne pas céder
tant foit peu à l’effort de l’eau qui fera refoulée , fi la colonne eft
fort élevée; car la réfiftance qu’elle caufera par fon poids fera toujours
la même, au lieu que l’adhéfion du pifton ira continuellement
en diminuant, Ainfi , pour rendre les chofes égales, il fau-
droit qu’il y eût une caufe qui proportionnât fon adhéfion à l’ef»
fort qu’il eft obligé de faire en refoulant, St alors un tel pifton au-
roit toute la perfection qu’on peut demander ; cette penfée m’ayant
occupé pendant quelques jours , j’ai apperçu plufîeurs moyens de
faire ce que je dis, 8c voici celui qui m’a paru le plus naturel 8c
le plus commode dans l’exécution,
Pt ak. 4. Il faut s’imaginer un cylindre de cuivre gh , creux Sc percé d’un
Fi«, j, nombre de trous ; ce cylindre doit être couvert par en haut d’un
plateau AB de même matière , l’un Sc l’autre fondus enfemble ,
aufli-bien que le rebord IK , fervant de bride pour attacher le cylindre
à un fécond plateau cd , femblable au premier , avec cette
différence feulement, qu’il doit être percé dans le milieu d’un trou
d’un diamètre égal à celui de l’interieur du cylindre : là , il doit y
avoir une fbupape à coquille , en forte que la languette foit prife
entre la bride IK. St le plateau , le tout retenu enfemble pat des
vis Sc des écrous. Sur le pourtour de chaque plateau, on pratiquera
une gorge circulaire , dont les bords doivent être arrondis pour
recevoir les ourlets d’une bourfe de cuir , de figure cylindrique, à
laquelle les plateaux fendront de fond. Pour les unir enfemble
on fe fervira de gros filets poifles , aufquels on fera faire un
grand nombre de tours pour ferrer fortement le cuir, en forte que
le tout forme un tambour repréfenté par la neuvième figure , qui
pe doit avoir d’autre ouverture que celle du fond, lorfque la fou-
pape, çionp la queue paroît à l’endroit Kde la même figure, eftle-
yée : on attachera le pifton à une tige H , ayant trois ou quatre
branches XQ, pour l’unir au plateau AB par le moyen des vis Sc
des écrous,
Qn commencera par verfer de l’eau dans le corps de pompe ,
C h a t . 1Ï I . d e l a t h é o r i e c e s P o m p e s - t ï £
tant qu’il y en ait à-peu-près jufqués aux trois quarts de fa hauteur ;
enfuite on introduira le pifton qui entrera d’abord fans difficulté,
mais lorfqu’il viendra à defeendre plus bas , l’air qui fe trouvera
renfermé au-deffous,étant comprimé, lèvera la foupape , paffera
dans le cylindre gh, de-là dans le tambour, lequel continuant à
defeendre, une partie de l’eau y paffera auflî, jufqu’à ce que le
pifton foit parvenu à l’entrée du trou NO , c’eft-à-dire dans la -,
fituation où on le voit préfentement. Alors l’air étranger 6c l’eau
ayant enflé le tambour plus qu’il irétoit auparavant, le cuir commencera
à s’unir au corps de pompe , foiblement à la vérité ,
mais aflèz pour empêcher l’introduction de l’air extérieur quand
on lèvera le pifton , parce que la foupape fe refermera fur le
champ.
959. A inclure que le pifton en montant 6C en defeendant agira ÊfeteTaje»
comme à l’ordinaire pour expulfer l ’air du tuyau d’afpiration , de
î’eau montera 6c parviendra enfin dans le corps de pompe. Lorf
qu’elle y fera arrivée, le pifton en voulant la refouler, en recevra
lui-même, une partie qui contraindra l'air à fe réduire à chaque
coup dans un moindre volume , 6c l’action du pifton devenant
toujours plus forte , à mefure que l’eau fe trouvera élevée à une
plus grande hauteur dans le tuyau montant, l’air du tambour ac-
querera aufli de fon côté une plus grande force , par conféquent
preflèra de plus en plus le cuir contre la pompe ; car ce que je dis
de l’air doit aufli s’entendre de l’eau avec laquelle il eft renfermé.-
Enfin , lorfque le tuyau montant fera plein,. la force du reflbrt dé
l ’air fe trouvera en équilibre avec le poids de la colonne d’eau , à-
quelque hauteur qu’elle puilfe être , 6c foit que le pifton afpire otï-
qu’il refoule, fon adhéfion fera toujours la même. Quand le corps
de pompe ne fèroit pas parfaitement cylindrique , ce défaut qui
feroit fort grand dans tout autre cas, fera indifférent dans celui- ci
puifque la fùrfaee du pifton étant flexible, s’affujettira à La figure'
de celle qui lui eft adhérente.
Malgré tous les foins qu’on peut fe donner pour fa perfeétiorï
d’une machine , on 11’oferoit fe promettre de la rendre entièrement
exempte de défauts, 8c c’eft beaucoup faire quand on parvient
à ne lui en laifïèr que le moins qu’il eft poflible ; il arrive me-:
me allez fouvent qu’en voulant éviter une imperfection, on en fait
naître d’autres qui ne font pas moins préjudiciables, 8c que toutr
bien confideré , il vaut encore mieux s’en tenir au premier projet.-
Le pifton que nous venons de décrire ne peut point perd're d’eau
fa lurface étant parfaitement unie à celle du corps de pompe j