
M . A montons
a anjji
travaillé au
moyen de fe
jervir du feu
pour faire agir
des machines.
— -Difcours de
M . Amon-
tonsy qui prouve
qu’avant
le commencement
de ce fie -
cle on ne s 'é -
toit point encore
fervi du
f o i avec fu c -
c è s . pour faire
afir des machines.
M. Saveri efi
le premier,qui
foitparvenu à
310 A rchitecture Hydraulique, L ivre IV.
clic-même tous les mouvemens dont elle a befoin, fans que per-
fonne y touche, au lieu que l’autre ne peut agir qu’avec le fecours
de plulieurs hommes, dont il y en doit avoir au moins un qui manoeuvre
fans interruption, avec des fujétions qui rendent cette machine
auffi imparfaite que celle de M. Saveri eft accomplie.
1179. Tandis que M. Papin travailloit en Allemagne, & M.
Saveri en Angleterre, aux moyens de faire ufage de l’action du
feu pour mouvoir les machines, M. Amontons en France étoit
auffi occupé du même objet ; comme fi les trois Nations de l’Europe
qui ont fait le plus de progrès dans les Sciences, enflent dû
fournir chacune un Savant pour participer à la gloire d’une découverte
auffi importante.
On trouve dans les Mémoires de l’Académie Royale des
Sciences, année 1699, ce que M. Amontons a écrit fur ce fujet:
il y propofe une roue de moulin extrêmement ingénieufe , qu’il
démontre pouvoir être mue par l'action du feu, fondé fur un
grand nombre d’expériences, SC fur des raifonnemens qui ne laif-
fent aucun doute du fuccès de cette roue, qu’il nomme moulin à
feu. Quand M. Amontons a écrit fon Mémoire, il paroît qu’on
étoit bien incertain fi l’on pourroit réuffir à faire ufage de l’aétion
du feu pour mouvoir des machines, comme on en peut juger par
l ’expofé de cet Auteur:
1 z 80. « Chacun ne convient pas ( dit-il ) que la force que le feu
» employé à produire des effets lurprenans, puiffe utilement fervir
w à mouvoir régulièrement les machines où on a de coutume
» d’employer les forces animées & réglées, comme font celles
« des hommes Sc des chevaux, parce qu’on ne çonnoît pas encore
» bien de quelle maniéré on pourroit faire cette application, Sc
>5 que les moyens que l’on a propofés jufqu’ici ont paru avoir trop
» d’inconvéniens. La vérité eft cependant qu’on n’eft pas plus en
» droit d’en douter, qu’on l’étoit avant l’invention des moulins à
» eau 8c à vent, à douter que le mouvement de l’eau ou de l’air
33 puflènt fervir aux mêmes ufages ; car en ces rencontres, com-
» me tout ne dépend que de trouver quelques moyens affèz Amples
»3 pour en rendre l’ufage commode Sc profitable, l’impoffibilité
>3 n’eft point de la part de la chofe, mais feulement du côté de
33 nos connoiflànces qui ne s’étendent Sc ne s’accroiffènt qu’avec
33 le tems, à mefurc que les expériences Sc l’ufage journalier nous
33 en donnent occafion 33.
1 z 81. M. Amontons étant mort peu de tems après avoir expofé
fes vues, a été privé de la fatisfafibion de les mettre en pratique,
C h a p . III. d e s M a c h i n e s m u e s p a r l ’a c t i o n d u F e u . 3 1 1
Sc d’apprendre que M. Saveri étoit parvenu à ménager l’action du
feu avec plus de jufteffe encore qu’on ne fait celle de l’eau ou du
vent lorfqu’ils font appliqués à des machines ; car quoique M. le
Marquis de IVorcefter foit le premier en Angleterre qui ait fait
mention en termes intelligibles d’une machine pour elever leau
par le moyen du feu, dans un petit Traité intitule : A Untury of
Inventions, on ne peut difputer à M. Savent d’avoir fait exécuter ces
fortes de machines pour la première fois dans la Grande-Bretagne,
ce qui eft attefté par plufieurs Lettres qui m’ont été écrites a cette
occafion de la part de Meffieurs de la Société Royale, dans une
defquelles il eft auffi fait mention de g S H H l comme ayant
beaucoup contribué à la mettre dans a perfection ou elle eft a pre-
fent. Une autre preuve que cette machine a pris fa. naiflance en Angleterre,
faire jouer ré*
gulierement
une machine
par le moyen
du f e u , & l ’on
ne peut difputer
Sc qu’elle l’emporte fur tout ce qui a été tente en France
Sc en Allemagne à cette occafion, c’eft que toutes les machines a
feu qu’on a conftruites ailleurs que dans la Grande-Bretagne, ont été
exécutées par des Anglois ; telle eft celle qui fe rencontre a Frejnes,
village proche Condé, pour y puifer l’eau des mines a charbon qui
s’y trouvent, où j’ai fait plufieurs voyages exprès pour me mettre
en état d’en donner la defeription Sc les développemens qui ne lail-
feront rien à defirer fur tout ce qui gn compofe le mechamlme Sc
la théorie.. Je m’y fuis appliqué avec d’autant plus de foin, que le
deflèin qui a paru de cette machine n’étant qu’une perfpeètive
fort embrouillée, n’en peut donner qu’une.idée tres-confuie, au
lieu que les Plans, Profils Sc Elévations que je vais expliquer, font
voir l’objet des moindres parties, Sc la proportion quiWoit y
avoir entr’elles ; de maniéré que je me flatte que ceux meme qui
n’auront point vu cette machine, feront non-feulement en état
d’en juger parfaitement, mais encore de la faire conltruire dans
toute la précifion qui doit lui convenir pour la rendre parraite.
1 281. Les machines à feu étant compofées d’un grand nombre
de pièces différentes, il convient, pour ne point trop partager l’attention
de n’expofer d’abord que les principales, afin d en taire
voir l’objet Sc la liaifon. On faura donc que le méchanifme de ces
fortes de machines dépend en général d’un balancier, dont une
des extrémités répond aux pompes afpirantes qui elevent 1 eau du
puits, Sc l’autre à un piflon qui joue dans un cylindre.
Ce cylindre communique à un grand alambic de cuivre, 1 un SC
l’autre bien fermés de toutes parts, pour que l’air extérieur nepuiile
s’y introduire, 8c le fond de cet alambic fert de ciel a un fourneau,
dont le feu eft le moteur de la machine. . ,
L’eau qui bout dans l’alambic produit une vapeur, qui pâlie dans
aux A n glois
le mérite
de cette Invention.
Idée générale
du méchanip-
me des machines
à jeu.