
ne
fa it
'e plate
On point de
formes de maçonnerie
aux
grands bajjins
6* aux réfer-
Maniéré de
'conftruirc les
citernes, pour
conferver l'eau
de s. pluies.
41S A rchitecture Hydraulique, L ivre IV.
comme celle dont les Potiers fe fervent. Pour la bien préparer,
on commence par la labourer à la bêche trois ou quatre fois en
l’humeifiant ; on en forme des pelotons gros comme le poing, que
l’on pétrit chacun en particulier, pour voir s’il ne s’y trouve ni
fable ni gravier; enfuite on l’emploie en la foulant lits par lits,
fans y laifler le moindre vuide, enforte qu’ils forment enfemble
un feul corps que l’eau ne puiffe pénétrer; c’eft pourquoi il faut
veiller de près la manoeuvre des ouvriers, les moindres négligences
pouvant caufer un grand dommage.
1485. Lorfqu’il eft queftion de grands badins ©u de réfervoirs,
on fe difpenfe, pour plus d’économie, de faire des plate-formes
de maçonnerie : on fe contente d’un conroi de glaife de 18 pouces
d’épailïèur, appliqué fur un bon fond, le pourtour garni d’une
plate-forme de racinaux pour fervir de fondation au revêtement
des berges. Sur ce conroi on éleve le mur flottant, à une diftance
de 12 pouces du précédent, que l’on remplit de glaife préparée,
comme nous venons de l’infinuer; après que cet ouvrage a été fait
pour le mieux, on garnit le fond du baflîn ou du rélervoir d’un
lit de fable de fix pouces d’épaiflèur. Je ne m’arrête point davantage
fur la main d’oeuvre de ces fortes d’ouvrages, qui appartiennent
naturellement à la fécondé partie de l’Architecture Hydraulique.
1486. La nature, fl variée dans la production dé ce qui eft né-
ceflàire à la vie des hommes Si des animaux, eft uniforme pour
leur boiffon ; chaque pays leur fournit des fruits 8c des alimens
différais, il n’y a que l’eau feule qui eft la même par-tout, ôt d’une
fi grande néceffhé, que nul endroit ne fauroit être habité, fi on
en manque. Tous ceux qui ont écrit fur les qualités de l’eau, conviennent
que celle des pluies eft la plus légère 8c la plus faine; c’eft
pour la conferver dans toute fa pureté que je vais donner la maniéré
de faire de bonnes citernes.
La grandeur d’une citerne doit fe régler fur la capacité des bâ-
timens dont les toits recevront l’eau de pluie que l’on veut raflèm-
bler. Pour cela il faut être prévenu, qu’aux années communes|iii
tombe 18 pouces de hauteur d’eau fur la furface de la terre : ainfi
4 toifes quarrées de couverture, prifes horifontalement, recevront
une toife cube d’eau, ou 27 muids ; mais il convient de faire la citerne
d’un tiers plus grande qu’on ne l’aura trouvé par l’eftimation,
obfervant de lui donner le plus de profondeur que l’on pourra, Sc
de la pratiquer, s’il eft poflible, dans un endroit où elle puiffe être
C h a p . V . d e l a D é c o r a t i o n d e s J a r d i n s . 419
& couvert, pour fe difpenfer de toutes les fujétions que demande-
roit la conftruftion de la voûte.
Après avoir creufé la foffe, bien régalé le fond, 8c lui avoir
-donné un peu de pente du côté du puifàrd, dans lequel doit aboutir
le tuyau d’afpiration de la pompe dont je fuppofe qu’on fe fer-
virapour tirer l’eau, il convient, fil’on eft à portée d’avoir de bonne
glaife, de comme-ecer par en étendre un lit de 20 pouces d’épaif-
leur fur le fond, de maniéré qu’il déborde de 18 pouces le pourtour
extérieur des piédroits. Enfuite on recouvre toute la fluperficie
d’une plate-forme de maçonnerie de 18 à 20 pouces d epaiffeur,
faite de briques en bon mortier de ciment, dont le pourtour fert
de fondement aux piédroits, qu’on éleve auffi en maçonnerie de
briques Sc mortier de ciment; l’épaiffeur de ces piédroits fe réglé
fur la hauteur, la largeur Sc le poids de la voûte. A mefure que la
maçonnerie avance, on forme derrière un bon conroi de glaife,
fur l’épaiflêur de 18 pouces, qui eft l’intervalle qu’on doit avoir
ménagé entre les piédroits Se les berges.
Pour donner moins de portée À la voûte, Sc rendre 1 ouvrage
plus folide, il convient, lorfque la citerne eft d’une belle grandeur,
de la divifer en deux ou trois pièces par des murs de refend, dans
chacun defquels on pratique une porte, afin que l’eau puiffe palier
de l’une à l’autre, ce qui contribuera à la purifier, parce qu’elle
dépofera le gros de fon limon dans la première, 8e le refte dans
la fécondé, pour arriver claire dans la troifieme, où je fuppofe le
puifard.
' Lorfqu’on n’a point de glaife, il faut appliquer contre les piédroits
un mur de pierres feches pour recevoir les eaux provenant
des filtrations de la terre; mais la glaife vaut beaucoup mieux, parce
qu’elle rend la citerne plus étanche, 6c la garantit de la communication
des eaux fauvages. Au refte, après que la voûte fera achevée,
8c qu’on aura difpofé fa furface en pente comme un toit, il
faudra bien laifler fécher la maçonnerie, enfuite grater les joints
du parement pour recevoir une première couche de ciment, fur
laquelle on fait quantité de raies enfoncées d’environ une ligne
avec le tranchant de la truelle pour recevoir une fécondé couche de
ciment, SC l’on continue de même jufqu’à l’épaiffeur d’un pouce ;
il faut encore pendant un mois frotter la derniere couche avec du
lait de ciment, jufqu’à ce qu’elle forme un corps qui paroifle recuit
comme un pot de terre.
On fait un citerneau de 3 ou 4 pieds en quarré, fur 6 à 7 pieds
,de profondeur, rempli de petit gravier qu’on a foin de bien, laver
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