Explication
de l'effet de
cette pompe.
Description
des pompes af-
pirantes & refoulante.
h
Plan. i .
Pis , 6.-
5 S ■ A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
3 une manivelle : les figures 9 8c 10 de la planche troifieme, font
voir ce pifton repréfenté félon deux fens différais.
Quelquefois, le corps de pompe eft de deux pièces, afin d’éva-
fer celle d’en bas A PD Q , pour faciliter l’entrée du piftoh, Se de
donner plus d’aifance à l’eau de monter ; c’eft ainfi qu’on en a ufé
dans la conftruction des pompes de Lyon. Mais on peut le faire
tout d’une piece, Se fe contenter d’en évafer la partie inférieur®
dansTépaiffèur du métal, comme on l’a pratiqué aux pompes de
Notre-Dame Se de la Samaritaine à Paris, dont nous ferons mention
dans la fuite. Quant à la partie fupérieure du corps de pompe,
on voit quelle eft percée d’un trou couvert d’une foupape i l
dont voici l’effet, qui eft celui de la pompe même.
87 1.Il faut d’abord s’imaginer que le pifton èft au bout du corps
de pompe ; quand il dcfcendra pour la première fois ,* il laiffera tin.
efpace vuide, où il ne pourra y avoir qu’un air.extrêmement dilaté,.
provenant de celui qui étoit entre les foupapes I 8c K- Alors l’eau
dont il veut occuper la place, fera pouffec de bas en haut par les
eolonnes collatérales, aidées du poids de l’atmofphere ; (790)la
foupape K s’ouvrira, l’eau paffèra au travers du pifton, montera
dans le corps de pompe , 8c chaflèra en avant l’air qui y étoit
relié, qui fe réduira à peu près dans-l'état où il étoit auparavant-
Mais aulîi-tôt que l’on fera remonter le pifton, la foupape K fe re*.
fermera^ 8c l’eau qui eft au-deffusétant refoulée de bas en haut,
ouvrira la foupape 1 , 8c paffèra avec l’air du corps de pompe dans-
le tuyau montant : le pifton venant à defcendre, le poids de l’eau
renfermée dans le tuyau montant, refermera la foupape fupérieù-
re , 8c le vuide qui fe formera dans le corps de pompe, fera iiic-
ceflîvement rempli par l’eau, à mefure que le pifton defcendra ; ce
qu’elle fera avec d’autant plus de liberté, qu’elle ne rencontrera
d’autre obftacle que celui que peut caufer le poids de la foupape
K , qui eft peu de chofe. Enfin, lorfque le pifton remontera, l’eau,
dont il fera chargé paffèra de nouveau dans le tuyau montant ;,
continuant la même manoeuvre un certain nombre de fois, elle
parviendra dans le réfervoir où on veut l’élever.
871. Après l’idée que je viens de donner des pompes de la première
8c de la fécondé efpece , il fera aifé de juger die l’effet de la
troifieme, c’eft-à-dire, de la pompe afpirante & refoulante. La figure
fixieme montre qu’elle eft compofée d’un corps de pompe ABCD,
d’un tuyau d’afpiration CDEF , 8c d’un autre montant GKNO,
lequel eft fait de trois pièces : la première GK eft fuppofée avoir
été coulée avec le. corps de pompe ; la fécondé IKLM fert à for-
C hAP. III. DE LA THÉORIE DES POMPES. 59
mer le coude que ce tuyau doit avoir, 8c la troifieme LN OM ,
à faire monter l’eau au réfervoir. A l’endroit de la jonction IK , eft
>une foupape pendante S , en forme de clapet, qui s’ouvre 8c fe
ferme alternativement avec la foupape R , qui eft au fond du corps
de pompe : la première S , fert à retenir l’eau qui eft palTée dans
le tuyau montant, pour l’empêcher de defcendre dans le tems de
l’afpiration, comme on le va voir.
873. Le pifton PQ TV de cette pompe eft maflif, 8c traverfé mu-l du
d’une tige de fer arrêtée par deux clavettes ; il reflèmble à deux P:fi°n de cctt‘
cônes tronqués égaux 8c lemblables , qu’on auroit unis parleurs pom?e‘
petites bàfes : chacun de ces cônes eft garni d’une bande de cuir
évafée d’un fens contraire.
Comme le pifton ne doit point defcendre plus bas qu’à l’endroit
TV, pafce qu’autrement il boucheroit l’entrée GH du tuyau
-montant ; on voit que d’abord il y a de l’air groffier enfermé dans
Tcfpace X T Z , fans qu’on puiffè l’empêcher, quoique ce foit un
défaut eflèntiel comme nous le ferons voir ailleurs. Ainfi quand
on leve le pifton pour la première fois , cet air fe dilate dans le
corps de pompe, 8c ceflè d’être en équilibre avec celui du tuyau
d’afpiration, qtii levela foupape R par la force de fon reffort pour
fe dilater auflî, ce qui laiflè à l’eau la liberté de monter de quelques
pieds, comme on l’a expliqué dans l’article 868. Alors la
foupape S refte fèrmée, 8c ne pourroit même s’ouvrir qu’avec difficulté
, parce que l’air du tuyau montant dont elle eft preffee, a
plus de reffort que celui qui fe trouve du côté de Z. Mais le pifton
venant à defcendre, la foupape R fe referme, l’air contenu
dans le corps de pompe étant refoulé de plus en plus,.acquiert
une force de reffort au-defîùsde celui qui appuie contre la foupape
S, laquelle s’ouvre, 8c l’air du corps de pompe paflè dans le tuyau
montant, tant que de -part 8c d’autre ils (oient en équilibre. Enfuite
faifant remonter le pifton , la foupape S fe referme, l’autre R
souvre, l’air du tuyau d’afpiration fe dilate de nouveau, 8c eft
refoule enfuite dans le tuyau montant. Continuant la même manoeuvre,
l’eau parvient enfin dans le corps de pompe, où elle fe
trouve melée avec l’air qu’on n’a pu épuiler, qui eft enfuite chafle
avec une partie de l’eau par la defeente du pifton, l’un Sc l’autre
panant dans le tuyau montant ; c’eft après cela que celle d’en
bas monte fans difficulté dans le corps de pompe, où elle accompagne
le pifton jufqu’en haut, pour1 être -refoulée dans le tuyau
montant, où elle eft retenue dans le tems que le pifton afpire de
nouveau.
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