
Conclufio
les dijféi
morceaux
peuvent
venir à le
coration
jardine.
A rchitecture H ydraulique , L ivre IV.
On a ménagé le long de la rampe plufîeurs terraffès fort larges,
fur lefquelles on a conftruit des grottes 8c des petits pavillons décorés
d’une Architecture ruftique, compofée de rocailles, congélations,
pétrifications 8c coquillages de toutes fortes de couleurs,
d’où il fort un nombre infini de bouillons d’eau. Sur une de ces ter-
ralfes eft un amphithéâtre orné de ftatues, auxquelles le concours
ingénieux de l’air 8c de l’eau font jouer divers inftfumens de mufi-
que. Mais ce qui mérite le plus d’admiration, ce font plufîeurs
grandès 6c magnifiques cafcades, le long defquelles l’eau defeend
d’une terra (Te à l’autre, 6c qui donnent lieu, en chemin faifant, à des
pièces d’eau de toutes fortes d’efpece, qu’il n’eft gueres poifible de
bien décrire, non plus que les fujets qui les accompagnent, fans entrer
dans un détail que la brièveté de ce chapitre ne me permet pas.
Je n’ignore point qu’il y a encore en différens endroits de l’Europe
un grand nombre de magnifiques jardins, où les eaux jaillif-
fantes font ménagées avec beaucoup d’art ; mais comme je n ai
point ptétendu rapporter tout ce qu’on a execute de plus beau en
ce genre, je m’en tiendrai aux exemples que je viens de citer, qui
me parodient fuffifans pour fournir des idées à ceux qui feront dans
le cas d’en faire ufage.
nfur 1451. Voilà en général les differentes maniérés dont on peut
’•<»* faire agir les eaux jailliiïàntes ; 6c comme, excepté les nappes d’eau,
J “! tout le reffe fe rapporte à des jets différemment diftribués, je vais
idé- traiter ce fujet amplement, afin qu’on puifle calculer la dépenfe
des des eaux félon la. quantité qu’il en faudra pour chaque fujet, relativement
à la dépenfe totale dont on peut difpofer. On fe rappellera
que pour les grandes nappes qui coulent naturellement, il faut
deux pouces d’eau pour chaque pied courant ; à l’égard des autres
nappes des cafcades, celles des champignons 6c coupes provenantes
des jets, comme elles n’ont pas befoin d’être auflî fournies, il fuffira
quelles dépenfent un pouce d’eau par pied courant; ainfi, fuppo-
fant que la circonférence d’une coupe ou d’un champignon foit de
10 pieds, il faudra que le jet puiffè dépenfer 10 pouces d’eau.
Lorfque les cafcades font fituées de façon que leurs eaux, après
avoir fait leur effet, peuvent, des baffinsou elles vont fe ramaffer,
fournir à d’autres jets placés beaucoup plus bas, & que le terrein
eft difpofé par amphithéâtre, on peut donner à la première happe
plus d’un pouce 8c demi d’eau par pied courant, puifqu’alors le
balîin fupérieur devient en quelque forte le réfervoir général qui
fournit tous les jets ; ce qui ne doit pourtant s’entendre que dans
les cas où il arrive que le fommet de la montagne eft le point de
C hap. V. de la D écoration des Jardins. 35*9
partage de toutes les eaux. Au refte, il n’y a que les lieux êc les
circonftances qui puiflent faire juger de l’économie avec laquelle
il faudra en diriger la diftribution, ainfi je ne m y arrête pas davantage,
pour ne m’attacher qu’au detail des jets.
1453. On fait que l’eau qui defeend dans une des branches d’un Les jus d’eau
tuyau recourbé, remonte toujours dans 1 autre au meme niveau, nl
tant qu’elle y refte renfermée ; mais fi elle remonte librement fans de leur réfer-
être foutenue par les côtés, comme font les jets, la refiftance de voir.
l’air, jointe à la propre pefanteur de l’eau qui retombe fur celle
qui fort immédiatement de l’ajutage, les empeehe d atteindre a la
hauteur de leur réfervoir. Comme plus un jet aura d élévation, 8c
plus il rencontrera de parties de l’air qui lui réfifteront, il fuit que
les grands jets doivent moins s’élever a proportion que les petits,
8c que quand on voudra avoir un jet de 16 pieds de hauteur, il
faudra nécefîairement que celle du réfervoir ait plus de 20 pieds.
J’entends ici par la hauteur du réfervoir, 1 élévation de la furface
de l’eau au-dcffùs de l’ajutage ; 8c pour éviter toute équivoque, nous
nommerons défaut, l'excès de la hauteur du 1 efervoir fur celle du
jet; par exemple, fi l’on a un réfervoir de 21 pieds 4 pouces de
■ hauteur, 6c que le jet n’ait que 10 pieds, fon defaut fera de 16
pouces. . .. ' ■ " -
1454. - M. Mariotté a démontré au commencement de la qua- les défauts
trieme partie de fon Traité du mouvement des eaux , qu’ayant deux df j f sr[°fJn
jets de differentes hauteurs, leurs défauts étoient dans la raifon des d u q narrés des
quarrés des hauteurs de ces mêmes jets ; c’eft-à-dire, que I le premier tuteurs des
jet a une hauteur double de celle du fécond, le défaut du premier Expérience
fera quadruple de celui du fécond. Ainfi des qu on connoicia la fu r ce fu je t.
hauteur 6c le défaut d’un jet, il fera aife, ayant la hauteur d un
autre jet, d’en avoir aufîi le defaut, par confequent la hauteur
de fon réfervoir. On fait par expérience qu’un réfervoir de 5 pieds
un pouce de hauteur donne un jet de.5 pieds, fi leau du refervoir
eft toujours entretenue à la même hauteur, 6c ft elle coule fans
contrainte dans le tuyau qui la conduit jufqu a 1 ajutage.
1455.. Prenant donc pour réglé certaine que le défaut d’un jet La-fameur
de 5 pieds de hauteur, eft d’un pouce, on trouvera, par exemple,
le défaut d’un jet de. 20 pieds, en difant co-mme le quarré de 5 , qui verceïiedefm
eft 25 , eft au quarré de 20, qui eft 400, ainfi 1 eft au quatrième réfervoir.
terme, qu’on trouvera de 16 pouces ; par conféquent il faut, pour
avoir un jet de 20 pieds, que le réfervoir foit élevé de 21 pieds
4 pouces.
1456. Voici une table où l’on trouver« les différentes hauteurs Table pour