
Des robinetsy
regards & ven-
tou fes qu’il ,,
convient de
faire aux
tuyaux de
conduite%
Dans bien
des cas les
eaux machinales
font préférables
à celles
qui viennent
des four•*
CfS,
414 A rchitecture Hydraulique , Litre IV.
1479- Quand l’eau d’un réfervoir defcend perpendiculairement,
ou le long d’une pente fort roide, il convient de mettre au bas de
la conduite un robinet, que l’on ouvre quand on veut mettre l’eau
en voie , afin que l’air dont elle vient occuper la place puifle s’évacuer
promptement, fans quoi le tuyau feroit en danger de cré-
ver s’il n’y avoit d’autres forties que la lumière de l’ajutage. Il
faut auffi avoir des puifards placés dans les endroits les plus convenables
, avec des robinets pour mettre les tuyaux en décharge en
cas de beloin, 6c ménager des ventoufes dans les coudes ainfi
qu’au fommet des pentes, pour donner de l’échappement à l’air
que l’eau entraîne avec elle ; j’ajouterai que les conduites doivent
palier fous les allées, 6c jamais lous les pièces qui pourraient fouf-
Frir des réparations qu’on feroit dans le cas de faire,
1480. Quand on a un courant dans le voifinage d’un jardin fi-
tué à la campagne, on aime mieux aujourd’hui, s’en fervir pour
élever l’eau dans un réfervoir par le moyen d’une machine, afin
de la faire jaillir, que d’amener de loin à grands frais les différentes
fources qui le trouveraient allez élevées pour remplir le même
objet, ce qui arrive rarement ; au lieu qu’avec une machine *n
donne au réfervoir autant d’élévation qu’on le juge nécelïaire, on
jouit de l'avantage d’avoir la fource renfermée chez foi, 6c on
n’a pas le défagrément de voir le cours de l’eau interrompu par la
méchanceté des payfans, qui caftent les tuyaux exprès pour mortifier
le Seigneur. D ’ailleurs ces eaux étrangères engagent à des indemnités
, en faveur de ceux fur les terres defquels les conduites
palïènt, 6c caufent fouvent des conteftations avec d'autres Seigneurs
qui prétendent avoir droit de les partager ; en un mot ce
font des fources à procès.
Quant on fait mettre tout à profit, on peut marier la machine
avec un moulin à bled, de maniéré que la même roue puilïè faire
agir à la fois la meule 6c deux corps de pompes, fi le courant a allez
de force. Le pis-aller fera de faire agir la meule pendant le jour ,
6c les pompes la nuit, dès qu’on aura un réfervoir allez grand pour
fournir pendant plufieurs heures à la dépenfe des eaux jailliffantes.
Je ne dis rien de la conftruÆfcion de la machine , parce que le troi-
fieme livre en préfente de toute efpece , laiffant a la prudence de
ceux qui feront chargés de l’exécution d’en faire un choix convenable
a la fituation du lieu, 6c à la dépenfe qu’on veut faire.
Si le château étoit dans une plaine, ÔC qu’on n’eût qu’un fimple
ruilïèau , ou une fource fort abondante, alors je crois que le meilleur
parti qu’on puilïè prendre ? feroit de conftruire une machina
C hap. V. de la D écoration des Jardins. 4 r y
ïnuë par un cheval, à l’imitation de celle du Val S. Pierre (988),
en rectifiant les pompes, 6c en fuivant toutes les inftruétions que
j’ai donné à ce fujet.
Enfin fi le chateau étoit fitué fur une éminence , on pourra
faire une ou plufieurs machines mues par le vent, qui éleveront
l’eau à telle hauteur que l’on voudra, foit qu’on la tire d’une fource
ou d’un puits , comme il s’en rencontre aux environs de Paris. Il
elt vrai que j’ai donné peu d’exemples de ces fortes de machines
dans le lecond chapitre du troifieme livre , parce que leur confi-
truétion fe rapportant toujours à des pompes, manivelles, rouets,
lanternes ou balanciers, auxquels il n’eft plus queition que d’appliquer
le moteur , le point eflentiel fe réduifoit à donner aux ailes
qui doivent recevoir l’impreffion du vent, la fituation la plus avan-
tageufe, 8c d’en faire exactement le calcul, c’eft pourquoi je m’y
fuis attaché autant qu’on peut le defirer, fans me mettre beaucoup
en peine du refte de la machine , que j’ai laiffé à l’induftrie de ceux
qui liront mon livre avec fruit.
1481. Soit que les eaux proviennent de plufieurs fources raf-
femblées par des tranchées de recherche 8c des tuyaux, ou qu’on
les éleve par le moyen d’une machine, on ne peut fe difpenfer de
les conduire dans un grand réfervoir , qui fourniffe abondamment
Fendant plufieurs heures les différentes pièces d’eau deftinées à
embelliffèment d’un jardin. Si le château elt placé au pied d’une
montagne, ou à mi-cote, la fituation qui convient le mieux à l’emplacement
du réfervoir eft de le créufer en terre au fommet de la
montagne ; parce qu’alors faifant le jardin en pentes, accompagnées
de terraffes , on pourra avec une petite quantité d’eau bien
ménagée, 8c répétée fous différentes formes, prefenter un grand
nombre d’objets ; parce que les baffins qui recevront l’eau des pièces
les plus élevées, ferviront de réfervoirs à celles qui fe trouveront
au-deffous, 8c ainfi de fuite par cafcades jufqu’a l’endroit le
plus bas, où elles feront reçues pour la derniere fois dans un canal
qui leur fervira de décharge.
Si l’on n’a point d’endroits commodes pour pratiquer un réfervoir
creufé enterre , il faudra alors de néceflitéen élever un de plomb,
foutenu en l’air fur des piliers de maçonnerie liés enfemble par
des arcades, comme eft celui du château d’eau à Verfailles, qui
fournit toutes les eaux jaillilïàntes du jardin ; alors pour la conf-
truction d’un tel réfervoir on pourra fe conformer à ce que j’ai in-
finué dans l’article 1414.
M. Sirebeau, Fontainier de la Ville de Paris, a fait exécuter
Des réfervoirs
qui contiennent
l’eau def-
tinée à la dif-
tribution génerale
pour la
décoration
d’un jardin,