
C h a p . III. d e s M a c h i n e s m u e s p a r l ’ a c t i o n d u F e u . 3.09
entr’aütres à M. Leibniti qui lui a répondu avoir eu auffi la meme
PC1i 177. Comme dans ce tems-li M. Saveri travailloit en Angleterre
pour parvenir à la même fin, Sc qu’il a des-lors rendu public
le fruit de les recherches, M. Papin ajoute ; « ce que j’en dis ici
„ n’cft pas pour, donner lieu de croire que M. Saven, qui a depuis
„ publié cetce invention à Londres, n’en foit pas effectivement
l’Inventeur. Je ne doute point que cette penfée ne lui fort venue
„ auffi-bicn qu’à d’autres, fans l’avoir appnfe d’ailleurs ; mais ce
„ que j’en dis eft feulement pour faire voir que Monfeigneur ie
„ Landgrave eft le premier qui a formé un deflem fi utile.
„ Ce travail ayant été interrompu ( continue M. Papin ), feroit
„peut-être demeuré dans l’oubli, n’eût été que M. Leibmq dans
„ une lettre du 6 Janvier 1705, me fit l’honneur de me demander .
„ ma penfée au fujet de la machine de M. /bornas Saven , dont
„ il m’envoyoit la figure imprimée à Londres. Quoique-la conf-
„ truftion fut un peu différente de la notre, Sc que je n euffe pas le.
„ difeours qui devoit expliquer la figure ; je connus pourtant d’a-
„ bord que la machine Angloife Sc celle de Caffel étoient fondées
„ fur'le même principe, Sc j’eus l’honneur de le faire voir aMon-
„ feigneur le Landgrave : cela fit reprendre a S. A. S. le dellein de
„ pouffer cette invention, qui eft fans doute très-utile, comme 011
„ verra dans la fuite. Je puis donc afliirer qu’il a coûte bien du
„ tems, du travail & de la dépenfe pour conduire la choie a la
„ perfeaion oii elle eft à préfenc, Sc il feroit trop long de pam-
„ cularifer toutes les difficultés imprévues qui fe font rencontrées,
„ Sc toutes les expériences qui ont reuffi tout au contraire de ce
,, qu’il fembloic qu’on en devoit attendre ; ainfi je mécontenterai
„ dé faire voir combien ce que nous avons a prefent eft préférable
,, à Ce que nous avons fait d’abord, & a ce que M. Saveri a fait
„ depuis , afin que le Public ne puifle fe méprendre dans le choix
,, qu’il aura à faire entre ces differentes machines, 8c qu il profite
,, finis peine de ce qui en a tant coûté ; 6c afin auffi quonvoye
„ que l’obligation qu’on a à S. A. S. à cet egard, n eft pas fimple-
1 „ ment pour en avoir formé le premier deffein , mais auffi pour
„ avoir ffirmonté les difficultés des premières executions, Sc avoir
,, fait conduire la chofe au degré de perfection ou elle eft a prelent.
x 178. M. Papin donne enfuite la defeription de la machine qu il
a exécutée, & n’oublie rien pour la mettre en valeur ; mais quoiqu’il
puiffë dire, il s’en faut bien qu’elle foit auffi ingenieufe Sc auffi
achevée que celle de M. Saveri, qui a l’avantage de fe procurer a
M. Saveri
eft un des premiers'
qui aie
travaillé fu r
cette matière ,
de l ’aveu même
de M . Pa*
pin. .
L a machine de
M . Saveri eft
incomparablement
plus parfaite
que celle
de M . Papin.