
C h a p . ï. des P r o p r i é t é s de l’A i r . 19
ciproquement comme le chemin de celle-ci eft au chemin du
poids ; il faut donc qu’à mefure que la corde s’enfle , elle s’accour-
ciffe en telle proportion qu’elle occupe moins d’cfpace étant humide
que feche ; c’eft-à-dire, que 11 l’on multiplie fa bafe ou groffeur
par fa longueur, dans ces deux états, le dernier produit, Iorfqu’elle
eft mouillée, fera plus petit que le premier lorfqü’elle eft feche, (ce
qui'pourrait palier pour un paradoxe) & la différence de ces produits
étant divifée par la bafe de la colonne d’air environnante, qui
eft la furface de la corde enflée, donnera une longueur qui fera
égale à la defeente de cette colonne; mais la difficulté qu’il y a
de faire ces calculs exactement, fait que je ne m’y arrête pas davantage.
834. On fe fert de la même force de l’eau pour déroquer les Onptut Je
marbres des, carrières , ou pour fendre de grofles pierres. Avant fcrv'lr utile-
fait un fillon autour du bloc qu’on veut détacher, on y enfonce
des coins d’un bois très - léger defleché au four, que l’on arrofe pour dèroquer
enfuite (d’eau; après quelque tems on trouve le bloc de marbre u m" brc dcs
détaché de fon lit yce que des milliers de chevaux n’auroient pu ‘poùrjinire
faire. Or ce qui produit un effet fi furprenant, c’eft fans doute le des grojfes
double effort du coin qui s’y rencontre, car le bois que l’on y en- t lerr,s-
{once à force, fait déjà un très-grand effort par fa figure ; & les
parcelles de l’eau par la leur l’augmentent encore prodigieufement.
Il n’y a pas de doute au refte que la plupart des autres liqueurs ,
particuliérement celles qu’on appelle maigres, ne faffènt enfler les
corps fecs , poreux, & capables d’extenfion, parce qu’elles contiennent
beaucoup d’eau, outre les parties falines dont elles font
fort remplies, qui ne font pas moins propres au même effet que
celles de l’eau, fi elles ne le font davantage.