
i-j% A rchitecture Hydraulique, L ivre III.
feroient peuc-être peu commodes dans l’ufage ; on pourroit, au
lieu de quatre corps de pompes , en faire manoeuvrer 6 de 11 pouces
9 lignes de diamètre,qui produiroient enfemble la même quantité
d’eau ; mais je ne m’arrête point à cette confidération, puisqu’il
ne s’agit ici que d’examiner de quel effet cette machine au-
roit pu être capable, fî les corps de pompe avoient été conftruits
dans le goût de ceux que j’ai fait faire pour la machine du Pont
Notre-Dame, 8c dont on trouvera les développemens dans le
chapitre fuivant. , ' ,,
Laroucd'U 1061. Nous avons fuppofé jufqu’ici que la roue étoit fans dé-
Samaritaine faut, c’eft-à-dire , que le nombre des aubes étoit proportionne a
Cfl tris-iifec- Jeur ]ara;eur & au rayon ; c’eft ce qui ne fe rencontre point , cette
TatpôIrVa Æ ayant 8 aubes, au lieu que pour bien faire elle n’en devroit
corriger qu’elle aVoir que 7 , félon l’article 675. Alors, quand la roue aura a
i Z Z Û même vîteffe, l’adion de l’eau dans le premier cas fera à [on adion
de huit. dans le fécond , à-peu-près comme 3 eft à 4 , parce qu a une roue
de 1 o pieds de rayon qui a 8 aubes de'4 pieds de largeur, lorlque
chacune fe trouve verticale, elle n’eft choquee par le courant que
fur les j de fa largeur : le refte fc trouvant couvert par 1 aube qui
la fuit immédiatement. Ainfi, l’on voit qu’il ne faut gueres compter
que fur les \ de la puiflànce , que nous avons dit f 1056) qui
agifloit actuellement pour faire monter l’eau; par confequent le
défaut de cette machine 11e doit point être entièrement attribue a
la mauvaifê façon des pompes.
io6z. Que fi au lieu de 7 aubes on n’en employoit que 6 chacune
de y pieds de largeur , il arriveroit que fe trouvant verticale
8c entièrement plongée dans l’eau, celle qui la fuivra immédiatement
ne la couvrira point, -parce qu’elle fe trouvera a fleur eau ;
fon niveau divifera le rayon de la roue en deux également, comme
il eft aifé de s’en convaincre. Alors le courant , au lieu d agir lur
une furface de 4 pieds de largeur, comme nous l’avons fuppoie
dans les calculs précédens , en frappera une de 5 , 8c la puiflànce
fe trouvera augmentée d’un quart en fus , ou de 3 60 livres ; ee qui
eft une force plus que fuffifante pour furmonter le frottement dont
la machine peuc être fufceptible, dans le cas du plus grand effet,
comme on en va juger ; alors elle donnera au moins 74 pouces
d’eau, c’eft-à-dire, le double de ce qu elle produit actuellement,
en fuppofant que la vîteflè du courant fera- toujours de 6 pie s z
pouceSpar fécondé (1033 ). . .
Calcul des 1 0 6 Pour calculer le frottement de cette machine, le conii-
tttmaèhim. dere que la réfiftance qui vient de cette part, dépend de la pe-
CHAP. IV. DE LA THÉORIE DES PoMPBS. 179
fanteur des parties qui frottent 8c de la longueur des bras de levier.
Ayant cherché la folidité d’un balancier , je l’ai trouvé de
10 pieds cubes, qui étant multiplies par 60 livres (éy o), donnent
1 zoo livres ; comme les ferrures qui y font appliquées pefent environ
y 60 livres, chaque balancier pefera donc iy6o livres.
Les tringles 8c le chaffis de fer qui portent chaque pifton, peuvent
pefer y00 livres, 8c chaque rame avec fes ferrures 360 livres;
ainfi-les paliers qui portent les tourillons dun balancier fe trouvent
chargés de z 6 zo livres , feulement de la part des attirails.
Quoique le bras de levier de la puiflànce qui répond aux manivelles
, foit un peu plus grand que celui qui répond au poids (1049 ),
nous ne laiderons pas, pour la facilite du calcul, de fuppofet que
les tourillons qui fervent de point d’appui font dans le milieu des
# balanciers. Alors chaque extrémité pourra être confîdérée comme
étant chargée d’un poids de zzz8 livres ( loy y ), qui font enfemble
44y 6 livres1, lefquelles étant ajoutées au précédent, donnent 707 6
livres pour la charge d’un balancier. Comme il y en a toujours deux
qui manoeuvrent en même tems en pleine force, doublant ce nom-
bre, on aura I4iyz livres, dont la moitié eft loy6 livres, qu il
faut multiplier par 1 pouce, rayon des tourillons ( 1 oy 4), 8c divifer
le produit par le bras de levier qui répond a la manivelle ( 1054),
qui eft de 1 içj pouces ; il viendra environ y y livres pour le frottement
des tourillons réduits à la.manivelle ( Z49 ) , quil faut multiplier
par le coude de la même manivelle, Sc divifer le produit par
le rayon de la roue , jufqu’au centre d’imprelïion des aubes, pour
avoir L'iriS. • Ce qui donne 90 1 3 livres pour la puiflànce qui J
furmonte le frottement des balanciers.
10(34. Ayant aufti eftimé le poids de la charpente 6c des ferrures
qui compofent la roue, avec celui des manivelles, qui font de
fonte, j’ai trouvé que le tout enfemble pefoit 1 2400 liv. fur quoi
il eft important de remarquer que les deux colonnes d eau que la
roue fait monter fans ceffe, loin de charger lespaliers, les foula-
gent. Eh effet la réfiftance qu’elles oppofent, agiffant de haut en bas,
tend à attirer les manivelles de bas en haut, 6c les attireroit en
effet, fi la roue étoit d’un poids inférieur aux memes colonnes.
Voilà donc deux puiftànces qui agiflent félon des directions opposées
, c’eft pourquoi il faut retrancher de 1 2400 livres , le double de
2228 livres ( 105 5 ), il reftera 7944 livres pour la charge relative
des paliers de la roue, dont la moitié donne 3972 livres, qui étant
multipliées par 5 pouces, rayon des tourillons (1045 ),6clepio