
P ia n . i .
& i.
D e toutes tes
pompes quxon
vient de décrire
y tes plus
parfaites font
celles dup ont
Notre-Dame.
P l a n . i .
Fi s . S.
66 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
ce qui oblige de verfer de l’eau deflus par le haut de la pomper
pour les humeéter, particuliérement aux pompes afpirantes, exprimées
par la première figure. Les pompes afpirantes ôc refoulantes
ne font pas non plus tout-à-fait exemptes de cet inconvénient
, à moins quelles ne foient plongées dans l’eau, comme
celles des figures cinquième Sc quatorzième ; mais c’efl unegrande
fujétion que de les difpofer ainfi, par la difficulté de les retirer
toutes les fois qu’il y faut travailler, foit pour renouveller les
cuirs, ou nettoyer les foupapes ôc les pillons, qui à la longue fe
chargent de vafe.
D ’un autre côté les afpirations ont prefque toujours quelqu'un,
perfection, à caufe du raccordement des tuyaux qu’on ne joint
jamais aflèz bien pour que l’air ne puifle s’y infinuer tant foie
peu. De même, quand le cuir du pifton n’efl pas aflèz hume&é »
il ceflè d’adhérer à la furface intérieure du corps de pompe, St
l’air s’introduifant dans l’efpace vuide fait ceflèr l’afpïration, fur-
tout quand elle eft grande; c’efl pourquoi il faut bien prendre:
garde de la faire la plus petite qu’il efl poffible, c’eft-à-dire , d’e-
iever le moins que l’on pourra le corps de pompe au-deflùs delà
furface de l’eau qu’on veut puifer , lans avoir égard à tout le
poids de I’atmofphere , qui ne peut avoir lieu qu’avec des conditions
qui fe rencontrent rarement, 8c dont nous ferons mention
par la fuite ; il nous fuffira de dire préfentement,que plus l’afpira-
tion efl petite, St plus l’eau monte avec vîteffè , St maintient les
cuirs humeétés. . ;
Pour avoir la facilité de réparer une pompe refoulante plongée
dans une riviere, on la place dans le fond d’une bâche, de maniéré
que fes bords furmontent la furface de l’eau, St on la vuide quand
on veut vifiter la pompe; mais dans le tems des grandes eaux ,
comme elle peut être fubmergée , on tombe encore dans le meme
inconvénient.
883. Le moyen le plus sûr St le plus commode pour élever
l ’eau à une hauteur confidérable, c’efl de faire ces fortes de pompes
dans le goût de la figure huitième ; on a la liberté de rendre
l ’alpiration auffi petite que l’on veut, puifqu’il fuffit que le fond
de la bâche GH foit élevé de quelques pieds au-deffus de la fur-
face des plus grandes eaux ; celle qui y monte entretient toujours
les cuirs humeétés, St quand on a quelques réparations à faire ,
on met les pompes à découvert pour les démonter fans toucher
au tuyau d’afpiration. Auffi cette pompe me paroît-elle préférable
à toutes les autres, fur-tout quand il y aura, comme à la machine:
C hAP. III. DE LA THÉORIE DES PoMPES. 67
du pont Notre-Dame à Paris, plufieurs équipages qui font monter
l’eau fans interruption; car il faut faire attention que telle pompe
qui pourroit être à la bienféance d’un particulier, ne conviendra
peut-être point pour donner de l’eau à une ville. Chacune de
celles que je rapporte ici peut avoir fon mérite, mais il faut fa-
voir en faire un bon choix, félon les lieux Sc les circonflances.
Par exemple, fi l’on avoit un baffin qui reçût l’eau d’une fource ou
d ’une riviere par le moyen d’une faignée, dont le cours pourroit
être interrompu par une ëclufe, ôc qu’on eût de la pente pour
mettre le baffin à fèc toutes les fois qu’on le jugera néceflàire,
on pourra fe fêrvir de la pompe exprimée par la cinquième figure,
préférablement à celle dont je viens de parler, étant plus fimple,
par conféquent d’une moindre dépenfe, eu égard à l’exécution SC
a l’entretien ; car plus une machine efl compofée, 8t plus il y
a de pièces fujettes à fe déranger.
Quant aux pompes des figures fixieme & feptieme, j’aimerois
mieux la féconde que la première, étant bien plus commode de
faire refouler un pifton de bas eh haut, que de haut en bas. D ’ailleurs
les barres de fer qu’on emploie pour cela ont beaucoup plus de
force lorfqu’elles font tirées félon leur longueur, que quand elles
foutiennent un effort qui tend à les faire plier. Le poids du chaffis,
dans la feptieme figure, fuffit pour faire defeendre le pifton, & fur-
monter la colonne d’eau qui lui eft oppofée ; il fe maintient perpendiculairement
dans le corps de pompe, ôc il eft aifé de l’affu-
jettir a cette fituation, en mettant une portion de cercle à l’extré-
mite du balancier qui porte le chaffis, au lieu que quand il refoule
de haut en bas ,1a tige fléchit, écarte le pifton, ôc caufe un grand
frottement qui ufe les cuirs en très-peu de tems.
8 84. Il faut prendre garde de régler fi bien la levée du pifton
dans les pompes dont nous parlons, -qu’il ne bouche jamais tout-
a-fait en refoulant l’entrée H du tuyau montant, ou a’afpiration,
principalement à la feptieme figure, parce qu’il pourroit arriver
que le pifton fé trouvant tout près de la foupape F , lorfqu’il n’y
auroit plus d’air entre-deux, il auroit àfurmonter, en defeendant,
tout le poids de l’atmofphere, qui cauferoit une réfiftance égale à
la pefanteur d’une colonne d’eau, qui auroit pour bafe le cercle du
pifton, ôc pour hauteur environ 31 pieds; de forte que fi le diamètre
du pifton étoit de 6 pouces, fon cercle feroit repouffe de
bas en haut par un effort de 440 liv. qui, fe trouvant au deflus du
poids du chaffis, ne manqueroit pas de le foutenir en l’air fans pouvoir
defeendre.
I fl
I l ne fau t pas
qu'i n pifton ,
en refoulant,
bouche Ventrée
d'un tuyau
montant.
P ia n . i .