
Defcription
d ’un moulin
dont les ailes
tournent horizontalement.
P t AN 1.
Fjg. 7 & 8
41 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
tourner la meule ; que d’ailleurs cette vîteflè de la meule doit
êtte limitée, on gagnera beaucoup plus à proportion, en augmentant
l’action de la puiflance qu’on ne perdra par la diminution
de la vîtefle des aîles. On fait que pour qu’une machine mife
en mouvement par l’eau faflè le plus grand effet qu’il eft poflible ,
il faut que la vîteflè de la roue foit le tiers de celle du courant
qui la fait tourner ( 588 ) ; comme il en eft de même pour toutes
celles qui font mues par un fluide, il fuit qu’un moulin à vent
fera aufli capable du plus grand effet, lorfque la vîteffe des ailes
fera le tiers de celle du vent. Or comme cette vîteflè des ailes
doit être mefurée par la circonférence que décrit le centre de
gravité des mêmes aîles , c’eft-à-dire, du cercle qui auroit pour
rayon le bras de levier à l’extrémité duquel on fuppofe l’action
du vent réunie : fi ce rayon 1 28 pieds de longueur, fa circonférence
en aura 88, qui eft la mefure du chemin des aîles dans chaque
révolution. Ainfi il faudroit, pour que la machine fut dans
toute fa perfection, que le vent fît 264 pieds de chemin, tandis
que les ailes feroient ùn tour.
852. L’obliquité qu’on eft obligé de donner aux aîles des moulins
étant caufe qu’il s’en faut beaucoup que le vent n’agiffe avec
fa force abfolue, l’on a cherché à profiter de toute fa force, en fai-
fant tourner les aîles horizontalement, comme on en peut juger
par l’exemple que j’en rapporte fur la planche 2.
Les aîles font au nombre de 6 , marquées par les lettres B , C ,
D , E , F, G , au plan d’une cage de charpente, dont l’élévation
' HI eft au-deflous; cette cage eft placée au fommet d’une tour L ,
qui comprend le corps du moulin 6C peut tourner indépendamment
des aîles, lefquelles font formées par des chaffis revêtus de toile
& aflèmblés dans l’arbre tournant A qui répond à la meule fupé-
rieure j car on peut fe palier ici de rouet & de lanterne.
L’objet de la cage eft de n’expofer au vent que les aîles qui en
doivent être choquées, & de mettre les autres à l’abri; pour cet
effet, elle n’eft revêtue d’ais fort minces que fur une partie IOH.
J’ai lu dans le Recueil des machines approuvéeïpar l’Academie
royale des Sciences, qu’en Portugal & en Pologne, les moulins
dans le goût de celui-ci étoient fort en ufage.
853. Les formules étant très-commodes pour exprimer d’une
maniéré générale toutes les grandeurs qui entrent dans les rapports
, en voici deux par le moyen defquelles on pourra connaître
exactement tout ce que l’on peut efpérer des machines mues
par le vent.
C h a p . I L d e l a m e s u r e d u c h o c d u V e n t . 4 3
Nommant a, la vîteflè du vent, &c f f , la furface choquée, prife Formulagl-
fans aucune réduclion, on aura ^ pour l’expreflion du quarré de caiculcrï’lffec
la vîteflè d’un courant dont le choc fera égal à celui du vent, „'J°kfnamua
{ 840) qui étant multiplié par 70, & le produit divifé par 60, <’ar U
donnera —1 x ,| pour la hauteur de la colonne d’eau dont le poids
fera égal au choc d ioe t fur une. furface d’un pied quarré ; (602)
par conféquent S7 x 7- exprimera le même choc contre une fur-
face quelconque directement oppofée. Comme il faut multiplier
cette éxpreffion par f , lorfqu’ii s’agira d’une machine dont les
aîles feront avec l’axe un angle de 55 degrés, (848) ü viendra,
aprèslaréduction, pour la première formule; ce qui montre
que l ’on aura tout d’un coup l’imprejjion du vent exprimée en livres, en
multipliant le quarré de fa viteffe, confédérée pendant une fécondé, par
la furface entiers, cefl-à-dire, par celle que comprennent les quatre ailes
fans, réduction, & en divifant le produit par 128 3 ; après quoi il
fera aifé, en confidérant le méchanifme qui régné dans la machine,
d’avoir égard aux différens'bras de levier qui doivent répondre
à la puiflance qu’on aura trouvée à l’aide de la formule, 6c à ceux
qui doivent répondre au poids, dans l’état d’équilibre, qu’il faudra
réduire aux | pour le plus grand effet. (589, 595)
854. Si l’on multiplie la formule précédente par \ , on aura
, qui eft une fécondé formule, par le moyen de laquelle on
trouvera tout d’un coup la force refpective du vent dans le cas du
plus grand effet, fans être obligé de faire aucune réduction; cefl-
à-dire, qui apres avoir multiplié la furface des ailes exprimées en pieds
par le quarré de la viteffe du vent, & divifé le produit par 2888, le
quotient donnera la valeur en livres delà puiffance réduite, qui fervira
à trouver le poids qui lui convient pour le plus grand effet, dès
qu’on connoîtra les bras de leviers qui répondent à l’un & à l’autre
;'alors les aîles prendront d’elles-mêmes une vîteflè qui fêta le
tiers de celle du vent.
Nommant P , la puiffance modifiée comme il convient pour
le plus grand effet, on aura P = 7 ^ qui peut fervir à trouver
la fuperficie des aîles, dès qu’on connoîtra la puiflance réduite èc
La vîteflè du vent, ou à trouver la vîteflè du vent, quand on côn
F ij