
L a perfection
des pompes en
général dépend
d e fix ch e f es
principales.
A quoi fe réduit
l'effort
dune puiffanr-
ce qui refoule
7 0 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
ces principes dépendent eux-mêmes du point principal d’où l’on
eft parti. Par exemple, voulant déterminer les rapports que les
dimenfions d’une pompe afpirante 6c refoulante doivent avoir
entr’elles, afin de rendre- cette machine la plus parfaite qu’il eft
poffible, je confidere d’abord que ces fortes de pompes agiffent-
par le moyen de la pefanteur de l’air, qui eft équivalente au poids
d’une colonne de mercure de 28 pouces. Mais comme l’air n’eft
pas toujours dans le même état, 6c qu’il pefe dans un tems plus
ou moins que dans un autre, il convient de ne compter que fur
l ’impreffion dont il eft capable lorfqu’il eft le plus léger. Or l’ex-
périence-faifant voir que le mercure du baromètre fimple ne def-
cend jamaj^s plus de 15 ou 16 lignes au-deffous de la hauteur de
28 pouces, je ne regarde le poids de l’air que comme équivalent
à une colonne de mercure de 26 pouces 8 lignes, ou a une colonne
d’eau de 31 pieds ; ainfi, fans nous embarraflèr de la variation
de l’air, nous prendrons pour maxime que fon poids eft égal à
une colonne d’eau de 31 pieds de hauteur ; ÔC voilà le point fixe
qu’il ne faut pas perdre de vue.
887. La perfection qu’on peut donner aux pompes dépend,
i°. Du diamètre du pifton'relacivemcnt à la force de la puiffance
motrice qui doit lui donner le mouvement.
2°. Du diamètre du tuyau d’afpiration qui dpit être aflùjetti à
celui du corps de' pompe, à la vîteflè du pifton, 8c à la hauteur où
il faudra faire monter l’eau par alpiration.
30. De la plus grande hauteur où l’on peut élever l’eau par aspiration,
relativement au poids de l’atmofphere , au jeu du pifton
, 6c a la difpofition intérieure du corps de pompe, afin que
l ’eau parvienne jufqu’au pifton, 6c qu’elle ne rencontre point d’arrêt
en chemin.
40. De l’épaiflèur qu’il faudra donner au corps de pompe 6c au
tuyau montant, pour être capable de foutenir l’effort qui tend à
les crever.
5 °- De la conftruction la plus avantageule des piftons, afin que
leur lùrface ait une parfaite adhéfion à celle du corps de pompe,
6c que jamais l’air ni l’êau ne puiflè palier entre-deux.
6°. Du choix des foupapes, félon les endroits où il faudra les
placer, afin que l’eau pâlie par-tout librement, fans être forcée à
couler plus vite dans un endroit que dans l’autre.
8 8 8. Voilà fix fujets qui demandent d’être examinés avec beaucoup
de foin, c’eft ce que nous allons tâcher de.faire dans l’ordre
quon vient de les rapporter 3 car ce que nous avons dit juf-
CHAP. III. DE LA THÉORIE DES PoMPES, f i
qu’ici fur les pompes, ne font que des defcrîptions pour en faire
connoître les differentes efpeces, 6c ce feroit négliger l’eflèntiel
que de nous en tenir là. Mais avant que d’entrer en maticre, il eft à
propos d’être prévenu que de quelque grolïèur que foit le tuyau
montant, la puiffance qui refoule eft toujours chargée, dans l’état
d’équilibre, d’un poids égal à celui d’une colonne d’eau qui au-
roit pour bafe le cercle du pifton, ôc pour hauteur celle du réfer-
voir au-deflùs de la tête du même pifton, foit que l’eau monte perpendiculairement
, ou le long d’un plan incliné , parce que la colonne
d’eau à laquelle le cercle du pifton fert de bafe, ne pefe
pas félon fon volume , mais bien félon fa hauteur perpendiculaire.
(3 60)
889. Gomme nous n’avons rien dit jufques ici de la maniéré de
calculer l’effort de la puiflance qui meut un pifton dans le tems de
l’alpiratio-n, je vais faire voir à quoi elle fe réduit, afin qu’on n’ait
point de difficulté à comprendre quelques endroits de la fui te-de
ce chapitre.
Confidérez les deux tuyaux N A BO , ôc P S , l’un plus gros que
l ’autre, unis enfemble au fond NO , lequel eft percé d’un trou P.
Pour mieux infinuer ce que j’ai à dire, nous fuppoferons que le
tuyau PS répond à un autre H T, par la communication ST, comme
fi le tout formoit une elpece de fiphon BSTH. J’ajouterai
qu’au fond du tuyau NA_BO, il v a un pifton M , foutenu par une
puiflance X , 6c que l’on fuppofe que la ligne DK eft égale à la
hauteur de la branche HT ; ainfi retranchant de part ôc d’autre
les parties égales G K , H L , il reliera D G , égale à KR ou à LT.
Cela pofé, fi l’on verfe de l ’eau dans le tuyau NB , jufqu’à la
hauteur C D , ôc que la pefanteur du pifton M foit égale au volume
d’eau dont il occupe la place, la puiflance X foutiendra alors
le poids d’une colonne d’eau qui a pour bafe le cercle IK du
pifton, 6c pour hauteur DK. (344) D ’un autre côté, fi l’on remplit
d’eau le fiphon PSTH , le pifton fera poulie de bas haut par
l ’action du poids de la colonne HL feulement, qui fera le même
effet que fi le tuyau PS étoit auifi gros que Q N O R ; ( 346,347 }■
car pour l’eau qui eft au-deflous de la ligne IK , elle eft en équilibré
avec elle-même; (329) c’eft pourquoi le pifton ne fera plus-
pouffé de haut en bas que par le poids de la colonne F C D G , différence
de DK à HL.
Si la puiflance X vouloit attirer le pifton pour le faire monter,,
8c que le tuyau HT fût continuellement entretenu plein d’eau, il
eft confiant que cette puiflance aura befoin à chaque inftant d’un
Veau dans vrt
rèfervoir,
D e quelle maniéré
on doit
calculef l'effort
dune
puiffance qu i
afpife Veau
dans un corps '
de pompe*
Plan .
Fig;. 8v