
i jo A rchitecture H ydraulique , L ivre IV.
cher les vîteflèsrelatives aux chûtes de 80 8c de 70 pieds, qu’on trouvera
de 69 pieds 3 pouces 4 lignes , 6c de 64 pieds 5 pouces 8 lignes
, dont la différence donne 4 pieds 5 pouces 8 lignes par fécondés
, pour la vîteffe que l’on cherche , lefquels étant multipliés
par 3 6 , quarré du diamètre, SC le produit divifé par le nombre confiant
183 , donnent j-ff pieds cubes pour la dépenfe par fécondés, qui
étant multipliés par 6 0 , il vient 51 - pieds cubes, ou 6 | muids pour
cette dépenfe par minutes,en fuppofant que la fource en foit capable.
Comoiffant 1117. De même connoiffant la chute, la hauteür où l’on veut
u hauteur des élever l’eau &c la dépenfe de la fource, on demande quel doit
chÛjfe & de être Ie diamètre du tuyau, pour que la groffeur de ce tuyau foit
fuite , Gr lu proportionnée à la dépenfe ? I l faut chercher les vîteffes relatives à
Source onde 12 c^ te & à la hauteur du tuyau de fuite, fouflraire l ’une de l ’au-
mnnic ’ quel tre pour avoir celle de l ’eau , erifuite multiplier la dépenfe réduite
doit être le en pieds cubes par le nombre confiant 18 3 , & divifer le produit
tuyau de cou- Par vîteJ[e de l ’eau ; la racine quarrèe du quotient donnera le dia-
duitc , pour métré que l'on demande. ( 1 1 0 6 ) Par exemple, fi l’on fuppofe que
plîudê'ladé hauteur de la chûte èc celle du tuyau de fuite foient les
penfe donnée, mêmes que dans le cas précédent, la vîteffe de l’eau fera de 4
pieds 5 pouces 8 lignes par fécondés, ou de 168 pieds 4 pouces par
minutes. Suppofant auffi que la dépenfe de la fource foit de 5 1 y-
pieds cubes par minutes , il faudra multiplier ce nombre par 183,
& divifer le produit par 2.68 j pieds ; le quotient donnera 36 ,
dont la racine eft de 6 , pour le diamètre du tuyau, ce qui eft bien
évident, puifque nous nous fommes fervis des mêmes grandeurs
que dans l’exemple précédent.
^Attention 1218. Pour que les réglés que nous venons d’établir puifient
Voir Vans “la av0>r lieu dans la pratique, il faut que le niveau de l’eau de la cuvette,
pratique pour ou du réfervoir, foit toujours entretenu à la même hauteur ; que
que les réglés fa furface au-deflùs de l’orifice du tuyau de chaffè, foit a fiez élevée
faytnt Heu. pour fournir à ce tuyau plus d’eau qu’il ne s’en peut dépenfer
par l’orifice de fuite. C’eft ce. qui arrivera lot J que la vîteffe de
l ’eau à fa jortie de la cuvette, multipliée par le quarré du diamètre de
la foupape qui répond au fond de la même cuvette , donnera un produit
plus grand que celui de la vîteffe de l'eau à fa fortie de la branche
de fuite , par le quarré du diamètre de fon orifice ; car il faut que la
branche de chaflè foit toujours parfaitement pleine comme fi
l ’eau y étoit dormante, afin qu’elle foit capable de l’impuifion
de la chûte fur laquelle on aura fait le calcul. (532)
Remarque 1 1 19. Il faut auffi que la cuvette foit a fiez grande pour conte-
for vaction de nir une quantité d’eau capable de fournir fans interruption à la dé-
C ha p II. d e s ' T u y a u x de C o n d u i t e , 171
penfe de la conduite, 8c prendre bien garde qu’il ne fe forme dans peau qui coule
l ’eau un entonnoir au-deflùs de l’orifice de chafie , (527) parce
qu’il pourroit arriver que l’eau fe foutiendroit toujours au même duite.
niveau contre les parois de la cuvette, fans que pour cela la branche
de chaffe fût parfaitement pleine , 1 eau pouvant s engorger
à l’entrée du tuyau de chaffe, ce qui feroit croire que ce tuyau eft
plein, quoiqu’il y ait un vuide vers le fommet, qui diminuera la hauteur
de la colonne de chafie. Il faudroit donc,pour éviter cet inconvénient,
évafer le tuyau de cette colonne vers le fommet, 8c meme
le faire d’un diamètre au-deflùs de ce qu’il devroit etre , afin que
la virelie de l’eau en defeendant foit la moindre qu il eft pofiible ,
pour qu’au pied de la chûte, fa force abfolue ne foit point alteree.
Au refte il n’eft guere pofiible , malgré ces attentions , que 1 eau
puiflè jamais avoir à la fortie d’un tuyau de chaflè, la meme force
que fi elle fortoit par le fond d’un réfervoir fort fpacieux de meme
hauteur que la chûte , 8c où l’eau n’auroit en defeendant qu une
vîteflè infenfible. Car l’eau que dépenfe un tuyau vertical ne pouvant
être remplacée par les côtés, puifque la fource eft au fommet,
il faut néceflairement qu’elle ait en defeendant une vîteffe égalé a.
celle de l’eau qui coule dans la conduite ou , fi l’on veut, qui
fort de l’orifice de fuite ; ce qui eft caufe que l’eau vers le pied de
la chûte , fe dérobe, pour ainfi dire, à l’impreffion de celle qui la
chaffe, dont elle ne peut recevoir qu’une pouffée relative , parce
qu’il ne régné point dans toute la hauteur du tuyau cette contiguïté
de parties d’eau qui fe rencontre dans l’eau dormante , 8c qui fait
le progrès de la pouffée , de laquelle réfulte la force abfolue.
Il fuit de ce raifonnement, que plus l’eau qui coule dans une conduite
, a de vîteflè, plus la force abfolue de la colonne de chaflè
eftaltérée ; or comme la caufe ne peut être modifiée que fes effets
ne le foient auffi , on peut conclure que les dépenfes que l’on
trouvera parje calcul , furpafferont toujours celles que donnera
l’expérience , indépendamment du déchet caufé par le frottement
de l’eau contre les parois du tuyau de conduite, qui doivent nécef-
fairement en diminuer la vîteflè, par conféquent la dépenfe.
1220. Pour faire concevoir l’idée que l’on doit avoir de la na-
ture du frottement dont nous parlons 3 il faut confidérer que les de
tuyaux n’étant point alaifés, leurs parois comprennent une infinité l ’eau dans le t
de parties fàillantes, dont les furfaces oppofées à la direéfion de ’ffSSte. *
l ’eau , font réjaillir celle qui vient les rencontrer, qui fe trouvant
renvoyée fur fes pas, s’oppoie au courant de celle qui foit, & en
modifie la vîteflè. Ceci n’arrive fenfiblement qu’aux parties de