
IG ARCHITECTURE HYDRAULIQUE, LlVRE III. '
trouve <1 ins le ballon avant que de l’avoir plongé dans l’eau bouillante
, félon que fon rcffort fera plus ou moins augmenté par le poids
du mercure qu’on aura mis dans le tuyau en plus ou moins grande,
quantité ; x ’eft-à-dire, que la force de fon reflort, devant Si après-
avoir mis le ballon dans l’eau, fera toujours dans le rapport de 3,
à 4. D ’où il fuit que la chaleur de l’eau bouillante ne peut augmenter
la force- au reflort de l’air que nous refpirons, au-deflùs
de celle qu’ii a-naturellement, que jufqu’à lui faire foutenir le-
tiers d’une colonne de mercure de 28 pouces, c’eft-à-dire, de 9
pouces & quelques lignes. M. A montons cfl le premier qui fe
foit applique à cette recherche, comme on peut le voir dans les-
Mémoires de l ’Académie Royale des Sciences, année 1699, où
l ’on trouvera aulîi, que le même Auteur, ayant voulu favoir fi
l ’eau falée n’acquereroit pas , lorfqu’elle bout, plus de chaleur que
l’eau douce, a fait diffoudre environ 6 livres de falpêtre brut dans-
deux pintes d’eau commune , dans laquelle il mit encore une quantité
afl'ez confidérable de fel marin. Ayant fait bouillir le tout, Sc
répété l’expérience précédente, il n’a point trouvé que le mercure
foit monté plus'haut que l’endroit où l’avoit fait monter l’eau douce-
'Ordinaire- S u . Des Sçavans.ayant fait les mêmes expériences en différens
'cT‘lT S T endroits de la terre, dont le réfultat's’eft trouvé conforme à ce
‘grandJràid de qui arrive en France, on peut dire avoir préfeptement dans la na-.
l'hiver ne va ture un degré de chaleur égal en quelqu’endroit où l’on fe trouve,,
duquel l’on peut, comme d’un point fixe,“commencer à compter
nation de la tous les autres degrés de chaleur, foit au-deflùs, foit au deflous
Chaleurdfl'é de.celui que donne l’eau bouillante, puifque toute chaleur moin-
Cfs, ‘Xr ‘ dre donnant moins de reflort à l’air, il doit foutenir moins'de
mercure, outre le poids de l’atmofphere, de ce que l’eau bouillante
lui en fait foutenir. Ainfi l’on peut dire que l’extrême froid
feroit celui qui réduiroit 1 air à ne plus foutenir aucune charge par
fon reflort ; mais il y a bien de l’apparence que ce froid«xtrême
n’exifte en nul endroit du monde, fi l’on en juge par la grande
différence qui fe rencontre entre ce premier degré de froidure, &
ce que nous prenons en France pour le plus grand froid ; l’expe-
rience faifant connoître que la hauteur du mercure à Paris, pendant
le plus grand chaud, eft a fa hauteur pendant le plus grand froid ,
comme 6 :eft à 5 , qui n’eft qu’un fixieme de diminution, du plus
grand chaud au plus grand froid.
fie. 8. 8z2. Comme-il n’y a point -à douter que le reflort de l’air renfermé
dans la boule E FG , n’augmente ou ne diminue dans les
mêmes proportions que la chaleur qui agit fur cette boule, St que
C IÎÀ F. I. 6 E s- P R- O P R I É t É s DF l’A I r’. im
la-hauteur du mercure renfermé dans la branche AB fuit les mêmes
proportions que le reflort de l’air ; on peut, par le moyen de
ce thermomètre, connoître tous les degrés de chaleur au-deflous
de l’eau bouillante, en appliquant à côté du- tuyau une divifion
qui commence par zéro, au point où la chaleur de l’eau bouillante
aura fait monter, le mercure ; mais il faudra prendre garde r
quand on- voudra faire des obfervations fur ce thermomètre , à
l ’état aétuel de la pefanteur- de l’atmofphere ; ce que l ’on connoî-
tra par le baromètre.. J’entends que fi le mercure monte au-deflùs-
de 28 pouces dans le baromètre, il. faudra retrancher la hauteur
excédente de celle où fera le mercure dans le thermomètre, St
qu’au contraire fi le mercure defeend au-deflous de 2 8 pouces dans--
le baromètre, il faudra ajouter la différence à la hauteur du thermomètre
, pour avoir exactement le degré- de chaleur qui eft dans
l ’air, eu égard à celui de l’eau bouillante.-
Ce thermomètre peut fervir à connoître la température des cli--.
mats- les- plus éloignés,.à reétifier les obfervations faites fur les-
thermometres ordinaires-* en différens tems ,.Ss erndeslieux différais,
St à tranfmettre.a lapoftérité les expériences que l’on a, faites,,
aufli-bien que celles qu’on pourra faire fur ce fujet.
823. Puifque j’en luis, fur la chaleur, j.e crois qu’il ne fera pas Expériinca
hors de propos de rapporter quelques- expériences curieufes, faites'^“" en An"
en Angleterre par M.Newton, extraites-des-Tranfaclions Philofo- piÛlZra^de^
phiques, article 270. Pour avoir un point fixe, cet Auteur fe fert d e gri de chaleur,
k chaleur qui régné fous-la zone torride , qu’il prend pour premier dont
degré : ainfi quand il-dit, pat exemple ,que la chaleur de Peau bouil-a« MpabL.
lante eft de trois degrés , il entend quelle eft triple de celle de Pair
fous la zone ; de même des- autres corps,-. comme o'n en-va ju°er.
Chaleur fous la zone torride . ..
Chaleur du corps- humain .
Chaleur de l’eau bouillante
Chaleur de l’étain-fondu. .-
Chajeur du plomb fondu- .
Chaleur du feu de charbon de terre i
Chaleur d’un grand feu do bois
v 1T
Chaleur d’un fer rouge
i é à 17-
824.- Comme la chaleur du corps humain femble intéreflèr L a ____
plus que ..toute autre, j’ajouterai ici de quelle maniéré on s’eft.*'.c‘"?ahu~
apperçii qu’elle étoit- la même que celle qui régné fous--Péquateur„.^“ »™°^
M. Der}iam , dans fa. Théologie P hyjîqae , Livre premier,. Chapitre A « colle qui
fécond, rapporte qu’avec des- thermomètres-faits à- Londres , quL'^ j^ “ vi~