30(5 ARCHITECTURE H YD R AU L IQ U E , L lV R E IV.
„ château de Verfailles, dans les réfervoirs du dcffous de la rampe
„ de la chapelle, fous une pente ou charge de 2 pieds 6 pouces,
„ laquelle conduite n’a jamais fourni par fa gueule bée que u o u
„ 1 3 pouces d’eau, d’environ 30 pouces qui fe préfentent a fbn
„ embouchure, refufant les 7 à 8 pouces de furplus.
EffetJîngulUr „12 72 . Mais une chofe remarquable, c’eft que des l’inftant qu on
tmiLnTL ,, lâchoit l’eau à l'embouchure de cette conduite, laquelle cm--
tuyaux de 9y bouchure étoit aufli de 8 pouces comme la iortie, il le panoit
conduite. „environ i ô jours avant qu’il en p a r û t u n e goutte a fon bout de
„ fortie, Se cela, parce que le long de cette conduite il y avoit
„ beaucoup de coudes élevés, dans lefquels l’air fe cantonnoit,
,, 8c d’ou il ne fortoit qu’avec beaucoup de peine ; ceft ce qui a
,, encore fait penfer à adoucir quelques coudes de cette conduite ,
,, 8c à mettre des ventoufes aux angles les plus eleves, ou elles font
,, encore, 8c alors au bout de i 2 heures, on vit fortir quelques
„ filets d’eau, au lieu de 10 ou 1 2 jours qu’il falloit auparavant,
„ 8c 5 à 6 heures après il en fortit 22 à 23 pouces, qui eft toute
„ la quantité que l’on peut avoir par cette conduite.
„ Une chofe à remarquer, c’eft que les cinq ou fix dernieres heu-
„ res qu’on attendit avant que d’avoir le plus grand écoulement
„ d’eau, ou la plus grande dépenfe de cette conduite,fe paflèrent
„ à l’évacuation de bouffées de vent, de flocons d air 8c d eau, 8C
„ de filets d’eau, qui tantôt couloient 8c tantôt ne couloient plus 3
,, ce qui fait encore voir que l’air eft d’un grand obftacle dans les
H conduites.
„ Si l’eau n’avoit point de difficulté à paflèr dans les tuyaux de
„ conduite, fa dépenfe feroit comme la racine des charges; mais
„ lorfqu’elle trouve de la difficulté à couler dans fes conduites, la
,, force qu’elle a pour vaincre cette difficulté, eft comme la charge
„ même ; il faut donc favoir quelle eft la réfiftance abfolue que
,, l’eau trouve à circuler, tant à caufe de fon adhérence aux parois
„ de fes conduites, qu’à caufe des autres obftacles differens quel-
,, conques ; 8c fi l’eau eft fi long-tfims avant que de fortir par 1 autre
,, bout de fa conduite, comme nous le venons de remarquer dans
,, la conduite de Roquancour m.
Remarques fu r les Expériences qui appartiennent au
cinquième Profil.
Calcul fur u 1 27 3. La chute de chaffe dans la première expérience, relative
rUncefd’ol ® ce profil, étoit de 3 6 pieds 1 pouce 6 lignes, qui répond a une
il refaite que vîteflè de 46 pieds 6 pouces 6 lignes ; 8c comme la charge étoit de
l a ûepeufe ef- ^ pje(js 7 pouces 6 lignes, la chûte de fuite n’étoit donc que de
C hap. II. D E S T uyaux de Conduite. 3°?
, 1 pieds 6 pouces, qui répond à une vîteffe de 43 Pieds 5 P™ces fifJffJrt
8 lignes, dont la différence avec la précédente, eft de .3 ^ ® relie dans l»
lignes pour la vîteffe de l’eau par fécondé, ou de 192 pieds 6 pou- rapport de » 1
ces par minute. ,, . ,
Multipliant cette vîteffe par 55 livres, pefanteur d un piedcv-
lindrique d’eau, il viendra 10587^ livres pour la depenfe natuielle
de cette conduite, fi elle n’avoit eu que 12 pouces de diamètre ;
mais comme elle en a 18 pouces, il faut multiplier ce nombre pat
|, rapport du quarré du diamètre de 18 pouces a celui de 12,(1267)
il viendra 23812 livres d’eau, ou 11911 pintes, ou enfin 893 pouces
d’eau pour la dépenfe que l’on cherche : que fi on lui compare la
dépenfe effeftive, qui a été trouvée de 345 pouces , on verra que
leur rapport peut être exprimé par ÿi. l fr , n
1274? Quant à la fécondé expérience la chute de chaffe s eft C f ^ o u r U
trouvée de 93 pieds 5 pouces 6 lignes, dont la vitelle coirelpon- ricncCt<i-oùit
darite eft de 74 pieds 10 pouces 6 lignes ; 8c comme la charge etoit refaite que U
de 10 pieds 3 pouces, la chûte de fuite n’étoit que de 73 pieds 2
pouces 6 lignes, dont la vîteffe relative eft de 66 pieds 3 pouces, pcffc naturel-
qui étant fouftraite de la précédente, donne 8 pieds J pouces 6 M M
lignes, pour la vîteffe de l’eau par fécondé, ou 5 17 pieds 6 pou-
ces par minute, qu’il faut encore multiplier par 5 5 livres ; il vien“
dra 28461 livres pour la dépenfe naturelle de cette conduite, dont
le tuyau de décharge étoit de 12 pouces : que fi 1 on réduit eette
dépenfe en pouces d’eau, on en trouvera environ 893 , au lieu de
168 qu’a donné cette fécondé expérience; ainfi comparant comme
ci-devant la dépenfe effeétive à la dépenfe naturelle, on trouvera
que leur rapport peut être exprimé afîèz exactement par —• ;
1275. Si la dépenfe effective approche beaucoup plus de la de- Raifort qui
penfe naturelle, dans la première expérience que dans la fécondé, f u l i u d i l h é t
cela vient de plufieurs caufes bien fenfibles. Dans la première, le ^ fqus çranj
tuyau étoit de 18 pouces de diamètre, la conduite n’avoit que 790 j
toifes de longueur ; la vîteffe naturelle de l’eau ne devoit etre que que dans Ia
de 3 pieds io pouces 6 lignes, 6c il ne s’eft rencontré que deux cou- première,
des 8c une cafcade, au lieu que dans la fécondé expérience, 1 y
avoit 1 550 toifes de tuyaux, qui n’avoient que 12 pouces de diamètre
; la conduite étoit de 2340 toifes ; la vîteffe naturel e e
l’eau de 8 pieds 7 pouces 6 lignés, 8c il fe rencontre dans cette
conduite neuf ou dix' coudes 8c quatre cafcades ; ainfi tous ces
obftacles compliqués dévoient retarder confiderablement la vi-
tefîè de l’eau ; il eft même furprenant que le déchet ne foit pas p us
grand qu’il fe rencontre ici.