
Quand les
tuyaux de conduite
fuivent
des pentes &
des contre-pentes
3 il les faut
accompagner
de ventoufes. ,
Indépendamment
des regards
qu’ i l
fa u t pratiquer
dans les lieux
fias f i l convient
d’en a-
voir aujji au
fommet des
pentes 3 d oit
l ’on puijfe t i rer
de l'eau
pour éteindre
les incendies.
3S1 A rchitecture Hydraulique, Livre IV.
net du premier regard, pour rendre à l’eau la liberté de couler,
Sc l’on ferme celui qui répond au regard qui eft immédiatement
après ; on revient à la cuvette faire les mêmes- obfervations, & fi
le tuyau defcendant refufe l’eau comme auparavant, c’eft une
marque que la faute eft encore plus loin. En continuant de mêmq
d’un regard à l’autre, on parvient à favoir dans quelle étendue fe
trouve comprife la faute, que l’on découvre en faifant des fouilles
entre les deux regards; ce qui rend l’ouvrage d’autant plus long 6c
plus pénible, que ces regards fe trouvent à une plus grande dif-
tance l’un de l’autre. Ainfi l’on voit combien il importe de ne point
en épargner le nombre pour éviter le renverfement du pavé, Sc la
longueur du tems qu’on emploie à des recherches inutiles, pendant
lequel l’eau cefle d’aller à fa deftination.
141p. Lorfque les conduites régnent le long d’une fuite de pentes
& de contre-pentes, il ne l'uffit pas de pratiquer des regards êC
des robinets dans les lieux bas pour mettre les eaux en décharge,
il faut encore les accompagner de ventoufesfi37i) élevées de 1
ou 3 pieds plus haut que le niveau de.la deftination de l’eau, par
où l’air puiffe s’échapper, lorfqu’après quelques réparations, on remettra
les eaux en voie. Autrement il y aura toujours des endroits
où l’air fe cantonnant, retardera le pairage de l’eau (1171) & cau-
fera même la rupture des conduites, s’il fe rencontre ( comme cela
arrive fouvent ) des parties plus foibles que d’autres ; parce que
quand l’eau defeendra de la fource avec précipitation pour les remplir,
elle condenfera cet air, dont le reflort venant enfuite à fe
débander fubitement,fera un effort beaucoup au-deffus de la charge
que les conduites font en état de foutenir, ce qui eft aifé à concevoir
pour peu qu’on y penfe. Il faut que ces ventoufes foient
placées au fommet des pentes & des contre-pentes; & pour les
mettre hors d’atteinte, qu’elles foient enclavées dans les pignons
des maifons qui fe trouveront le plus à portée.
142,0. Dans les grandes villes où il y a beaucoup de fontaines
publiques, 8c où il fe rencontre par conféquent des tuyaux de
conduite fous le pavé des principales rues, il eft extrêmement
avantageux d’avoir des regards & des robinets au fommet de toutes
les pentes d’où l’on puiffe, en cas d’incendie, faire couler l’eau
en abondance dans différens quartiers, comme on vient de l’exécuter
à Paris, moyennant un robinet Sc une tige repréfentés dans
la treizième figure, dont voici la defeription,
Suppofant que le cercle A exprime le profil d’un tuyau de conduite
auquel on a adapté un robinet BC placé dans un regard,
Chap. IV. DE LA Recherche et C onduite des Eaux. 383
on faura que l’extrémité C , qui eft taillée en v is,fe ferme ordinairement
avec une boîte L pour que les ordures n y entrent pas,
Çt que cette extrémité s’ajufte quand on veut avec un ecrou D
pratiqué au pied d’une tige DEF faite de cuivre, ayant trois pouces
de diamètre fur une hauteur de 4 pieds pour que fon fommet excédé
de 18 pouces le rez-de-chaulfée. Cette tige eft compofee
de deux pièces FE, Sc ED encadrées enfemble à l’endroit E , comme
un fuçrier avec fon couvercle, afin de pouvoir tourner en tout
fens la partie fupérieure FE, Sc répandre 1 eau fur la pente qui
répond à l’incendie après avoir ouvert le robinet. Pour mieux
diriger l’eau, l’extrémité G de la tige s ajufte avec un canon I ,
qui peut recevoir au befoin un tuyau de cuir H , dont nous avons
fupprimé la longueur ; ce tuyau fert pour paffer des hauteurs que
l’eau ne fauroit affranchir, ou pour la conduire immédiatement
dans les cuves deftinées au fervice des pompes, lorlque 1 incendie
eft affez à portée ; autrement elle fort par l’ajutage K , dont le
canon eft accompagné, 6c fuie naturellement la pente du pave
jufqu’au trou qu’on a creufé en terre pour la recevoir. Le^robinet
BC ne pouvant être adapté qu’à de gros tuyaux , 6c meme peu
folidement, la figure onzième en repréfente un autre beaucoup
plus commode, 6c qui ne peut faire obftacle comme le piece-
dent au cours ordinaire de l’eau; d’ailleurs, comme la cler de
ce dernier a les mêmes propriétés que celle que nous avons
décrite dans l’article 1417 , on peut fans aucune fujetion empêcher
que l’eau ne pafïe au-delà du regard, 6c 1 obliger a fortir
toute par la tige, au lieu qu’avec le premier robinet, il faut pour
arrêter le cours de l’eau, en aller fermer un autre au-defïous du
précédent. .
P law. 5.
Fig . 1 y
1411. Comme les regards dont nous parlons n ont rien de commun
avec ceux qui fervent a mettre les conduites en déchargé y
il faut les fermer par des trappes ferrées de maniéré qu’on les
diftingue aifément des autres, avoir une lifte de leuis emplace-
mens avec le nom des rues qu’ils peuvent arrofer, afin que dans
le moment que l’incendie commence, on fâche dou Ion peut
tirer du fecours. Alors ceux qui ont la dire&ion des eaux doivent
fe rendre aux fontaines qui répondent aux conduites des 1 égards
précédais, afin d’y faire paftèr la plus grande quantité d eau qu il
eft poflibl.e, en arrêtant le cours des autres deftinations ; fi les
jauges des baflinets de ces conduites ne fufiîfent pas, on peut y
fuppléer- par des fyphons qui feront palier 1 eau des cuvettes dans
les mêmes baflinets ; enfin l’on doit fermer tous les robinets des
Fïg. 1 ï Si
12.»
Ordre que Voit
doit obfervef
pour faire un-
bon ufage des'
regards 6* des'
robinets d é fi-
nés aux incendies
»