
f4 A rchitecture Hydraulique, L ivre III.
Explication 81S6, Le pifton de cette pompe eft une. efpece de cône tronipijlon
de la. qUg renverfé O PK L , dont la grande bafe eft entourée d’une bande
pompeajpiran. : c]ouée par une ou deux rangées de clous pofés près-après
; cette bande doit être un peu évafée en entonnoir du côté
du ciel, & entter avec peine dans le corps de pompe quand on
y introduit le pifton , dont le diamètre doit être de d'eux lignes
plus petit. Ces fortes de pillons fe font de bois de ehanrte ou d’aune,
étant moins fujets à fe fendre que les autres ; on frète leurs
deux bafes avec des cercles de fer, afin qu’ils durent plus long-tems.
Ce pifton eft percé d’un trou M K L , le long de fon axe, que l’on
ferme d’une fiupape N , faite de cuir , attachée fur le bois par une
queue fervant de charnière ; cette foupape, quand elle eft abattue,
doit déborder d’un demi-pouce le pourtour du trou, St pour lé
fermer plus exactement, on la charge d’une plaqué de plomb. Enfin
le pifton a une queue O Q P , faite du meme morceau de bois
dont il eft compofé, évuidécen forme d’arcade O R P , à laquelle
eft attachée une tige de fer R 4 : on a repréfènté en particulier
ce pifton fur la planche 3 parles figures x 1 St ü .
Dé ta il de la %6-j. Dans le milieu EF , de la jonction du corps de pompe 5c
foupape qm f e tuYau d’afpiration, eft un autre trou H, fermé par une fécondé
d'un corps de foupape G , qui fe trouve développée par les figures 2 , 3 St 4 ,
pompe. auxquelles je m’arrêterai un moment. Le tuyau d’afpiration AB,
Pl a n . i . eft uni à une plaque de cuivre reprélcntée par la quatriemefigure,
Fig. 1, 1 l’un St l’autre ayant été fondus en même tems ; cette plaque eft
j &; 4, percée dans le milieu du trou H , dont nous ayons déjà fait mention,
Le diamètre EF excédant celui du tuyau d’afpiration, la
partie cxcédcnte forme une couronne que nous avons appellée
bride, dont la largeur eft exprimée par l’intervalle EG St IF, de
deux cercles concentriques ; c’eft fur cette couronne que l’on ap<-
clique une rondelle de cuir NKL,, échancrée de N en L , pour
loger la queue de la foupape, comme on le peut voir dans la figure
troifieme, on il eft aile de diftinguer le morceau de cuir qui
compofe la foupape, qu’on a exprimé d’une teinte un peu plus
forte que. le refte ; on remarquera que fon diamètre eft plus petit
que G I , Sc plusgriïid que celui du trou H , afin qu’il puifle le fermer
exaélement, La fécondé figure montre que fi l’on applique
le rebord du corps de pompe fur la troifieme, la queue N de la
foupape, 8c la rondelle dé cuir OQP , fe trouveront enfermées
entre les deux brides, que l’on ferre l’une contre l’autre, à l’aide
des vis 8c des écrous, comme nous l’avons dit plus haut.
Il faut que le morceau de fer ou de cuivre R , dont la foupape
'Chap.- IIÏ. de la théorie des P ompes. 5 5
çft chargée, pour lui donner du poids, afin qu’elle fe ferme plus
promptement, ait aUiîi une forme circulaire, 8c que fon diamètre
excede un peu celui du trou H , fur-tout quand il eft queftion des
pompes refoulantes 5 afin que la grande prefiion que la foupape eft
obligée de fouffrir, ne la faflç pas plier,
g <58. Quand on lgve le pifton, il laiflè un grand vuide dans I’ef- Deqaettcpu
pace ISTG, où il ne refte qu’un air extrêmement dilaté ; alors celui
du tuyau d’afpiration n’étant plus en équilibré avec celui du corps re fa it monter
de pompe, (814) élève par la force de fon reflort la foupape G ,
qui fermoit la communication des deux tuyaux, le dilate dansl ci- ^
pace ISTG, 8c fe met au même degré de raréfaction, depuis la ‘ LAN- —
furface de l’eau jufqu’au deflbus de la bafe ST du pifton. Son *le- *»
reflort fe trouvant affoibli, donne lieu au poids de 1 atmofphere,
qui preffè fur la furface Y Z de l’eau , de la faire monter dans le
tuyau d’afpiration ( 790} jufques à une certaine hauteur, qui
n’eft pas bien grande au premier coup de pifton ; car l’eau ne peut
monter dans le tuyau, fans condenfer l’air qui s’y trouve, parce
quelle le réduit dans un efpace plus- petit que celui où il étoit,
de toute la capacité dont elle occupe la place. Audi l’eau monte-
t’elle au commencement plus vite que fur la fin, parce qu’a me-
fure qu’elle chafle l’air en avant, elle le condenfe davantage, 8c
devient elle-même en partie la caufe de l’obftacle qui l’empêche
de monter plus haut. En effet, fi elle s’arrête pat exemple a la hauteur
de 3 pieds au-dellùs de la fource, 8c qu’on fuppofe le poids de
l ’atmofphere équivalent a celui d’une colonne d’eau de 3 x pieds-
de hauteur, il arrivera (814) que le reflort de l’air refte dans la
pompe eft encore capable de foutenir une colonne d’eau de 28
pieds, après la condenfation caufée par l’eau qui eft montée.
Si l’on fait defeendre le pifton, la foupape G fe refermera,,
Pair contenu dans l’efpace ISTG , fè trouvant comprime de plus-
en plus à mefure que le pifton defeendra, fon reflort acquerera
une force au-deflùs du poids de Patmofphere , (8 n ) lèvera la foupape
N , 8c s’échappera par le trou KLM. Alors fi on leve le pifton
tout de nouveau , la foupape N fè refermera,-8c l’air du tuyau
AB fe dilatant dans l’efpace I T ,. le poids de Patmofphere’ fera:
monter Peau encore plus haut qu’en premier lieu. Enfin continuant
de faire jouer le pifton, Peau parviendra dans le corps de pompe
jufqu’à une certaine hauteur 8c l’efpace I , S , T , G , diï
corps de pompe fè trouvera rempli en partie par l’eau 8c par Pair,,
qui fera réduit dans l’efpace y, S , T , 6, Mais faifant defeendre’
le pifton,la.foupape C fè refermera, ce qui refioic d’air dans l®