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^ Quand même ce que l’on a voulu prévoir n’auroit jamais lieu,’
où eft l’inconvénient de fe conformer à la maxime fur laquelle
j’infifte ? Ne peut-il pas arriver que l’on foit obligé d’entretenir des
réfervoirs élevés dans des hôtels confidérables, manufactures,
hôpitaux, 8cc. d’où il faudra la diltribuer dans d’autres réfervoirs
dellinés à différens ufages, qui ne pourront avoir lieu qu’autant
que le premier aura une certaine élévation au-deffùs du rez-de-
chauifée ; ce qui dépendra néceflairement de celle de la fource.
Manière de 14ÏQ.. Il ne me fuffit pas d’avoir infinué qu’il falloir établir les
di‘‘7icuinu cuvecccs P.'us grande hauteur poffible : il nous relie à expliquée
dation des eu- ,c^c maniéré on trouvera le terme auquel l’eau peut remonter.
vettesparrap- Pour cela on commencera par faire des nivellemens exacts, afin
conno*tre l’élévation du niveau de la fource,.ou celle du fond
ajourée. des'cüvettes du château d’eau au-deflùs de l’endroit le plus bas où
il faudra que 1 eau pâlie dans le tuyau de conduite ; cc qui déterminera
la hauteur de la branche de chajfe, On choifira enfuite la
groffèur qui conviendra le mieux de donner à la conduite, 6c l’on
fera ufage des réglés que nous avons établies au commencement
du fécond chapitre de ce Livre, principalement dans l’article
1114 , afin de trouver par le calcul le point d’élévation qu’on
cherche, c’eft-a-dire, la hauteur.de la branche de fuite, qui n’eft
pas toujours celle du tuyau montant, parce qu’il peut fe rencontrer
en chemin des pentes 6c des contre-pentes, qui feront que le pied
de ce tuyau ne fera point le plus bas de la .conduite.
De quille ma- 1411. Comme l ’eau n’arrivera jamais à fa deftination en aulfi
’pïr'de"expi- grandc quantité qu’on en doit avoir, parce que les frottemens,
riencestrouver coudes, pentes êc contre pente-s en retarderont beaucoup la vî-
vZtondes?*- telTe ’ ce n’eft fi“ ? P « 'l’expérience qu’on peut en eftimer le.déchet
■yet tes , pour 6c juger de combien il faudra diminuer la hauteur de la branche
îfciï flbuï dc.fuite- Aùifi le parti le plus fage 6c le plus infaillible, eft de ne
gde Tudî- P°int affèoir le plancher fur lequel la cuvette doit être pofée,
penfe natu- cju on n ait d abord établi la conduite ÔC drefîë le tuyau montant,
telle. p our y faire couler l’eau, afin qu’en diminuant par degrés fon élévation,
on parvienne a recevoir, non-lèulement l’eau que la cuvette
doit dépenfer ordinairement, mais la plus grande quantité
qu’on eftimera pouvoir jamais y faire palfer. Tandis que l’on fera
cette operation, il faudra etre informé fi Je niveau de l’eau fe maintient
à fa hauteur ordinaire dans l’endroit d’où elle part, afin de
favoir fi elle defeend 6c fi elle remonte naturellement. Après cela -,
on fera en état de difpoler pour le mieux l’intérieur de la cage de la
fontaine ; 6c comme le point qu’on aura trouvé par .le calcul,
pour
C hap. IV. d e l a R e c h e r c h e e t C o n d u i t e de s E a u x . 377
pour l’élévation de l’eâu, ne fera pas fort éloigné de celui qui peut
rendre la dépenfe effeétive égale à la dépenfe naturelle, on pourra
juger, même avant l’exécution, des fuites de l’ouvrage que l’on
veut entamer.
141t. Pour ne travailler que relativement aux différens projets
qui pourront avoir lieu par la fuite des tems, un point eflentiel
encore eft de faire toujours les tuyaux de conduite plus gros que
ne le demandera la quantité d’eau qui doit y couler ordinairement.
Il feroit même à fouhaiter que toutes les fontaines fe communi-
quaffènt par de doubles conduites, pour avoir lieu l’une au défaut
de l’autre dans le tems des réparations, 6C toutes deux enfemble,
lorfque pour un incendie on voudra faire palfer dans un quartier
beaucoup plus d’eau que de coutume; alors les chofes une fois bien
établies, le Public en tireroit de grands fecours, fur-tout dès qu’on
prendra les autres précautions que j’expliquerai par la fuite. Au
relie, pour ne rien négliger de ce qui peut appartenir à l’intérieur
des fontaines, voici quelques obfervations lur la conftruélion des
réfervoirs.
1413. Pour conftruire un bon réfervoir, il faut que les tables de
plomb qui ferviront à le former foient forgées près à près à la
malle, de maniéré à ne pouvoir compter les impreffions du marteau
; 8c comme cela ne fe peut faire fans rouler 6c dérouler ces
tables, cette façon eft extrêmement néceffaire pour fermer les
gerfures par lefquelles l’eau pourroit filtrer : il eft arrivé plufieurs
fois que faute d’avoir pris cette précaution, on s’eft trouvé dans
la fâcheufe néceffité de détruire des réfervoirs peu de tems après
leur conftruélion.
L ’épaiffèur des fables dont nous parlons, doit être d’environ
deux lignes 6c demie, pefant 14 livres le pied quarré; 6c comme on
peut leur donner jufqu’à 16 pieds de longueur fur 4 de largeur , il
faut les employer dans toute leur étendue, de maniéré qu’il n’y ait
que le moins de jonétion qu’il eft poffible, parce que c’eft prefque
toujours à l’endroit des foudures que naiflènt les fautes. C ’eft pourquoi
lorfque 4 pieds de profondeur fuffiront à un réfervoir, il
convient d’employer les tables bout à bouc, pour faire une ceinture
qui en formera le pourtour; mais lorfque la profondeur fera
plus grande, il faudra les difpofér verticalement par bandes, en
commençant par le bord fupérieur, 6C replier ce qui reliera de leur
longueur pour former une partie du fond.
1414. Il faut .bien fe garder de revêtir de madriers ou de maçonnerie
ces fortes de réfervoirs, on doit fe contenter d’en fouif.
Partie. Tome II. B b b
II ejl ejfentiel
de faire les
tuyaux de conduite
plus gros
qu'ils ne devraient
. être 3
pour avoir é-
gard ai x nouvelles
fort aines
qu’on voudrait
conftrui—
re dans la fu i-,
te des tems»
Maniéré de
bien conjhuire
les réfervoirs
deflinès aux
fontaines pu-,
bliques.