254 A r chitecture H yd raul iqu e , L ivre IV.
« la tige S , ouvre la foupape X du tuyau de defcente G , & l’eau de
« la fource prife deffous le grand pifton monte par le tuyau mon-
« tant ZZ. Le tuyau V étant bouché, pour lors le pifton eft chargé
« du poids de l’eau du tuyau de defcente G- fuppofé à 3 o pieds de la
«charge des leviers. Par la defcente du pifton, le balancier eft ra-
« mené par l’écrou fupérieur Y , & l’eau repallànt du baffin Q dans
« le baffin O , ferme la foupape X du tuyau Z , & ouvre la foupape
» H ; 8c ainfi fucceflîvement l’eau eft élevée.
ObfervAtions m i po. Il faut obferver qu’à la tige du grand pifton il y en ait
” un fécond BW , qui foit proportionné à la chute de la fource
donner aux » a a la nauteur ou on veut taire red.eicend.re la partie d eau ne^
™ are éàli ” cefl'a*re pour produire le mouvement de la machine, lequel pifton
’hauteur “de u «"tient lieu de retranchement au baffin fupérieur , pour qu’il ne
chûte &• à celle » puiflè pas redefeendre autant d’eau qu’il en monte. Soit, par
rtrêam. ‘ ” exernple > une fource de dix pieds de chute, fuppofant qu’on
« veuille faire monter l’eau à 20 pieds, 8c que l’on fouhaite confer-
» ver la moitié de cette quantité , il faudra à la rigueur que le re~
« franchement ou le petit pifton foit de la valeur du demi-cercle
» du baffin d’en haut. En ce cas , les 20 pieds de defcente vaudront
» 10 pieds du diamètre du baffin de deffous , lequel étant joint au
«poids que la fource a à élever , qui eft de 10 pieds, donnera la
« force fufEfante pour faire équilibre à la hauteur de 20 pieds ; par
_ « conféquent il faudra faire le îetranchement un peu moins grand ,
« pour faire defeendre un peu plus d’eau , afin d’avoir la détprmi-
» nation requife. . • •• >
« Si l’on veut faire un jet ou nappe d’eau de cinq pieds de hau~
«teur, il faudra faire redefeendre à-peu près les trois quarts de
« l’eau «.
Ces Meilleurs donnent enfuite un profil delà même machine doublée
, pour faire monter l’eau continuellement ; mais comme ils
font trouvé trop compliquée, ils s’en font tenus à la difpofîtion
repréfentée par les figures 5 8c 6, dont nous avons fupprimé les
baffins fupérieurs, qui doivent répondre aux tuyaux defeendans
Y Y , EF , n’ayant pas eu de place pour les comprendre fur la
planche.
Nouvelle « 1191. La fource A fournit de l’eau par le tuyau A B C , en
ici Auteurs ” deffous du pifton inférieur D ; cette fource fuppofée à 10 pieds,
ont donnée « éleve le pifton de cette quantité. Le tuvau de defcente EFG
“d? la^même ’’ élevé à jo pieds , fournit de l’eau en deffous du pifton fupérieur;
machine jour « H , 8c tend à l’élever auflî de 30 pieds de force; pour lors l'eau
la rendre ca- „ comprimée en deffus du même pifton H , eft forcée de monter
Chap I . d e l à m a n i é r é d ’é l e v e r l ’E a u p a r u n e Chute. 255
«par le tuyau montant ILM. Pendant ce tems, l’eau contenue en m É M
„deffus du pifton inférieur D , s’écoule par le tuyau de lortie JN , conünu,iie-
« la foupape O pouvant s’ouvrir au moyen de la tige P , qui a rap- ment.
« port au mouvement de l’étrier QR (fig. 3 ) qui s’élève & s’abaiffe Pt an. 5
« avec les piftons, tenant à leur tige commune S; la leconde lou- >'
« pape T s’ouvre & fe ferme de la meme façon que H piemiere
« foupape O. Ces mouvemens étant trànfportes du coté OP , la
« fource V étant fuppofée encore a dix pieds , le tuyau V X jU1f ’
» nira l’eau en deffus du pifton fupérieur H ; l’eau du tuyau de det-
» cente Y Y , dont le réfervoir eft a 30 pieds,chargera le piftonm-
« férieur D en deffus, 8c forcera l’eau de monter par le tuyau ZW a
» la hauteur de 40 pieds. Pendant cette opération, l’eau contenue
jî en deffous du pifton fupérieur H , a la liberté de couler par le
« tuyau de fortie K , la foupape T étant ouverte par ce mouvement
« alternatif. On voit que la machine fourniroit continuellement
«de l’eau, tantôt d’un côté 8c tantôt de 1 autre; Quant aux ma-
« chines qui fervent à ouvrir 8c fermer les foupapés , elles font les
«mêmes dont on a parlé dans les machines precedentes ; on né
«fait que les appliquer à la tige 4 de l’étrier QR , place au centre
« des piftons, 8c qui .tient, comme on l’a déjà d it, à la tige com-
« mune des mêmes piftons enfermes dans les baffins 2 8c 3 ; 1 ele-
« vation 8c l’abaiflèment de l’étrier eft-déterminé par la diftance
» que les baffins 2 8c 3 laiflènt entr eux. .
« Lé cercle de fer 5 ,6 , garni d’écroux , fert a retenir les pla-
« teaux qui compofent chaque baffin.
« Il eftinutile de dire que l’on doit garnir les tuyaux de plufieurs
« clapets , pour empêcher l’eau de revenir aux endroits dont elle
«eftpartie«. .
L’heureux génie de Meilleurs Denifard 8c de la Dueille pour 1»
méchanique, leur a fourni encore un nombre de nouvelles vues
fur les différens ufages qu’on peut faire de leur machine , 8c qui
ne peuvent être bien rendues que par eux-mêmes ; car ils méritent
cette juftice, qu’il y a eu peu de Alachr ;nftcs plus abondans , 8c qui
ayent raifonné avec autant de précifion. Le public leur doit
beaucoup d’avoir travaillé à grands frais pendant une longue fuite
d’années, à ce qui pouvoit lui être utile ; 8c à mon particulier, jau-
rois un reproche à me faire, fi je diflimulois combien je fuis te-
connoiflànt delà confiance qu’ils m’ont marquée.