
Plan . i .
Fig. i . &
A.
Description
dune pompe
domeftique
pour élever
V eau d’un
puits ou d’une
Pfterne,
1 3 1 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
C H A P I T R E IV.
Ou l on décrit plusieurs machines pour élever l’eau par le
moyen des pompes.
9 7 1- I E quelque maniéré que l’on s’y prenne pour élever l’eau
A-J? par le moyen des pompes , on tombera toujours dans
lun des trois cas que voici. Le premier, de la tirer d’un lieu profond
j pour l’élever jufqu’au rez-de-chauffée; ôc c’eft ce qu’on peut
faire en fe fervant despompes afpirantes, répétées autant de fois qu’il
eft neceflaire. Le fécond , lorfqu’on veut élever l’eau d’une fource
fur une montagne ; il faut fe fervir des pompes refoulantes, qui con-
treignent 1 eau de monter dans des tuyaux , pofés verticalement,
ou le long d un plan incliné. Et le troifieme, lorfque l’eau fe trouvant
fort inferieure au rez-de-chauffée , on veut l’élever beaucoup
au-deflus ; alors comme ce bas renferme les deux précedens, il
faut nécessairement fe fervir des pompes afpirantes & refoulantes.
Pour donner dans ce chapitre difFérens moyens de faire mou-
voir les pompes qui conviennent aux trois cas précedens , ôc
.°*enc en meme-tems à portée d’être exécutées par .des par- '
ticuliers , nous commencerons par la defeription d’une pompe
afpirante , exprimée fur la première planche, dont l’ufage eft de
tirer l’eau d’un puits ou d’une citerne.
972 • Cette pompe eft compofée d’un tuyau de plomb A de
deux pouces de diamètre, qui trempe dans l’eau qu’on veut élever,
ayant fon extrémité F coudée afin de l’arrêter fur un focle de bois
ou de pierre. Ce tuyau aboutit à un autre B , aufîî de plomb, de cinq
pouces de diamètre, fervant de corps de pompe, ayant fa partie N
terminée en entonnoir pour fe raccorder avec l’afpirant, ôc pour fervir
a loger un petit barillet D c&ivert d’une foupape ou clapet O ;
.ce bairillet eft de bois garni de filaflè, afin que l’eau qui eft montée
dans le Corps de pompe , ne puifle plus defeendre lorfque la
loupape eft fermée.
Le pifton de cette pompe eft compofé d’un autre petit barillet E ,
garni par le haut d une bande de cuir ; il eft attaché a une anfe de fer
fufpendue. a la verge C , ôc couvert par la foupape N , qui s’ouvre
6c fe ferme alternativement avec la précédente , de la même
maniéré qu’on l’a expliqué dans l’article 868.
La puiflance appliquée à la poignée K , fait jouer le levier M A I ,
dont le bras LK eft de 30 pouces, ôc l ’autre LM de 5 ; ainfi l ’on
C hÀP. IV. I>E LA THÉORIE DES PoMPES. 133
voit que la puiflance eft la fîxieme partie du poids, lequel eft exprimé
ici par celui d’une colonne d eau.de 3 pouces de diametie ,
ayant pour hauteur l’élévation de la gargouille P au-deflii$ du niveau
de l’eau. ^ f . . . .
Les pièces F ôc G , défignées par la figure 4 , font deux outils de
fe r, fervant à afleoir ou à retirer le barillet D , que les ouvriers
nommentJecret. Pour le placer on le laifle couler dans le corps de
pompe , Si on l'affermit en le frappant avec la tête-circulaire de
la piece F. Pour le retirer on commence par lever la foupape O
avec le crochet G , enfuité on introduit dedans 1 autre bout H de
l ’outil F , avec lequel on l’accroche par le deffous. Pour plus d’intelligence,
les figures 5 6c 6 expriment en grand les deux barillets
& leurs foupapes , qu’il fera aifé de rapporter a la première.figure,
en fuivant les lettres qui lui font relatives.
973. La figure 7 repréfente l’élévation d’une pompe qui peut
avoir fon utilité ; le levier A fait mouvoir deux verges de fer B , C ,
dont l’une bâiffe tandis que l’autre hauffe , ce qui peut fervir dans
les cas ou l’eau fe trouve trop bafle , pour etre levee tout dune
venue. Par exemple, fi on avoit un puits de 40 pieds de profondeur
, on poürroit avoir deux corps de pompes, le premier place
environ au milieu de la profondeur du puits , & ,l’autre au-deffus
du rez-de-chauffée ; la verge C fera mouvoir le pifton qui afpirera
l ’eau à la hauteur de 18 ou 10 pieds, pour être enfuite reprife par
le pifton du corps de pompe qui répond à l^verge B.
.974. La figure 8 montre une autre forte' de pompe afpirante ,
qui joue parle moyen d’une-balance E ; la puiflance eft appliquée
à la cor de A , ôc leve le poids B , ÔC ce poids en baiffant, fait hauf
fer la verge C. Cette pompe, qu on fiippofe dans une cour , peut devenir
fi l’on veut, mitoyenne à un jardin , parce qu ayant une
corde attachée au bras D de la balance, ôc la faifant paner a ti a-
vers le mur de clôture ; en tirant la poignee F , on fera mouvoir le
poids B , ôc par conféquent le pifton qui répond à la verge C qui
conduira l’eau dans le tuyau G pour la décharger par la gargouille
H ; mais alors il faut fermer l’autre I ôc réciproquement. Quant a
la figure 9 , elle repréfente deux corps de pompe de bois à 1 ufage
des vaiffiaux ; on s’en fort auffi pour arrofer les jardins.
975. La figure 3 de la troifieme planche , reprefente encore le
deffein d’une machine propre à faire jouer a force de bras des
pompes afpirantes. La manivelle A , à laquelle doit etre appliquée
la puiflance, eft accompagnée d’une volée B pour entretenir 1 uniformité
du mouvement. A l’eflieu de cette volée eft un pignon C
Moyen fort
-fimple d’élever
l ’eau par re-
prïfe- à une
hauteur de 40
ou j opieds.
Moyen de
rendre une
pompe afpirante
mitoyenne.
Maniéré de
faire agir alternativement
deux pompes
afpirantes.