
* ' A rchitecture Hydraulique, L ivre IIÏ.
eft entre deux, refte vuide, c’eft-à-dire, privé d’air groffier ; ce qm
vient encore un coup de ce que l’air,extérieur preüe la furface FG
de l’eau où trempe le tuyau, qui ne trouvant d'autre iffue pour s’échapper
de la contrainte où elle eft, que le vuide que le pifton a
caulé dans le tuyau , y monte tant que l’aétion du poids de l’air a
•de force pour l’y foutenir, après quoi ! un 8t 1 autre fe maintiennent
en équilibre.-
■ Mamurede 2 « Prévenu de la hauteur où fe trouve une colonne deau,
connoître la quand elle eft en équilibre avec l air, il fera aife de juger de la pe-
pefanteur de dc pair ,qans f e tat 0Ù il eft alors ; car fi la colonne d’eau a ,
‘T * par exemple, 31 pieds | de hauteur, & pour bafe un pied quarré ,
•.elle fera de 31 pieds-j cube; 8c comme le pied cube pefe 70 livres,
(340) l’on peut dire que k colonne d’eau pefera alors 1105 livres.
... H 791 ..Si l’on a un baromètre au pied d’une montagne, & que le
J S « t mercure y foit fufpendu à la hauteur de 18 pouces, il eft évident
pefanteur d’un qUe poids de toute la colonne d’air fera égal a celui de 28 pou-
Z T / r f “' ces de mercure. Si l’on porte enfuite le baromètre à ra toifes plus
haut, 6c que le mercure à cette hauteur foit defeendu d une ligne,
comme càa arrivera en effet, la colonne reliante, qui ne feia plus
que de 17 pouces 11 lignes, fera en équilibre avec celle de 1 air dont
la bafe répond à 10 toifes au-dèffus de l’horizon; par conféquent
le poids de la ligne dont le mercure eft defeendu , eft égal.à celui
d’une colonne d’air de 10 toifes de hauteur au pied de la montagne',
qui aurait pour bafe celle qu’a le mercure dans le tuyau. Si
l ’on fait une fécondé obfervation à 10 toifes au-deffus de k première
, 8c que le mercure y foit defeendu de i dé ligne, par-
exemple , on pourra conclure que. k. colonne- d air qui répond a
cette hauteur , eft égale au poids du mercure fufpendu dans le baromètre
, c’eft-à-dire , de îy pouces 10 lignes de ligne, 8c que. le
poids de 1a colonne d’air de 10 toifes de hauteur, comprife; entre
la première 8t k fécondé obfervation eft de de ligne. On pourra
donc, avec cet infiniment, mefurer le poids d’un même volume
d’air à 60 pieds de hauteur, pris à différentes diftances de 1a terre,
& connoître le rapport du poids d’un volume d’air donne a celui
d’un pareil volume d’eau. Commqjin pied cube de mercure pefe:
moyennement 946liv. ( 3 4 3 ) divifant ce nombre par i44,ilviendra
6 livres 9 onces pour le poids d’une ligne de mercure qui aurait un
pied quarré de bafe; par conféquent pour celui d’une colonne
d’air de même bafe , & dont 1a hauteur feroit de 60 pieds : divifant
encore 6 livres 9 onces par 66 , il viendra une once 6 dragmes
pour 1a pefanteur d’un pied cube de eet air, en le fuppofant uni-
C h a p . I. d e s P r o p r i é t é s d e l ’A i r . y
forme fur 1a hauteur de 10 toifes. Si l’on veut fa voir le rapport
de 1a pefanteur de l’air à celle de l’eau, il n’y aura qu’à réduire
70 liv. pefanteur d’un pied cube d’eau, en dragmes, on en trouvera
S960 ; 8c comme le pied cube d’air pefe 14, on pourra donc dire
que fa pefanteur eft à celle de l’eau comme 14 eft à 8960 , ou comme
1 eft à
793. Meilleurs Mariotte St Romberg ont fait enfemble plufieurs
expériences en 168 3-fur ce füjet, 8c ils ont trouvé que le poids de
l ’air eft à celui de l’eau, comme I eft à 3 60. Depuis, plufieurs Sça-
vans ont auffi cherché ce rapport, mais ils ne fe font pas toujours
parfaitement rencontrés, parce que l’aitfe dilatant par la chaleur 8C
fe condenfant par le froid, un même efpace en comprend plus ou
moins dans un tems que dans l’autre ; mais fi l’on n’a point égard
à fes variations, on peut conclure qu’il eft 640 ou 630 fois plus rare
eu plus dilaté que l’eau.
Au fujet des différentes hauteurs du mercure dans le baromètre,
félon les différentes températures de l’air, il paraît bien furpre-
nant de voir que quand l’air eft fort chargé de vapeurs 8cpret à
pleuvoir, le mercure defeend ; lorfqu’il femble que 1a colonne d’air
qui pefe immédiatement fur le mercure du bout du tuyau qui eft
ouvert, doit être 1a plus pefante : êc qu’au contraire le mercure s’élève
au plus haut quand l’air devient pur 8c ferein.
794. M. Leibnity attribue k defeente du mercure du baromètre,
quand il doit pleuvoir, à une caufe fort naturelle , 8c qui me paraît
plüs fatisfaifante que toutes les hypothèfes qui font venues à
ma connoiffance. Pour l’entendre, il faut fe rappeller ce qui a été
dit dans l’article 630, qu’un corps étranger qui eft dans une liqueur,
fait partie de fon poids tant qu’il y fumage; mais que dans le moment
qu’il defeend, fon poids ne fait plus entièrement partie de
celui de 1a liqueur, laquelle vient par-là à pefer moins fur le fond
du vaiflèau qui 1a foutient.
De même , tant que les parcelles imperceptibles de l’eau , en
une quantité prodigieufe, font foutenues dans l’a ir, elles en augmentent
le poids, qui preffe alors davantage 1a furface des corps,
fur lefquels il s’appuie, Sc voilà ce qui fait que le mercure du baromètre
eft contraint de monter. Mais auffi-tôt que les parcelles de
l ’eau font en allez grand nombre pour acquérir une pefanteur au-
déffus de celle de l’air qui les foutient, elles defeendent, fe joignent
plufieurs enfemble, forment des gouttes qui, venant à tomber,
ceffent de faire une auflî grande partie du poids de l’air : celui-ci
ne prelfant plus avec autant de force la furface des corps fur kf-
Explication
des variations
du baromètre,.