
défauts qui
font caufe
quelle ne fournit
pas } a
beaucoup près.,
la quantité
d'eau quelle
devrait donner*
Les défauts
précédent contribuent
à la
deflruElion de
la machine,
z 14 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e I II.
cc qui demande de la part de la puilfance, beaucoup plus de force
pour imprimer à l’eau une certaine vîteffe , que fi le pifton mon-
toit librement. Or comme on ne peut emprunter du courant une
plus-grande force refpedtive fans diminuer lavîteflè.de la roue ,
l’effet de la machine eft néceflàirement moindre que l’effet naturel.
1118. Le fécond confîfte en ce que l’eau en montant dans le
corps de pompe eft refoulée contre la foupape & fon palier, ce
qui la fait rejaillir de haut’en bas , 8c s’oppofe à celle qui eft pouffée
de bas en haut par le pifton ; à quoi l’on peut ajouter qu’après avoir
furmonté ces obftacles, elle ne pâlie dans les branches que félon
des directions obliques aux parois, qui la font réfléchir en plufieurs
endroits 8c en altèrent la vîteflè.
1119. Le troifieme eft que l’eau fe trouve étranglée dans des
branches qui n’ont gueres intérieurement que 3 pouces de diamètre
, tandis que celui des pillons en a 7 à S ; ainfi la grolïèur de ces
branches n’eft que d’environ la cinquième partie de celle des corps
de pompes. D ’ailleurs les tuyaux montans n’ont que 6 pouces de
diamètre , au lieu qu’ils devroient en avoir au moins 8 , afin que
l’eau ne foit point obligée d’y monter ayec une vîteflè double de
celle du pifton , Sc même par intervalle avec une vîtelïe quadruple
, lorfque deux pillons refoulent enfemble, ce qui arrive une
fois à chaque tour demanivelle. Or comme les frottem'ens del’eaii
contre les parois des tuyaux , font d’autant plus grands que l’eau
eft obligée de couler avec plus de vîtelïe ; il' naît encore de cette
part de nouveaux obftacles, qui étant réunis aux précédens , font
caufe que le courant employé la plus grande partie de fa force ,
non à foulever les colonnes d’eau qu’il fait monter dans les cuvettes
, mais à furmonter tous les obftacles que les mêmes colonnes
rencontrent en chemin , ce qui eft caufe encore un coup,
que ne lui reliant que peu de vîteffe , la roue ne peut tourner que
lentement.
1120. Pour peu que l’on réfléchilié fur ce qu’on vient d’infi-
nuer , on fentira que les pillons en refoulant l’eau doivent faire
un grand effort, 8c même pouffer de bas en haut les corps de
pompes avec beaucoup de violence ; aulfi voit-on toutes les parties
de la machine prêtes à fléchir, parce qu’une bonne partie de faction
du courant eft employée à la deftrùélion de la machine.
Comme elle doit d’autant plus fatiguer que la roue aura plus de
vîtelïe, il n’y a point à douter que l’on ne mît la machine en danger
de rompre , fi l’on vouloit fe prévaloir de la force du courant
C h a p . V - d e l a R e c t i f i c a t i o n d e s P om p e s d e P a r i s . >215
lorfque la riviere eft dans fon état moyen, & voilà la -raifon qui
oblige de bailfer la vanne, pour empêcher que lés aubesne foient
frappées en plein. Ainfi quand la machine fpuffre , ce n’eft: pas
précifément à caufe que la roue va plus vîte , mais parce que les
corps de pompes ont des défauts contraires a cette vîteflè ; au
lieu que fi l’eau montoit librement avec une vîteffe égale à celle
des pillons , on pourroit en toute fureté laiffer une plus grande
partie des aubes en prife au courant, pour donner a la roue plus
de vîteflè. , ; n . J >'■ : :> . ' ■ --
m r. Nous étant rendus dans la machine le 17 Septembre de les roun d«-
l’année 17375 nous avons oblerve que chacune des roues railoit a- font ordinairc-
peu-près deux tours par minute ; alors la riviere étoit forte , 8c les ment deux
vannes fe trouvoient baillées d’environ i 5 pouces au-deffous du ni- Par
veau des eaux à l’endroit des arches du côté d’amont, 8c lés quatre
équipages enfemble donnoient environ T 00 pouces d’eau. M. Ran-
neqiun s’étant aulfi rencontré dans la machine , nous dit que les-
pompes alloient aulfi-bien qu’on pouvoit le délirer- que cependant
s’il vouloit il donneroit plus de vîteffe aux roues , mais que cela
ne fe pourroit fans fatiguer beaucoup la machine.
Depuis le 17 Septembre , nous avons remarqué que les roues:
faifoient toujours à-peu-près deux tours par minute , par confisquent
que les pompes . fourniffoient environ 1 00 pouces d’eau.
Si dans certaines occafions elles paroiffent en donner davantage ,
c’eft qu’on baille moins les vannes , pour donner plus de vîteffe
aux roues ; mais comme elles ne relient point long-tems dans cet
état, crainte des fuites fâchéufcs , l'agement prévues par M. Ran-
nequin , chargé de l’entretien annuel de la machine , on ne doit
compter que fur 100 pouces d’eau dans le tems de 1 année le plus-
favorable. . • •
1 1 1 2 . Il s’agit donc , pour re&ifier cette machine , d’employer
de nouveaux corps de pompes , qui n’ayent aucun des defauts „m fiè e , elle
dont nous venons de parler , de leur donner 8 pouces de diame- ‘Lt
tre , 8c de fe fervir de tuyaux montans de même calibre. Alors y“'”* 'J T
comme les pillons ne feront guere plus chargés qu’auparavant , qu'elle élève
on aura de relie toute la force que le courant employoit mal-a- ordmauement,
propos, dont une partie fervira à imprimer aux roues une plus;
grande vîteflè , qui fera bien réglée, lorfqu’au lieu de deux tours
elles en feront trois par minute. C’eft à quoi il fera aife de les
alïùjettir en hauffant ou baillant la vanne plus ou moins , relativement
à la force du courant ; alors la machine ira rondement fans-
rien avoir à craindre de la précipitation des frottemens , 8c l’on aura