Fig. i . &
Dcfcrïption
d'une machine
pour élever
l ’eau à force de
bras 3 à l'aide
des pompes af-
pirantes 6* refoulantes.
.Maniéré dp
faire le calcul
de cÿtp qiar
chine.
1 3 6 ' A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e I I I .
faire agir des pompes afpirantes & refoulantes , mifies en mouvement
par un ou deux hommes, appliqués à la manivelle A , accompagnée
d’une volée Q , à l’effieu de laquelle eft un pignon B , qui
s’engraine avec deux roues C , D , dont l’eflieu eft commun à deux
autres petites roues E & F , qui ne font dentées que fur la moitié
de leurs circonférences, comme on en peut juger par la cinquième
figure, qui montre la lîtuation de ces roues par rapport à leurs
eilreu. Ainfi quand on met la manivelle en mouvement, elle fait
tourner le pignon B , par conféquent les roues C , D , de même
que les deux autres E , F , qui s’engrainent alternativement dans
les coches des réglés G & H , attachées aux tiges des piftons, dont
l’un refoule l’eau dans le tuyau montant O , tandis que l’autre l’af-
pire pour la faire monter au-deflùs de la foupape inférieure, comme
il eft aifé de fe l ’imaginer, en fe rappellant ce qui a_été expliqué
dans les. articles 872 & 877. Car on fera attention que les
dents des deux petites roues étant fituées dans un fens oppofé, la
première E , fait monter la réglé G julqu’àla derniere coche, après
quoi ne préfentant plus que la partie qui n’a point de dents, le poids
I , dont cette réglé eft chargée, fait defcendre le pifton, pour refouler
l’eau à une hauteur proportionnée à la groflèur du corps de
pompe, Sc à l’action du poids I , qui doit être &périeur à celui de
la colonne. D ’autre part, tandis que la réglé G monte $c que fon
pifton afpire , les dents de l’autre roue F , accrochent la réglé H ,
pour la faire defcendre jufqu’à la derniere coche ; alors fon pifton
N refoule , ce qui fe fait par l’action de la puiffance motrice ; 8c
aulfi-tôt que ce trou préfente la partie qui n’eft point dentée , la
réglé H remonte, parce qu’elle eft élevée par l’aétion du poids K ,
auquel elle répond par une corde qui paflè fur deux poulies. Ainft
il fuffit que la pefanteur de ce poids fort un peu au-deffus de celui
de la colonne d’eau que le pifton afpire , y compris la réfiftance
caufée par le poids de la réglé Sc du pifton. J’ajouterai que les réglés
G 8tH , doivent gliffèr dans'des coulilles E , pour qu’elles fe
maintiennent -verticales.
Quant aux dimenfions de cette machine , il faut donner un
pied de coude à la manivelle A , 6 pieds au diamètre de la volée
Q , 4 pouces à celui du pignon B , ré à celui des roues-C , D , 6c
4 au rayon des roues £ &£ F , pris depuis le centre jufqu’au milieu
de la faillie des den ts,
981, Comme entre la puillànee Sc le poids , il y a quatre bras de
leviers qui font le coude de la manivelle de 12 pouces , le rayon
du pignon de ? , celui des toues ,Ç ,, Jj) d e , Sc pelpi des roues
C h a t . IV. M l a t h é o 'a ï ï BES P o m v h !
È Sc Fde 4 ; la puiflance fera au poids comme -2x4 eft à 12x8, ou
■ comme 1 eft à 1 z ; par conféquent un homme, avec un force de
2 5 liv. pourra élever une colonne d’eau de 300 liv. Il ne refte donc
plus qu’à fuivre ce qui a été enfeigné dans l’art. 976 , pour trouver
le diamètre des piftons , en faifànt attention que la hauteur de
la colonne d’eau doit être exprimée par celle du refervoir , au-def-
fus du niveau de la fource., comme fi le tuyau d’afpiration faifoit
partie de la hauteur du tuyau montant. ( 890 )
982, La première figure de la planche troifieme , repréfente le
deflèin d’une machine exécutée à Sources , Village d’Alface, fur
la route de Strasbourg à Landau : elle eft pofée dans ,un grand
puits quarré, dont l’eau eft propre à faire du fel. Pour la bien entendre,
il faut être prévenu qu’il y a trois planchers fitués à 10 ou
12 pieds les uns des autres ; l ’aficmblage de charpente A eft pofé
fur le premier au bord du puits ; le treuil B fur le fécond , & le
bac C lur le troifieme : on n’a point repréfenté ces difFércns étages,
parce qu’ils auroient -embrouillé la figure.
U ne chute d’eau qui coule le long de l’auge -R, fait tourner la
roue D , dont l’effieu E eft accompagné de quatre pattes X , Y ,
qui appuyent les unes après les autres fur les leviers F , G , pour
faire mouvoir le treuil B , auquel ces leviers répondent par des
verges de fer attachées aux extrémités du balancier K. Comme
les bouts de l’autre balancier N , portent les tiges des piftons des
corps de pompe I Sc H , on voit qu’ils agiffènt tous deux à chaque
mouvement du treuil ; car félon la cfonftruétion de la machine,
le levier F ne fauroit bailler, fans que l’autre G ne hauiïè en même
tems, par le mouvement du balancier K.
La pompe H , qui eft afpirante, Scfemblable à celle que nous
avons décrite dans l’article 971, ëleve l’eau du puits dans le bac G
a,une hauteur d’environ 24 pieds , enfuite la pompe I , qui eft afpirante
Sc refoulante, comme dans l’article 872 , la reprend pour
la faire monter par le tuyau L à éo pieds plus haut ; d’où elle eft
conduite dans un réfervoir v-oifin du lieu où fe fait le fe l, qui fc
trouve environ à 84 pieds au-deffùs de la furface de l’eau dupuits.
Je ne donne point les dimenfions que l’on a fui-vi dans la conftruc-
tion de cette machine, M. Mord, qui l’a deflinée furies lieüxavec
.allez de précipitation," n’ayant pas eu le tems de les prendre ; mais
voici celles qui me femblent pouvoir lui convenir.
983. Je fuppofe que la roue a 5 pieds de rayon , que la longueur
des pattes X , Y prife depuis l’axe de l’arbre, eft de 20 pouces
3 que la longueur VS du levier FV , depuis fon point, d’appui
I, Partie, Tome I I. S
Defcriptiofi
d'une machine
exécutée à
Sources en
ALface , pour
élever l ’ eau
par le moyen,
d’une chute.
P lan . 3.
Fig. 1.
Dimenfions
qui peuvent
convenir à cet-
te machine.