
De quelle maniéré
on fait
jaillir, quand
on veut y Veau
d’une fontaine
pour la recevoir
en dehors
de la cage.
P lan. 3.
Fig. 1 .
Difpofition de
la décharge de
fuperficie.
A rchitecture Hydraulique , Livre IV.
voir contient plus ou moins de muids, félon la capacité qu’on peut
lui donner, eu égard à la place où il eft renfermé.
1385. On jugera mieux de la fituation 8c de l'objet de ce réfer-
voir, en confiaérant la première figure de la troifieme Planche,
qui repréfente une partie de l’intérieur de la cage de la fontaine
fainte Catherine, qui montre que le réfervoir A B C , compofé de
tables de plomb, foutenues par des barres de fer, reçoit continuellement
l’eau du tuyau defcendant EF, répondant au baffinet
de la même fontaine. On remarquera qu’au fond de ce reIer~
voir eft adapté en deux endroits un tuyau GH , fervant en meme
tems de décharge de fond, lorfqu’on veut avoir de 1 eau, Se de
décharge de fuperficie quand le réfervoir fe trouve plein, parce
qu’à l’endroit I eft une foupape fufpendue à l’extremite K d une
bafcule KL , portée fur une potence M , ayant à l’autre extrémité
L une verge de fer LN , qui aboutit à un tourniquet N O P , foutenu.
par une potence R. Or comme ce tourniquet eft lie avec un boulon
PQ , nommé clef de la fontaine, dont le bouton S faille ordinairement
de 4 ou 5 pouces, quand la foupape eft fermee, il
arrive qu’en pouflànt avec la main ce bouton, le tourniquet fait
un mouvement qui contraint l’extrémité L de la bafcule de def-
cendre 8c l’autre K de monter, en ouvrant la foupape qui lame a
l ’eau la liberté de couler dans le tuyau qui aboutit a la langue du
mafque T ; mais aufli-tôt que l’on vient à lâcher la clef , la foupape
fe referme, en faifant faire à la bafcule 8c au tourniquet un
mouvement contraire au précédent, qui remet la clef dans fa première
fituation. £
13 8 6. Quant à la décharge de fuperficie, on remarquera qu a
l’endroit V , le tuyau GH eft' adapté avec un boifîèau, dont le rebord
eft foudé fur le fond du réfervoir, 8c que dans ce boifîèau
fe loge un vafe ou entonnoir attaché au tuyau X V , dont le fom-
met, qui eft accompagné d’un collet, eft de 4 ou 5 pouces plus bas
que le bordfupérieur du réfervoir, lequel venant à s’emplir pendant
la nuit, le fuperflu de l’eau entre dans le tuyau, fort par la langue
du mafque, 8c fe répand dehors pour nettoyer les rues, 8c le matin
la fontaine fe trouve avoir une grande provifion d’eau pour
fournir abondamment le Public.
Lorfqu’on veut mettre le réfervoir à fcc, on commence par
boucher les jauges qui répondent au baffinet de la fontaine, en-
fuite on leve le tuyau X V pour féparer le vafe de fon boifîèau,
auffi-tôt toute l’eau coule par le tuyau GH fans interrompre en rien
le cours de celle qui eft diftribuée aux autres fontaines 8c aux con-
celîionnaires.
C hai-. IV. de la Recherche et C onduite des Eaux. 363
Si l’on confidere la figure 4 , on y verra que AB reprefente le Pian.
bord du boifîèau CD , dont nous venons de parler, 8c que EGE FlG. 4 & 5.
exprime le vafe qui s’ajufte dedans, accompagne de la partie H
du tuyau auquel il aboutit. A l’égard de la foupape qui facilite la
décharge du fond, la figure 3 en reprefente le plan 8c le profil
lorfqu’elle eft ouverte. , , . . , _ ,,
1387. Je n’entre point préfentement dans le detail des tuyaux
que l’on voit exprimés fur la première figure, ^e ferai ieuiement
remarquer que pour faciliter l’entrée de celui qui conduit l e a u ^ ^ ,
dans i l cuvette f 8c la fortie de ceux qui la diftnbuent, on pratique
au-deflous du rez-de-chauffée Y de la cage, un caveau qui taim,
aboutit à un aqueduc Z afTez large pour que les tuyaux puiflent
être féparés les uns des autres fans fe croifer, 8c pour pouvoir facilement
les mettre en décharge dans le puifard voifin, par le moyen
des caniveaux, rigoles, ou conduites qui les reçoivent. Il eft bon
qu’on fâche, quelorfque Meffieurs de la ville de Pans accordent
de l’eau à quelque particulier, ils ne s’engagent de la conduire que
jufques dans le fond de ce regard, les conceffionnaires ecant chargés
du refte ; ce qui eft une fort bonne maxime pour éviter les
foins 8c les embarras immenfes dont ces Meffieurs feroient inquiétés
s’ils en ufoient autrement. . .
1388. Lorfque dans une grande ville il paflè unenviere dont on DamUs^n;
veut élever l’eau pour la-répandre abondamment dans tous ^es
quartiers, il convient d’avoir deux machines placées le plus avan- veut élever ï
tageufement qu’il eft poffible pour les faire agir enfemble, ou qu au
moins l’une puîfle fervir au défaut de 1 autre. Alors il importe ex* deuxmachines
trêmement de difpofer les conduites de façon que les fontaines {ïparécs,dont
qui recevront l’eau d’une des machines, puiffent auffi dans oc- f f f |
cafion en fournir aux fontaines qui feront entretenues par f autre * f««w, &
machine, 8c réciproquement. -
De même fi l’on n’avoit des eaux de lources que pour entretenir donnerdeVeau
un petit nombre de fontaines, 8c que pour fuppléer à celles qu’on récipreque-
voudroit avoir de plus, on fît conftruire une machine, il faudroit
encore prendre des juftes mefures pour que les eaux de foui ces
puifiènt pafièr aux fontaines qui feroient ordinairement entiete-,
nues p ar des eaux de rivières, 8c que ce s dernieres puiflent palier
de même aux précédentes. Par eette fage économie, on aura de
l ’eau de fource dans tous les quartiers, lorfque le mouvement des
machines fera interrompu par la gelée ou par les crues d eau, 8c i on
aura par-tout de l’eau de riviere, lorfque dans le tems des grandes
féchereffes, les fources feront confidéràblement altérées. Il eft vrai