
Expérience
familière pour
prouver la force
du reffort
l'air.
Fig. io.
1Pefcription
de la machine
pneumatique.
Fig. j ,
S A rchitecture Hydraulique, L ivre III.
l ’autre B , quoique la colonne d’air qui répond à la branche C ,
foit un peu plus haute que celle qui agit fur la branche B. Mais
la différence de ces deux colonnes eft un trop petit objet pour
mettre une inégalité fenfible dans leur pefanteur; ainfîla branche
B ayant 11 pouces par exemple, 8c l’autre C 1 3 , la différence des
deux colonnes d’eau ne fera que d’un douzième de leurs hauteurs.
Alors on voit que l’eau de la branche B , par rapport à fon poids,
fera plus pouflée en haut par l’air, que l’eau de la branche C ne le
fera par rapport au lien 3 ainli l’eau de cette derniere defeendra, 8c
celle de l’autre trouvant à s’introduire dans le tuyau, fera contrainte
d’y paflèr tant qu’il y en aura dans le vaiflèau fuperieur, pour s aller
Fio. 4,5 ,
Fc j •
rendre dans l’inférieur, Ceci arrivera avec toute forte de fi-
phons, de quelque grandeur qu’on les faffè, pourvu que la plus
courte branche foit au-deffous de 30 ou 31 pieds.
798. Voici encore une petite expérience pour prouver la pefanteur
de l’air, ou, fi l’on veut, la force de fon reffbrt, que tout
le monde eft à portée de faire. On remplit un verre de liqueur tant
qu’elle furmonte les bords; 8c l’ayant couvert dun morceau de
papier mouillé que l’on preffè avec la main, pour l’appliquer julte
contre les bords ; on le renverfe dans cet état la patte en haut, alors
on voit le papier foutenir la liqueur contenue dans le verre, lans
qu’il s’en répande une goutte, parce que 1 air prefle de bas en
haut le papier avec plus de force que la liqueur n en a pour det-
cendre, " _ . „
799. La machine du vuide que l’on nomme Pneumatique, elfc
trop utile dans les expériences phyfiques, pour ne point en donner
la defeription, ne voulant rien laiflèr a deviner a ceux qui n ont
point vu cette machine. Elle eft compofée d une tablette de cuivre
A B C , qui peut avoir 10 à la pouces de diametre, foutepue horizontalement
par trois branches de fer E , qui aboutiffent a un cercle
FG qui embraflè le corps d’une feringue FGH I ; cette ferin-
gue traverfe un plateau de bois K L , ayec lequel elle eft hien attachée
, le tout foutenu par trois pieds M , entretenus enfemble par
des branches de fe r , qui fe réunifient a un cercle N , pour plus de
folidité, , ,
Le piflon de la , (bringue fe fait quelquefois de bois entoure dç
fflaflè, ou de plulieurs rondelles de cuir, melées de feutres, prel-
fées enfemble comme un talon de foulier ; le pifton eft attache a
une tige de fer OP, à l’extrémité de laquelle eft up etrier S , iervanç
à paflèr le pied dans le tems de l’afpiration.
A la tête de la feringue eft attaché un robinet V de cuivre, fer-
' Blé
C h a p . I. des P r o p r i é t é s de l’A ir . 9
Hié par une clef y ; cette clef eft percée au travers, comme celles
des fontaines ordinaires, 8t à égale diftance des deux extrémités
du trou, fur la furface de la clef d’un côté feulement, eft un rainure
ou fente A , d’une demi-ligne de largeur fur une ligne de profondeur.
La tablette AC eft percée dans le milieu par un trou X , foudé
avec l’orifice d’un petit tuyau, dont l’autre bout répond au robinet ;
on applique fur la tablette un morcedu de cuir mouillé fur lequel
on pofe une cloche de verre Z , nommé récipient, donc voici l’effet.
800. Suppofant que le pifton Q touche immédiatement la tête
de la feringue, on tourne la clef y pour laiflèr libre la communication
du récipient 8c de la feringue ; alors l’air groflier qui étoit
dans le corps de la feringue en ayant été chaffè, celui du récipient
trouvant à fe dilater, fe répand dans le corps de la feringue ;
de forte que fi l’on fuppofe, pour un moment, que la capacité de la
feringue foit égale à celle du récipient, occupant un efpace double
, il eft une fois plus dilaté, ou, fi l’on veut, une fois moins con-
denfé que celui que nous refpirons , puifqu’il n’en peut pas être
rentré d’autre. Quand le pifton eft en bas, on tourne la clef y d’un
autre fens pour interrompre la communication du récipient 8t de
la feringue. Alors fi l’on retire le pied de l’étrier S, le reffbrt de
l ’air extérieur pouffant le pifton de bas en haut, le fait remonter
jufqu’à la moitié du chemin qu’il a fait en defeendant, c’eft-à-dire,
jufqu’à ce que l’air de la feringue foit réduit au même degré de
condenfation que celui de dehors ; 8c fi l’on pouffe la tige du pifton
pour le faire monter vers la tête de la feringue, l’air du corps
de la feringue deviendra plus comprimé que celui du dehors, 8c
fortira par la petite fente A qui eft à la clefy. Si l’on tourne de nouveau
la clef d’un autre fens, 8c que l’on faflè defeendre le pifton,
l’air qui étoit refté dans le récipient fe dilatera encore une fois
davantage, 8c n’aura que le quart du reffbrt qu’il avoit dans fon
état naturel. Répétant plufieurs fois la même manoeuvre, on parviendra
à ôter du récipienr la plus grande partie de l’air grôffier;
car il ne faut pas compter fur un vuide parfait : tout ce que l’on
peut faire eft d’augmenter de plus en plus la dilatation par un plus
grand nombre de coups de pifton.
801. Pour connoître après un certain nombre de coups de pifton
déterminé, de combien l’air qui eft refté dans le récipient, eft plus
dilaté que celui qu’on y avoit renfermé, il faut faire attention que
la dilatation de l ’air renfermé dans le récipient, quelle qu elle foit, efl
toujours à la dilatation de celui qui y refie immédiatement après chaque
Part. I. Tome II. B
Fig. 4,
Fig. 5,
Maniéré de
connaître à
quel point
Vair efl dilaté
dans la machine
pneumatique.