
' Confluence
de la dilatation
de Voir ,
au fu je t de
V afpiration de
Veau dans les
tuyaux.
F ig . 2.
L a chaleur
augmente la
force du ref-
fort de Vair.
i S A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
monte ou defcend aufli fenfiblement que dans les baromètres Simples
L a force que
le reffort de
l'air a acquis
pat la chaleur,
diminue à me-
fu r eq u ilp eu t
f e dilater.
, dont on a coutume de fo fervir : cependant les petits ne-'
m’ont pas paru aufli jufles.
816. On peut conclure, que fi peu qu’il y aura d’air dans l’ef-
pace BC , compris entre le pifton 8c la furface de l’eau , dans un-
tuyau d’afpiration, la colonne D C ne parviendra pas à la hauteur
de 3a pieds, quoique le poids de l’air extérieur foit alors équivalent
à cette colonne, parce que le refiort de 1 air de 1 efpacc BC
fi dilaté qu’il (oit, agira toujours fur la Surface C. Il cft vrai qu a
rnelure qu’on élevera le pifton plus haut, 1 eau montera davantage
, mais-fans jamais parvenir à la hauteur que nous venons de
dire:’ cet article deviendra efièntiel quand nous parlerons des pompes
afpirantcs.
817. L’air a aufli la propriété d’augmenter confiderablement la?
force de fon refiort par l’aciion de là chaleur ; il faut concevoir
que la chaleur confine en une infinité de petites particules extrêmement
agitées,, qui venant à pénétrer les corps qui enferment
de l’air, s’infinuent parmi les molécules, qui occupent alors un
bien plus grand volume qu’auparavant, fi rien ne leur fait obfta.-
cle ; mais Belles font retenues &c comme emplafonnées par la re-
fiftance de quelque corps, elles font effort de toutes.parts contre
les mêmes corps pour les écarter, 8c c’eft la caufe des effets fur-
prenans de la poudre à canon, 8C des feux fouterreins. Or comme
plus le nombre des molécules fera grand,, étant renfermées,,
plus leur force élaftique fera confidérabie, quand elles-feront mues»
en aétion par là chaleur ;. ilfuit que l ’air condenfé menant afe raréfier,|
a une bien plus grande force de refiort ,que s i l etoit en équilibré avec,
celui que nous- refpirons ; & qu ainfi la force du refiort^ de l air renferme,
augmente encore dans la proportion inverfe de la diminution de fon volume,
quoique raréfié avec un même degré de chaleur. ^
818'. Cependant il efï à remarquer que fi l’air que l’oir raréfié par
la chaleur venoit, pat fon effet, aaggrandir la capacité de l’endroit
où on l’a renfermé , la force de fon refiort diminueroit dans 1»!
raifon que fon volume augmenteroit ; par exemple, l’on fuppole
que fl l’air renfermé dans un globe d’airain d’un pied de diamètre,
étant raréfié à un certain point , en avoir augmenté la capacité
jufqu’à avoir deux pieds de diamètre, la force de fon refiort ne
fera plus que la huitième partie de ce qu’elle eut été, fi la furfacc
du globe étoit reftée inflexible. De même,fi l’on avoit un cyhndre
creux dont un des cercles qui fert de fond fût inflexible, 8c que
l’autre qui lui cft oppofé pût s’en éloigner, pour aggrandir la capa-
C h a p . I. d e s P r o p r i é t é s d e l ’A i r . 19
•cité du cylindre; l’air qui feroit dedans venant à fe dilater, fans
Trouver aucune ouverture- pour s’échapper, la force de fon refiort
fera diminuée dans la raifon de l’âugment-ation de la hauteur du cylindre
; que.fi la hauteur du-cylindre étoit devenue double, chaque
■ cercle- ne: foutiendroie plus que la- moitié dé l’effort dont l’air raréfié
auro.it été capable, s’il ne s’étoit point dilaté.
819. Le froid diminue beaucoup la force-du refiort de l’a ir,
8c même avec plus de promptitude que la chaleur ne l’augmente,
c’eft ce que l’on remarque quand on plonge la boule du thermomètre
dans de l’eau froide, les molécules de l’air qui .fe trouvent
dans i’efprk-de-vin venant à fe reflerrer, occupent moins d’ef-
pace, 8c la liqueur defcend dans le tuyau.
Pour faire voir que la chaleur agit avec beaucoup de promptitude
pour augmenter le refiort de l’air, voici comme on en pourra
faire l ’expérience.
S10. On prend un tuyau de verre recourbé A BD C , dont une
-des branches eft beaucoup plus courte que l’autre ; à l’extrémité
de la petite doit être un ballon , dont l’air qu’il contient puific
avoir communication avec celui du tuyau. On verfe du mercure-
par le trou A , tant qu’il en entre dans la boule jufqu’à une hauteur
arbitraireEG ; alors une partie de l’air qui étoit dans le tuyau,
qui n’ a pu fortir par le trou A , fe réunit à celui du ballon , qui fe
trouve réduit dans l’efpace EFG, où la force de fon refiort augmente
dans la raifon inverfe de la diminution de fon volume (;8ifj.
Ainfi prolongeant la ligne horizontale EG jufou’en B , le mercure
fe trouvera élevé dans la grande branche- à une hauteur BH ,
qui fera, par exemple, de; 1 z pouces : dans cet état le refiort d'e l’air
de la’boule fera en équilibre avec la colonne BH, plus le poids
de l’atmofphere; par conféquent avec une çolqnne de mercure
de 40 pouces. Si l’on plonge la boule dans l’eau bouillante, la
chaleur àgifiànt fur l’ air qu’elle renferme pour le dilater, augmentera
ton refiort , lequel preflèra la furfàce EG du mercure
beaucoup plus qu’il ne faifoit auparavant , & le fera remonter dans-
la grande branche, au-deflùs du point H , comme en I , à une hau^g
teur HI d’environ 13 pouces, c’eft-à-dire, à une hauteur qui fera,
à peu près le tiers de la colonne de 40 pouces de mercure avec;
lequel il étoit en équilibre avant que d’avoir été. échauffé par l’eau
bouillante, 8c le mercure ne monte pas plus haut, quoique Ton.
■ continue à laiflèr le ballon dans l’eau bouillante. Ce qui fait voir
que la chaleur de l ’eau boitillante, a des bornes qui fi terminent à augmenter
d'un tiers la-force du reffort de l’air, en. quelque état.qu’il lé
C ij
L e froid di~
tninue la force
du reffort de
l'air.
Expérience
fu r la. force
que le rejfoft
dç l'air acquiert
par la
chaleur de
l'eau bouillante.
Fig. 8.