
Biffertation
pour faire.
voir?, contre
l'opinion com-
jaune y que les
caves font
p lu s chaudes
en été qu'en
hiver y & plus
froides en hi-
' ypr qifetj. été.
a * ARCHITECTURE HYDRAULIQUE , L lV R E III.
onc été portés fous la zone, on a obfervé que la liqueur mon*
toit entre 184 8c z88 lignes, ou dixièmes de pouces d’Angleterre,
au-deflùs de la boule ; qu’ayant voulu comparer cette chaleur
.avec celle de fon corps., au mois- de juillet 1709, dans un jour
allez chaud, 8c où il n’a voie lait aucun exercice, il plaça la- boule
d’un femblable thermomètre fous 1 aiffelle , 8c a quelqu autre
.endroit du corps, ou il régné ordinairement le plus de chaleur
, la liqueur du thermomètre monta à 184 lignes. Il fit la même
expérience dans .un jour auffi chaud qu il s en rencontre ordinairement
en Angleterre , s’étant d’ailleurs 'échauffé le corps*
■ par autant d’exercice qu’il en pouvoit prendre fans s incommoder
: quoi qu’il pût faire, la liqueur n’a pas monté au-delà de-î88
lignes. Il ajoute que la différence entre ces deux expériences
lui parut bien peu de chofo en comparaifon de la chaleur de fon-
corps qui lui fembla beaucoup plus grande dans la fécondé expérience
que dans la première-: il en a fait dautres en hiver, qui lui
ont donné les mêmes chofes, d’ou il conclut que la chaleur du
corps humain en fanté, eft a peu près la meme en ete 8ç en hivei,
&c qu’elle eft égale à celle de l’air qui régné dans la partie la plu*
échauffée de la terre, comme le rapporte M* blewton. ^
Je crois ne pouvoir plus à propos defabufer ceux qui s imaginent
que les caves font froides en ete, 8c chaudes en hiver, quoiquil
arrive le contraire , ce que je vais prouver en fuivant les vues de
M. Mariote qui a écrit un fort beau difeours fur ce fujet.
S z 5, La plupart des chofes naturelles faifant leurs fonctions
par la chaleur, foit qu’elle foie interne 8c propre., comme celle-
des hommes 8c des autres animaux, foit qu’elle foit externe, comme
celle que les plantes reçoivent du foleil ; le degré de chaleur
qui leur convient ne peut être notablement augmente ou diminué
qu’elles ne périffoot. C ’eft pourquoi- le fens de notte attouchement
a dû être difpofé de telle forte , que tout ce qui excédé
lu température de notre chaleur, nous paroi t chaud1, 8c
que tout çe qui-a, moins de chaleur que nous, excite un autre fen-
timene tout différent,'que nous appelions froid, afin que nous
puiffions éviter les inconvéniens qui arriveroient par l'augmentation
ou par la diminution de notre chaleur naturelle, 8c nous
conferver dans notre jufte tempérament. Mais d’en tirer cette
«onféquence que tout ce que nous fentons froid foit abfolnment
fans chaleur; e’eft une erreur très - groffierc : car de même que-
quelques animaux qui font naturellement plus ehauds que nous,
fo tromperoient, fi en nous touchant ils nous jugeaient fans cha-
C i iA p. ï. dés P r o p r i é t é s 6 e i.’A l'R.- if-
leur', Suffi nous trompons-nous, lorfque nous eftimons froids ab-
folument,. ceux qui ont leur tempérament de chaleur dans un degré
inférieur au nôtre.-
8z6. Ce n’eft donc pas par le fentiment' du froid,.que nous devons
juger fi une chofe eft- fans chaleur,. mais par des raifonne-
mens fondés fur d’antres principes8c par les effets-que la chaleur
produit ordinairement ;- ainfi c’eft à tort que la plupart fe plaignent
que nos fens nous trompent ; ce n’eft- point à eux qu’il faut s’en-
prendre, mais plutôt au- défaut de notre maniéré de raifonner ;
car les- fens ne nous font pas donnés pour juger des chofes telles-
qu’elles font en elles-mêmes,.mais feulement telles quelles font à
notre égard , afin que nous puiffions éviter celles-qui nous font
nui fi bles , 8c nous-fervir de celles qui font propres à notre con-
fervation.
' Si on fuppofe que dans les caves Ordinaires- il n’y a point d’autre
chaleur que celle qui procédé du foleil, il n’y a point de doute
que pendant les premières chaleurs-de l’été, les caves très-profondes
ne doivent etre moins échauffées qu’au commencement de'
feptembre ; parce que la chaleur ne s’infinuant que peu à peu dâns-
la terre, il faut beaucoup de tems avant qu’elle ait pénétré jufqu’aux
fouterreins :- le foleil ayant luit tout le jour, la furface de la terre
eft plus échauffée à trois heures après midi,, qu’-à dix ou Ohzë heures
du matin, & il fait ordinairement moins chaud au folftice d’-étér.
qu’un mois ou fix fontaines1 après: par là même raifon la plus grande"
chaleur des caves profondes doit être vers la fin de l’été , 8c le plus-
grand froid vers la fin de l’hiver, parce qu’elles s’échauffent & fe'
refroidiflènt peu à peu;
M. Mariette, voulant lavoir fi l’eXpérieriee feroit Conforme à-
ce raifonnement, fit placer un thermomètre dans une des caves
de l’Obfervatoire royal de Paris, Ayant fnivi pendant plufieurs-
années*les variations de ce thermomètre, il a reconnu que la liqueur
defeendoit dans le tems des plus-grands-froids de l’hiver , 8c
montoit au plus haut point, dans le tems des plus grandes chaleurs'
de l’été; ainfi, fans entrer dans le détail,il n’en faut pas davantage
pour être convaincu que la chaleur qui régné dans-les caveseft plus-
grande en été qu’en hiver.
Cependant comme les caves paroi fient’ froides en été & chaudes
en hiver, il ne faut, pour rendre raifon de ces apparences
, que faire, attention, que fi l’on met'là- main dans'l’eau bouillante
8c qu’auffi-tôt on la trempe dans de l’eau- tiede , cette dernière
paroîtra froide ; au contraire, fi on met- la main dans de