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Fia. i , i ) &
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Explication
des cuvettes
particulières
qui conviennent
aux Fontaines
publiques.
}6o A rchitecture Hydraulique, L ivre IV.
gnées ; par conféquent plus balles que toutes le? précédentes.
Le fécond baffinet R , qui répond au tuyau S, reçoit l’eau defti-
née pour le quartier S. Antoine 8c le Marais, dont la première
diftribution fe fait à la fontaine fainte Catherine, vis-à-vis les
grands Jéfuites. .
Le troifîeme baffinet T , qui répond au tuyau V , reçoit celle
qui eft conduite d’abord à la fontaine S. Severin, d’où elle eft dif-
tribuée aux quartiers de S. Jacques, de S. Viftor fie du fauxbourg
S, Germain.
Le quatrième baffinet X ria point encore de tuyaux defeendans,
étant réfervé pour les nouvelles fontaines qui pourront s’exécuter
par la fuite.
Enfin lç cinquième baffinet Y , beaucoup plus petit que les précédons
, reçoit deux pouces d’eau pour l’Hôtel-Dieu.
Chaque tuyau defeendant fe ferme quand on veut, par le moyen
d’une foupape A , attachée à une tige B, dont une partie taillée en
vis joue dans un écrou C , lié à un fupport D ; ainlî on leve ou l’on
baille cette foupape en faifant tourner la clef E ; par ce moyen on
interrompt la defeenfe de l’eau, lorfque pour quelque réparation
l’on eft obligé de mettre une conduite en décharge, Pour empêcher
que l’eau n’entraîne d’ordure avec elle, l’entrée de chaque
tuyau defeendant eft couverte d’une cloche de laiton, compofée
de deux pièces aflèmblées à charnières, percées de trous, comme
le repréfente en grand la figure p. Cette cloche n’empêche pas
qu’on ne leve ou qu’on ne baiffe la foupape.
A l’endroit Z eft un tuyau de décharge de fuperfieie, qui conduit
à la riviere le fuperflu de l’eau, lorfqu’il arrive qu’on eft obligé
de fermer un ou deux tuyaux defeendans, qui peut auffi fervir
de décharge de fond, parce que le bord de ce tuyau fur lequel efl
foudé un b'oiflèau, reçoit une* efpece d’entonnoir qui furmonte
d’un pouce le niveau ordinaire de l’eau, St qu’on fupprime quand
on veut mettre les cuvettes à fec,
13 8 3 - Pour donner auffi une idée de la difpofirion des cuvettes
particulières qui reçoivent fit qui diftribuent les eaux aux fontaines
fit aux conceffionnaires, c’eft-a-dire, aux particuliers qui ont droit
d en avoir chez eux,foit par prérogative ou par acquifition, je donnerai
d’abord pour exemple la cuvette de la fontairft fainte Catherine
, dont nous venons de faire mention.
La figure que l’on donne aux cuvettes des fontaines publiques
eft arbitraire, fit dépend prefque toujours des fujétions qui viennent
de la part du lieu où elles font placées ; cependant lorfqu’pn
peut
C hap. IV. de la Recherche et C onduite des Eaux. 361
peut jouir d’un certain efpace, il faut éviter de les adoffer contre
un mur, étant bien plus commodes quand elles font ifolées; alors
on leur donne la forme d’un quarré ou d’un polygone régulier,
comme par exemple la cuvette de la fontaine fainte Catherine ,
qui eft faite en pentagone, dont le profil, le plan 8t l’elevation
vus en perfpetlive, font repréfentés par les figures 3 ,4 fit 5 , que
je vais expliquer. : '
Je né m’arrête pas à décrire la difpofirion de la ferrure qui fou-
tient cette cuvette à hauteur d’appui, fie me contenterai de faire
remarquer, que d’abord le tuyau montant A , qui vient des pompes
Notre-Dame, fe dégorge à gueule bée dans une cadette circulaire
B C , au milieu de laquelle eft une languette D , pour calmer
le mouvement dé l’eau ( 1381 ) qui, coulant par les jauges,
dont lé pourtour de la furface de la caffette eft percé, vient fe
rendre dans la cuvette EF où fon mouvement eft encore calmé
par une autre languette G ; de-là elle eft diftribuée par des jauges
de différentes grandeurs dans tous les baffinets compris entre les
furfaces EF 8c H I , ayant chacun un tuyau au fond, qui la conduit
à fa dèftination.
Par exemple, un de ces baffinets reçoit l’eau qui doit fe depen-
•fer à la fontaine fainte Catherine, d’autres celle qui entretient les
fontaines du Marais 8c du fauxbourg S. Antoine, 8c tous les autres
baffinets en font la répartition aux Communautés Religieufes,
8c aux maifons auxquelles il en eft dû en plus ou moins grande
quantité. Ainfi il faut concevoir que les tuyaux qui la reçoivent,
après être defeendus jufqu’en bas, fe féparent 8c vont fe rendre
en paflànt fous le pavé dans les endroits où ils doivent aboutir.
L’eau qui part d’une fontaine pour en entretenir une autre, arrive
de même dans cette fécondé par un tuyau montant, qui'fe décharge
auffi dans -une cuvette, diftribuée comme celle dont nous
venons de parler, pour en répartir à des conceffionnaires, 8c même
à d’autres fontaines qui peuvent devenir à leur tour les nourrices
des plus éloignées de la lource ; c’eft ainfi que l’eau peut fe répandre
dans tous les quartiers d’une ville.
1384. Selon ce que nous venons d’infinuer, on voit que chaque
fontaine a un baffinet particulier, recevant l’eau qui lui eft
propre : or, on faura que le tuyau qui eft adapté à ce baffinet,
ne la conduit pas tout de fuite à l’endroit où le Public la reçoit,
mais dans un réfervoir de plomb, placé de quelques pieds au-
deffus du rez-de-chauffée de la cage de la fontaine, où elle eft éco-
nomifée pour ne couler que lorfqu’on la veut recevoir : ce réfer-
1. Partie. Tome II. Z z
P l a n . î .
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& S.
L ’eau de chaque
fontaine
doit être reçue
dans un réfervoir,
avant fs
fortie pour le
Public.