
io4 A rchitecture Hydraulique,-L ivre III.
L Z plus étroit que le corps de pompe, la puiffance n’en fera pas
moins chargée d’une colonne d’eau qui auroit pout bafe le cercle
du pifton, 8c pour hauteur celle du réfervoir au-deflus de la fource,
félon l’article 903 , de même que fi le tuyau étoit uniforme,
comme EFKI, fie même de quelque chofe de plus, parce que
l ’eau fera obligée de monter plus vite dans ce tuyau, qu’elle ne
feroit II elle n’écoit point étranglée ; il eft vrai qu’on peut éviter ce
dernier inconvénient, en faifant le tuyau plus gros. Je ne chicane
pas fur le terme de nul dont fe fert M . Parent, à l’oçcafion du vuide
dont il croit cette pompe exempte, quoique cela ne foit point à
la rigueur, puifqu’il ne peut annuller ce qui eft caufé par le trou
du -pifton.
Fig. 7 . 543. La figure feptieme repréfente une pompe dans le goût de
Defcriptîon la précédente, mais qui n’en a pas les inconvéniens ; le tuyau
tîdn'aTIutre d’alpiration V X eft uni comme à l’ordinaire à un corps de pompe
efpacc fuper- A B C D , au fond duquel eft une foupape T . Ce corps de pompe,
S ’9'*/?(Us <3U‘ e^- accompagné de brides, à fon entrée, eft fermé d’une pla-
irmdupîjlcn. Que de fonte MN ; dans le milieu eft un collet de même métal,
à travers lequel pâlie la verge QR du pifton S ; cette verge glilTe
contre plufieurs rondelles de cuir O P , couvertes d’un anneau, le
tout ferré 8c retenu avec le collet : par ce moyen le pifton joue fans
que l ’eau puilfe fortir par l’entrée de la pompe, ou s’il y en palïè,
c’eft en fi petite quantité, qu’elle ne mérite pas qu’on y fallè attention,
La ibranche FAEGH , qui répond au tuyau montant IK , fe
trouve ici vers le fommet du corps de pompe, au lieu d’être au
bas, afin d’éviter l’efpace vuide : quant au pifton, il n’a rien de
commun avec ceux des pompes précédentes. Pour en bien juger, il
faut en voir la defeription dans les articles 955, 956; ainfi fuppo-
fant qu’on les ait lues, en voici le jeu.
L’eau étant parvenue par afpiration dans le corps de pompe,
quand le pifton vient à defeendre, les deux clapets dont il eft
couvert s’ouvrent, 8c l’eau palfc au travers, tant qu’il foit arrivé
jufqu’à la foupape T. Lorfqü’il remonte , les clapets fe referment,
8t l’eau n’ayant d’autre débouché que par lè trou A E , eft refoulée
dans le tuyau montant, comme à l’ordinaire. Sur quoi il eft à remarquer
que le pifton eft toujours entre deux eaux, parce que toutes
les fois qu’il defçend, celle qui fe trouve dans ia branche GA,
&c dans la partie EB du corps de pompe defeend avec lui ; ainfi
l ’air ne peut jamais s’introduire par le pifton dans le corps de pom-
- pe, ce qui eft un avantage eftèntjel,
Sur
Cha p. III. de la théorie des P ompes, 10 j
Sur l’épaiffeur qu il faut donner aux corps de pompe &
aux tuyaux de cuivre & de plomb.
L’épaifïèur qu’il convient de donner aux corps de pompe 8c
aux tuyaux, eft encore une recherche très-importante; à moins
que l’on n’ait quelques réglés fûres, il pourra arriver qu’on les fera
trop épais, par conféqüent chargés d’une quantité de métal fu-
perflu ; ou trop foibles, ce qui mettra la machine en danger d’échouer,
comme cela eft arrivé plufieurs fois. M. Parent eft le premier
qui ait examiné ce fujet en Géomètre, dans les Mémoires de
l’Académie Royale des Sciences de 1707, mais j’ai fuivi une route
un peu différente de la fienne, pour me rendre plus intelligible.
944. Si l’on fe rappelle ce qui a été dit fur la pouffée de l’eau,
(361) on concevra aifément qu’ayant un tuyau ÀB fitué verticalement
, 8c rempli d’eau, il pourroit être tellement chargé qu’il
creveroit par le bas, c’eft-'à-dire, qu’il fe feroit une fente verticale
EG à fa furface cylindrique ; ce qui arrivera par le bas, parce que
l ’efFort de l’eau y agit plus puilfamment que dans tout autre enadroit.
Ainfi, faifant abftrâékion du poids que foutient lajbafe, il eft
queftion de fa voir quel eft l’effort qui déchire le tuyau, quelle en
eft la mefure, 8c quelle épaiffeur il doit avoir pour y réfifter.
945. Ayant tiré les diamètres A C 8c FD , qui fe coupent à
Angles droits, il eft évident que l’eau qui répondra aux deux quarts
-de cercle AF 8c F C , agira en fens contraire félon les directions
IH 8c IK , parallèles au diamètre AC pour les féparer, en déchirant
le tuyau de F en G , 8c qu’il pourra arriver la même chofe
aux quarts de cercle oppofés AD 8c D C , qui tendront aufftàfe
féparer au point D , 8c à tous les autres quarts de cerclepris à
tel endroit que l’on voudra de la circonférence. Cela pofé,' nous
regarderons le’ cercle exprimé par la figure douzième, comme la
bafe du cylindre, dont la circonférence tiendra lieu de la furface
en faifant abftraction de là hauteur dont on peut fe paffer pré-
fentement.
Si la bafe du tuyau étoit un dodécagone régulier, on auroit
au lieu d’un cylindre un prifme, dont les côtés FS-, S X , X C ,
inferits dans le quart de cercle F C , pourroient être pris pour
trois faces du prifme. Selon cette fuppofition, l’eau qui appuyera
contre la face F S , agira perpendiculairement pour l’éloigner du
centre E, avec, une force qu’on pourra exprimer par la longueur
F S de cette face. Si du point $, l’on abaiffe la perpendiculaire
Part, 1, Tome IL O
L e plus grand
effort de l'ur *
dans uniuyaii
vertical ou incliné
3 fe fa it
vers le bas du
même tuyau.
P lan . 3.
Fig. 13.
L'eau y pout,
crever un
tuyau 3. agit
toujours fu r
deux quarts
de cercle contigus
y quelle
tend à féparer,
f ilon des d i- '
- replions parai-
■ le le s au diamer,
. trt» -, '
Plan » $ 1
Fig. i a-s