
'Développement
d'une
nouvelle fou-
pape.
P l a n . 4
1 10 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
machine de la Samaritaine , dans les articles 1061, 1061, 1069,
auxquels je renvoyé, c’eft pourquoi il conviendrait de s’y conformer
la première fois qu’on voudra renouveller ces roues , pour
n’avoir point la fujettion d’augmenter la hauteur des aubes quand
la riviere eft baffe. Au refte je paffe à l’explication de mes nouvelles
pompes, qui pourront fervir de modèles pour toutes celles
qu’on-voudra faire à l’avenir, ayant été généralement approuvées
des habiles gens qui les ont examinées.
Explication des nouvelles pompes qu’on a exécutées pour
rectifier la machine appliquée au Pont Notre-Dame.
1131. Les nouvelles pompes que nous allons décrire font li
iimples & li éloignées de tout ce qui peut exciter l’admiration ,
qu’on fera fans doute furpris qu’elles n’ayent point été imaginées
plutôt, fit qu’on ait fait li long-tems ufage des anciennes, fans en
avoir apperçu les défauts; mais, comme l’a dit fort à propos M. de
FonteneUe dans l’Hiftoire de l’Académie, les idées les plus natmf
relies ne font pas celles qui fe préfentent le plus naturellement.
Pour bien juger de l’effet des pompes, il falloir raifonner félon les
principes d’une théorie dont les ouvriers ne font guere a portée
d’être inftruits. D ’ailleurs quand les chofes fe trouvent autorifées
par un long ufage, on ne s’avife guere de foupçonner qu’elles font
fort éloignées de leur perfection ; elles fe tranfmettent d’unfiecle à
l’autre avec la même confiance , 8c ce n’eft pas fans peine qu’on
parvient à leur faire prendre une difpofition plus avantageufe : le
renouvellement de la philofophie nous en fournit un bel exemple;
mais pour ne point m’engager dans des réflexions qui pourraient
me diftraire de mon fujet, je paffe à la defeription dont il s’agit.
1133. Si l’on confidere les figures comprifes fur la quatrième
planche , on y verra les plans , profils fie élévations des nouvelles
pompes , qui n’ont aucun des défauts des anciennes , ayant fup-
primé la foupape à coquille, pour en fubftituer une autre qui laiffe
a l’eau que refoulent les piftons toute la liberté du paflàge, comme
on en peut juger par la troifieme figure de la planche quatrième, qui
comprend l’intérieur des pompes refoulantes d’un équipage ou
cette foupape fe trouve repréfentée dans les différens lens où elle
peut être apperçue , lorfque les pompes agiffent, Se mieux encore
par les développemens rapportés fur la cinquième planche. La huitième
figure de cette planche 5 exprime cette foupape vue horifon-
talement, féparée de fon palier; la neuvième , le même palier
C hap.V. d e l a R e c t i f i c a t i o n d e s P o m p e s d e P a r i s , m
accompagné d’une languette pour être ferrée entre les brides des
corps de pompes fie de leurs branches ; la treizième, un profil de
l ’effieu de la foupape, pour faire voir de quelle maniéré il y eft uni
avec des vis 6c écrous ; la quatorzième , un profil du palier féparé
de la foupape ; la quinzième, une vue horifontale de cette foupape
enfermée dans fon palier , pour faire voir comme les tourillons
font retenus par en haut avec des fusbandes attachées avec des vis;
la feizieme eft un profil de la foupape fie de fon palier dans la fitua-
tion précédente : enfin la dix-feptieme, un aptre profil du palier 6c
de la foupape quand elle eft ouverte.
1 1 34.Cette foupape eft compofée d’un diaphragme circulaire 8c
mobile fur les tourillons C , D , d’un axe EF , dont le milieu ne
paffe point par le centre G , s’en trouvant éloigné de la douzième
partie du diamètre A B , qu’on fuppofe un peu plus grand que celui des
corps depompes, c’eft-à-dire, que ce diamètre étant divilé en f 1 parties
égales, l’intervalle AH en comprendfept, 8c l’autreHB cinq.
11 35. On remarquera auffi que le centre I de l’axe EF (fig. 17 >
fe trouve éloigné du milieu de l’épaiflèur du diaphragme AB,d’une
diftance IH , égale auffi à la douzième partie du diamètre A B , ce
qui fait naître un' levier coudé KIH , dont le plus petit bras IK répond
aux frottemens des tourillons , 8c l’autre IH foutient à forr
extrémité H le poids de la foupape, qui ne peut refter ouverte , à
moins qu’elle n’y foit contrainte par une force étrangère.
1136. Les fegmens inégaux dont cette foupape le trouve com-
pofée, font accompagnés de rebords en chanfrein A L , BM , dif-
pofés dans un fens contraire , afin que quand elle eft fermée, le'
premier A L qui répond au plus grand fegment puiffe s’appuyer de
haut en bas, lur le bord fupérieur OP du palier, 8c l’autre BM de'
bas en haut contre le bord inférieur QR , avec lefquels la foupape
doit s’emboîter parfaitement.
1 137- Quand le pifton refoule, l’eau- pouffe de bas en haut la
foupape ( fig. 16) , mais avec beaucoup plus de force contre le grand
lègment HA que contre le petit HB ,.dans la raifon du produit de la
fuperficiede chacun de ces fegmens par le bras de levier qui lui répond,
c’eft-à-dire, par la diftance de fon centre de gravité à fon centre
de mouvement. Alors la loupape s’ouvre pour fe mettre dans une
fituation verticale (fig. 17) au milieu du cercle de fon palier, parce
que le bras de levier IH a autant rejetté le peint H vers le centre
du palier, qu’il s’en trouvoit éloigné quand la foupape étoic
fermée,fie l’eau paffe librement des deux côtés du diaphragme fans
rencontrer aucun obftaele , parce que le cercle du palier a été
L e centre de
mouvement de
cette foupape ,
eft éloigné de
fon centre de
grandeur , de
la douzième
partie de fon
diamètre.
P l a n , 5.
Fig . %
& 17.
Cette foupape
a un bras de
levier égal à la
douzième partie
de fon diamètre.
L es rebords
des fegmens de
cette foupape
font dans un
fens oppofé.
Fig . 1 6
& 1 7 .
Explication
du jeu de cette
foupape.