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cheufe d’être obligé de mettre le même intervalle entre les corps de
pompes , mais comme on peut fe difpenfer de placer les balanciers
parallèlement, on pourra, quand la néceffité y contraindra ,
approcher les extrémités qui répondent aux pillons, pour n’éloigner
les corps de pompes que de a ou 3 pieds, afin de racorder
plus aifément leurs branches, à un même tuyau de conduite. Alors
Il les balanciers ont environ 30 pieds de longueur , les roulettes
n’en chemineront pas moins aifément fur les ondes , quoique leurs
directions nefoient pas tout-à-fait perpendiculaires au diamètre de
la roue.
Defcription & analyfe de la machine appliquée au
Pont-N euf, a Paris.
La machine hydraulique, que l’on nomme communément la
Samaritaine, parce que l’on y voit jaillir une nappe d’eau , qui ell
accompagnée du Seigneur 6c de la Samaritaine, repréfentés en
bronze, fournit de l’eau de la riviere de Seine au Louvre, au jardin
des Tuilleries , 8c au Palais Royal. Cette machine appartient
au R o i, 6c peut palfer pour une des plus fimples en ce genre.
Comme le bâtiment où elle ell renfermée ell parfaitement bien
entendu , je vais commencer par en faire une courte defcription ,
qui étant accompagnée des plans, profils 6c élévations, fuffira
pour en donner une idée alfez julle.
Cet édifice répond à la fécondé arche du Pont-Neuf, du côté
du nord, 8c au parapet qui regarde le couchant, lituation beaucoup
plus convenable que du côté oppofé , parce que la riviere
venant du levant, fon pallage fe trouve rétréci par les piles du
pont, ce qui la fait gonfler , 6c lui donne plus de force pour faire
tourner la roue qui mit agir les pompes ; cet exemple montre que
quand on veut appuyer une machine contre un pont, il faut toujours
la conftruire du côté d’aval.
Explication 1033. Si l’on confidere la planche huitième , on y verra que la
dcsplmifro-. prcrn;ere figure exprime l’élévation du bâtiment, la roue, les corps
tiens de cette de pompes , vus du côté du couchant, ou du Pont Royal ; que la
machine. fécondé figure ell une élévation de la face du côté du midi, ou du
Plam. 8. Fauxbourg Saint Germain, 6c que la troifieme repréfente celle qui
F ig. 1 , 1 regarde le Pont-Neuf. A l’égard de l’intérieur du même édifice ,
& 3 ■ on en pourra juger par la quatrième figure, 8c mieux encore apres
qu’on aura fuivi l ’explication des différens plans qui lui font relatifs.
C h a P. IV. DE LA THÉORIE DES PûMPES. 171
1034. La cinquième figure eft un plan qui repréfente l’aflèm-
blage des différentes pièces de charpente fervant de bafe à l’édifice.
On a commencé par planter deux files de pieux, qui régnent
de chaque côté fous les chapeaux AB dont ils font recouverts ;
fur ces chapeaux font attachés des liernes CD fervant aufïi à enclaver
deux autres files de pieux E , beaucoup plus élevés que les précédons
, liés par quatre cours de moifes F G , qu’on ne peut bien
diflinguer que dans les trois premières figures, ou l’on remarquera
que ces moifes font entretenues par les clefs HI.
1033. Pour rétrécir le paflàge de l’eau qui coule fous l’arche
occupée par la machine , on a fait de chaque côté un coffre de
charpente rempli de maçonnerie, afin que les eaux étant foute-
nues par les bords K LM , quand la riviere eft baffe, fe réunifient
à la rencontre de la roue Q ; pour ménager le courant, on a
planté deux poteaux N , fervant de couliflè à une vanne T , que
l ’on manoeuvre à l’aide d’un cric.
103 6. A l’égard de la roue Q , fon effieu repofe fur deux chevets
P , encaftrés dans deux poteaux à couliflè O , fervant à les diriger ,
quand on veut baiffer ou hauffer la roue pour l’affujettir à la hauteur
de l’eau.
1037. Aux extrémités de l’eflieu, il y a des manivelles doubles,
qui répondent à des vannes ou jumelles , fervant à donner le mouvement
aux pompes placées en V , où elles font entretenues par un
aflèmblage de quatre poteaux R , liés enfemble, 6c accompagnes
de deux autres à couliflè Z , le long defquels peut jouer le chaffis
qui porte les pompes, afin de pouvoir les retirer de l’eau quand
il y a quelques réparations à y faire ;parceque ces chaffis foutien-
nent des entretoifes S,qui embraflènt les corps des pompe, comme
•on peut le remarquer dans la première figure, en fuivant les lettres
précédentes.
Les figures 6 8c 7 repréfentent deux planchers formant deux
iefpeces de galeries , pratiquées à la hauteur des nombres 6 8c 7 ,
marqués’aux profils 8c élévations, pour faciliter le travail qui regarde
la machine.
1038. La huitième figure exprime l’étage où font placés les balanciers
qui communiquent le mouvement aux pillons , les crics
fervant à lever 6c bailler la roue 6c la vanne, placés en A ôc en B
du plan 6c du profil.
La neuvième figure exprime la diftribution du logement du
gouverneur de la machine , pris au rez de-chaufîèe , comme on
en peut juger par le pont de bois qui y répond.
Y ij
Pt AH. ÿ.
PtAN. 10.